QUAND L’AMOUR S’EFFACE : ILLUSION SPIRITUELLE ET ÉLOIGNEMENT PROGRESSIF
QUAND L’AMOUR S’EFFACE :
ILLUSION SPIRITUELLE ET ÉLOIGNEMENT PROGRESSIF
Mardi 18 mars 2025
Semaine 12 : Amour et justice : les deux plus grands
commandements
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Texte à méditer :
"Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de
toute ton âme, et de toute ta pensée … Tu aimeras ton prochain comme toi-même"
(Matthieu
22:37-39).
Selon les paroles de Jésus, les
deux plus grands commandements sont : aimer Dieu et aimer son prochain. Obéir à
ces commandements implique une dévotion sincère et
des actes concrets de bienveillance envers autrui, suivant ainsi
l'exemple du Christ. Mais si ces commandements sont les plus importants, quels
sont alors les plus grands péchés ?
1. L'idolâtrie et l'injustice comme manifestations du péché
L'Ancien Testament insiste sur
l'importance d'aimer Dieu avant toute chose (Deutéronome 6:5). Le non-respect
de cet amour se traduit souvent par l'idolâtrie, qui est une déviation directe
de la foi authentique : "Ton nom, Éternel, subsiste éternellement,
Ta mémoire, Éternel, de génération en génération ... Les idoles des nations sont de l'argent et de
l'or, ouvrage de la main des hommes" (Psaume 135:13-15).
En outre, Zacharie 7:9-12 dénonce
les injustices commises envers les plus vulnérables : « Ainsi parlait l'Éternel des armées : Rendez
véritablement la justice, Et ayez l'un pour l'autre de la bonté et de la
miséricorde. N'opprimez pas la veuve et l'orphelin, l'étranger et le
pauvre, Et ne méditez pas l'un contre l'autre le mal dans vos cœurs. »
Les deux grands péchés mis en évidence tout au
long de l’Ancien Testament sont des transgressions des deux commandements fondamentaux : aimer Dieu et aimer
son prochain. En d’autres termes, les plus grandes fautes sont celles
qui consistent à manquer d’amour. Il est impossible d’observer véritablement
ces commandements sans un amour sincère pour Dieu et pour autrui, comme
l’affirme 1 Jean 4:20-21 : « Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et
qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas
son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Et nous
avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.
»
Dans les Écritures, aimer un autre croyant
implique des actions concrètes d’amour en partageant des biens matériels avec
un frère et une sœur dans le besoin. S’aimer implique le fait de se soucier du
bien-être des uns et des autres. L’amour
sacrificiel de Christ pour nous est la base de notre connaissance et de notre pratique de l’amour,
dans lequel ne pas
aimer les autres signifie ne pas voir le Dieu qui se révèle en Jésus-Christ.
2. Une perspective plus large : le blasphème contre le Saint-Esprit
Si l'idolâtrie et l'injustice sont
des péchés majeurs, ils trouvent leur origine dans un problème encore plus
fondamental. Jésus a mis en garde contre un péché qui ne peut être pardonné : le rejet du Saint-Esprit. "C'est pourquoi je
vous dis : Tout péché et tout blasphème seront pardonnés aux hommes, mais le
blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné" (Matthieu 12:31).
Il est impossible de venir à Christ
sans être conduit par le Saint-Esprit. Celui qui rejette
continuellement l'Esprit finit par s'endurcir, refusant toute
repentance et sombrant dans une mort spirituelle irrémédiable. Paul décrit ce
danger dans Romains 1:21-32 : lorsque les hommes refusent de reconnaître Dieu,
Il les laisse à leurs propres passions et ils s'enfoncent dans l'impiété « …
ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont
point rendu grâces; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur
sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous … » Ce passage
illustre que l'éloignement de Dieu
commence par un rejet du Saint-Esprit et conduit à toutes sortes de dérives.
3. Une illustration moderne : l'illusion de la maîtrise
Parfois, nous avons la certitude
d’être en parfaite harmonie avec Dieu, alors qu’en réalité, nous sommes dans
l’illusion. Nous nous appuyons sur des signes extérieurs de foi ou des
certitudes personnelles, sans réaliser que nous sommes peut-être éloignés de
l’essentiel.
De manière analogue, un homme tentant
de transférer les données de son téléphone vers une clé USB voit un message
s’afficher soudainement : « Vous n’avez pas réglé votre facture iCloud. »
Il est pourtant persuadé d’avoir annulé cet abonnement. Peu après, une
notification frauduleuse lui parvient : « Si vous ne payez pas votre
facture, vous perdrez vos données. » Pris au dépourvu, il se retrouve
paralysé par une information erronée. Cette anecdote illustre la manière dont des éléments extérieurs peuvent perturber notre
perception de la réalité et nous détourner de ce
qui est vrai. De même, dans notre vie spirituelle, nous risquons de nous
laisser absorber par des préoccupations secondaires ou par une fausse assurance
religieuse, oubliant que l’essentiel demeure : aimer Dieu et aimer notre
prochain.
Si les deux plus grands
commandements sont : (i) Aimer Dieu : (ii) Aimer son prochain ... alors il
est aisé d'en déduire que les deux plus grandes transgressions consistent à les
enfreindre. Peut-être le plus grand problème réside-t-il dans l'illusion que nous nous faisons d'y obéir, alors même que nous
nous entêtons dans notre propre aveuglement. L'exemple classique de cette
illusion se manifeste dans l'hypocrisie des scribes et des pharisiens. Jésus,
qui usait rarement du langage de la condamnation, leur a pourtant réservé ses
plus sévères réprimandes :
"Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! Parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux
au-dehors, mais qui, au-dedans, sont pleins d'ossements de morts et de toute
espèce d'impureté"
(Matthieu 23:27).
Ils pensaient qu'en se montrant scrupuleusement religieux, ils manifestaient leur
amour pour Dieu. Jésus leur opposa alors une vérité sans détour : "Vous empestez la corruption
!"
Aujourd’hui, avec le recul du XXIᵉ
siècle, nous regardons cette époque et nous nous disons que nous avons parcouru
un long chemin depuis lors. Certains d’entre nous reconnaissent que le message
adressé à l’Église de Laodicée nous concerne. En résumé, ce message peut se
condenser en une parole percutante de Jésus : "Vous me donnez la nausée !"
Dans le contexte spirituel, le plus grand péché
pourrait être de se croire juste et fidèle à
Dieu, alors qu'en réalité, on est dans l'illusion et l'hypocrisie, comme les pharisiens dénoncés par Jésus. C'est
cette autosatisfaction aveugle qui conduit à une déconnexion d’avec Dieu, tout
comme l'Église de Laodicée pensait être riche et prospère alors qu’elle était
spirituellement misérable (Apocalypse 3:17).
Une autre anecdote permet d’illustrer
cette illusion de maîtrise : un expert en informatique, fort de son
savoir, entreprend de modifier les paramètres de son propre téléphone, sans
difficulté. Encouragé par ce succès, il tente la même opération sur l'appareil de
son épouse, mais cette fois, il commet une erreur irréversible. Contraint de
demander de l’aide à un technicien, il assiste, impuissant, à la résolution
rapide du problème. Pour couronner le tout, son épouse déclare au technicien,
avec un sourire amusé : "Mon mari a un doctorat en informatique."
Tout comme cet expert illusionné
par ses compétences, nous pouvons nous illusionner spirituellement, croyant
suivre fidèlement Dieu alors que nous nous sommes égarés. La vraie sagesse
commence par l'humilité et la dépendance totale envers l'Esprit de Dieu.
Conclusion : la véritable priorité
"… Tu aimeras ton
prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que
ceux-là"
(Marc 12:31). Le lien entre l’amour
de Dieu et l’amour des autres, en particulier sous la forme de la justice (en
promouvant leur bien-être et en soulageant leurs souffrances) fournit l’articulation
nécessaire dans la vie pour TOUS les commandements que nous trouvons dans
les Écritures. Plutôt que de s’attarder sur une classification des
péchés, il est essentiel de se concentrer sur l’amour comme principe fondamental de la vie chrétienne. Cet amour, alimenté par l'action
du Saint-Esprit en nous, est la clé d’une foi authentique et vivante. Veillons donc à ne pas
nous illusionner sur notre état spirituel, mais à rechercher sans cesse une
communion profonde avec Dieu et avec notre prochain.
Abondantes grâces de la part
de l’Éternel !
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