JUSQUES À QUAND, Ô ÉTERNEL ?


JUSQUES À QUAND, Ô ÉTERNEL ?


Lundi 10 février 2025

Semaine 7 : Le problème du mal

Thème général : L'amour et la justice de Dieu


Textes à méditer :

Ø  « J'attendais le bonheur, et le malheur est arrivé ; J'espérais la lumière, et les ténèbres sont venues » (Job 30:26).


Ø  « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m'as-tu abandonné, Et t'éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes ? » (Psaume 22:2).


1. La Bible contient des questions ouvertes sur le problème du mal.

On y relève plusieurs cas où la question "jusques à quand ?" est élevée vers Dieu en référence aux mauvaises actions et aux souffrances dans le monde et, plus personnellement, dans la vie de celui qui interroge Dieu.


Cette question apparait dans les Psaumes, alors que le psalmiste est préoccupé par sa tristesse constante, par l’exaltation de ses ennemis et par ce qui semble être le triomphe injuste des méchants.  « Jusques à quand, Éternel ! m’oublieras-tu sans cesse ? Jusques à quand aurai-je des soucis dans mon âme, et chaque jour des chagrins dans mon cœur ? Jusques à quand mon ennemi s’élèvera-t-il contre moi ? » ; « Jusques à quand les méchants, ô Éternel! Jusques à quand les méchants triompheront-ils ? » (Ps 13:1-2 ; 94:3).


De même, l’introduction d’Habaquq 1:2-4 interroge fortement Dieu : « Jusqu’à quand, ô Éternel?... J’ai crié, et tu n’écoutes pas ! J’ai crié vers toi à la violence, Et tu ne secours pas ! Pourquoi me fais-tu voir l’iniquité, Et contemples-tu l’injustice ? … Aussi la loi n’a point de vie, La justice n’a point de force ; Car le méchant triomphe du juste, Et l’on rend des jugements iniques. »


Paradoxalement, alors que le prophète Jérémie est certain de la justice de Dieu, il s’interroge sur les jugements divins. « Tu es trop juste, Éternel, pour que je conteste avec toi ; Je veux néanmoins t’adresser la parole sur tes jugements: Pourquoi la voie des méchants est-elle prospère ? Pourquoi tous les perfides vivent-ils en paix ? » (Jer 12:1). De plus, il utilise l’expression jusques à quand pour demander à Dieu : « Jusques à quand le pays sera-t-il dans le deuil, Et l’herbe de tous les champs sera-t-elle desséchée ? À cause de la méchanceté des habitants, Les bêtes et les oiseaux périssent » (Jer 12:4).


Dans le livre de l’Apocalypse, l’ouverture du cinquième sceau révèle l’image figurative de ceux « qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils avaient rendu » (Apo 6:9). Plus précisément, ils sont « sous l’autel » et crient à Dieu en utilisant la question « Jusques à quand » — « Jusques à quand, Maitre saint et véritable, tarde-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? » (Apo 6:10).


Dans l’ensemble, les questions "Jusques à quand" impliquent la perplexité face au problème du mal et traduisent un profond désir de justice divine. Bien que le Psaume 10:1-2 n’emploie pas l’expression "Jusques à quand", la même perplexité et la forte attente d’une action divine sont présentes dans la question articulée à Dieu dans ce passage. « Pourquoi, ô Éternel ! te tiens-tu éloigné ? Pourquoi te caches-tu au temps de la détresse ? Le méchant dans son orgueil poursuit les malheureux, Ils sont victimes des trames qu’il a conçues » (Ps 10:1-2).


Sur la croix, dans l’agonie, Jésus Lui-même a exprimé cette interrogation poignante : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27:46). Ces paroles, empruntées au Psaume 22, révèlent une réalité saisissante : Dieu Lui-même a été touché par le mal, non pas d’une manière distante ou théorique, mais de la manière la plus cruelle et intime qui soit. Dans la souffrance et la mort du Christ, se révèle tout le poids du péché du monde, exposant ainsi l’ampleur du mal et ses conséquences.


Pourtant, même au cœur de cette obscurité insondable, demeure une lueur d’espérance. L’œuvre rédemptrice accomplie par Christ sur la croix n’a pas seulement porté le mal à son paroxysme, elle en a aussi scellé la défaite. Par Son sacrifice, Jésus a vaincu la source même du mal, Satan, inaugurant ainsi un processus irréversible qui aboutira, en son temps, à l’éradication totale du mal et de la souffrance. Le Psaume dont Il avait cité les premiers mots ne s’achève pas dans le désespoir, mais dans le triomphe, annonçant la délivrance et la restauration.


2. "Le mal, l’espérance et la quête de sens"

Le Psaume 73 trouve une résonance particulière chez les Chrétiens. Sa réécriture en langage contemporain par Eugene Peterson est fortement appréciée. Le problème soulevé par ce passage ne réside pas tant dans la réponse qu’il apporte, mais plutôt dans la manière dont nous la communiquons aux autres.


« Que se passe-t-il ici ? Dieu serait-il distrait ? Nul ne veille sur le monde. Les méchants prospèrent en toute impunité ; ils ont tout pour eux, amassant richesses sur richesses. J’ai été insensé de suivre les règles ; qu’en ai-je retiré ? Une succession d’épreuves, voilà tout - une gifle à chaque pas franchi. Si j’avais cédé à ce raisonnement, j’aurais trahi tes enfants bien-aimés. Pourtant, lorsque j’ai tenté de comprendre, je n’ai récolté qu’un profond tourment… Jusqu’à ce que j’entre dans le sanctuaire de Dieu. Alors, j’ai perçu l’ensemble du tableau : la voie glissante sur laquelle tu les as placés, qui mène à une chute brutale dans l’abîme de l’illusion. En un clin d’œil, la catastrophe survient ! Un tournant aveugle dans l’obscurité… et c’est le cauchemar ! Nous nous éveillons, nous frottons les yeux… et il ne reste rien. Il n’y a jamais rien eu de solide chez eux (Psaume 73:11-24, The Message). »


Ces derniers temps, mon intérêt pour l’intelligence artificielle s’est considérablement accru - principalement parce que je fais des calculs numériques massifs, et que l’IA représente aujourd’hui l’avant-garde de l’informatique. L’un des atouts majeurs de l’IA réside dans sa capacité à fournir des réponses ; cependant, si nous n’y prenons garde, nous risquons d’ignorer totalement le cheminement qui conduit à ces réponses. Autrefois, je passais des heures à comprendre les algorithmes avant de les traduire en code informatique pour effectuer des calculs. J’ai arrêté de coder depuis plusieurs années, préférant travailler avec de jeunes développeurs. La merveilleuse nouvelle est que désormais, l’IA génère le code, et il n’est même plus nécessaire que l’on comprenne son fonctionnement en détail. Le Psaume 73 est une réponse lumineuse au problème du mal, mais il nous incombe d’en expliciter le raisonnement sous-jacent et d’en démontrer la pertinence. Voilà une réflexion qui pourrait alimenter notre réflexion pour le reste de la semaine.


Il est intéressant de noter que les évolutionnistes sont confrontés au problème inverse - celui du bien. Si nous vivons dans un univers probabiliste régi par la compétition et la survie, pourquoi avons-nous jamais estimé que le « bien » était important, voire même pertinent ?


3. Conclusion

Quelle que soit la manière dont nous abordons le problème du mal dans son ensemble, il est impératif de veiller à ne jamais en minimiser la gravité. Nous ne saurions prétendre apporter une réponse satisfaisante en atténuant la réalité du mal ou en cherchant à en amoindrir l’impact. Le mal est d’une noirceur absolue, et Dieu Lui-même l’abhorre bien plus encore que nous ne pourrions jamais le concevoir.


Ainsi, face aux innombrables souffrances et injustices qui affligent le monde, nous pouvons nous unir à ce cri de détresse qui résonne à travers toute l’Écriture : « Jusques à quand, ô Éternel ? » Un appel qui traduit non seulement notre indignation et notre douleur, mais aussi l’aspiration profonde à la justice divine et à l’accomplissement de Ses promesses.


Jésus, cloué sur la croix, a attendu avec impatience une espérance qu’Il ne pouvait encore discerner dans l’instant. De même, dans nos propres épreuves, lorsque l’horizon semble obscurci et que l’espérance paraît hors de portée, Son expérience nous offre un réconfort inestimable. Si même le Fils de Dieu a traversé l’abandon et l’angoisse pour voir ensuite la gloire de la résurrection, combien plus pouvons-nous, à Sa suite, tenir ferme dans la certitude que notre souffrance n’aura pas le dernier mot.


Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel !

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