LIMITES ET PROTOCOLES : UNE JUSTICE AU-DELA DE LA FORCE
LIMITES ET PROTOCOLES :
UNE JUSTICE AU-DELA DE LA FORCE
Vendredi 07 mars 2025
Semaine 10 : Règles d’engagement
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Texte à méditer : "Si nous
sommes infidèles, Lui demeure fidèle, car Il ne peut se renier Lui-même" (2 Timothée 2:13).
Le conflit
cosmique est bien plus qu’un affrontement entre le Bien et le Mal. Il s’agit
d’un procès moral où le caractère de Dieu est remis en question par les
accusations du diable, un procès d’alliance cosmique. Le cœur de ce conflit repose sur une question cruciale : Dieu est-Il
vraiment juste et digne de confiance ?
Dieu
ne force pas les cœurs, Il se révèle. Mais pourquoi y
a-t-il des limitations apparentes dans Son action ? Imaginons un juge dans une
cour de justice. Il sait qu’un accusé est coupable, mais tant que toutes les
preuves n’ont pas été présentées et que toutes les procédures n’ont pas été
respectées, il ne peut pas prononcer de jugement. S’il agissait précipitamment,
le procès serait injuste et pourrait même donner raison à l’accusé. Une enquête
approfondie, un processus équitable et une preuve irréfutable sont nécessaires
pour établir la vérité. De même, dans le conflit cosmique, Dieu respecte les
règles qu’Il a établies. C’est pourquoi, bien qu’Il soit tout-puissant,
certains maux restent présents temporairement. Ce n’est pas un signe de
faiblesse, mais de justice. Dieu ne se contredit jamais : Il ne peut pas mentir, Il ne peut pas violer Ses engagements,
Il ne peut pas contraindre l’amour. La résolution du conflit
cosmique requiert une démonstration de justice et de fidélité aux principes que
Dieu Lui-même a établis.
1. Un terrain de jeu inégal
Nous avons
tous, à un moment ou un autre, ressenti ce que c’est que d’être désavantagé
face à une situation injuste. Imaginez un jeu où l’un des participants suit
scrupuleusement les règles, tandis que l’autre les contourne sans scrupule. Une
situation analogue peut être observée dans le jeu de logique
‘Mastermind’, où un joueur doit deviner la disposition de
pions de couleur cachés par son adversaire. Imaginons qu’au cours d’une partie,
l’un des joueurs découvre un moyen subtil de percevoir le reflet des pions de
son opposant, lui permettant ainsi d’obtenir plus rapidement la bonne
combinaison. Plutôt que de signaler immédiatement cet avantage, il pourrait
choisir de poursuivre la partie, observant avec intérêt les efforts de l’autre
joueur pour comprendre ce qui lui donne un tel avantage.
Cette
anecdote, aussi légère soit-elle, illustre un problème fondamental dans le
conflit entre le Bien et le Mal : l’un des camps
respecte les règles, tandis que l’autre triche. Dieu ne joue pas
selon les règles de la tromperie. Il agit avec
justice, même lorsque cela signifie qu’Il doit temporairement tolérer le mal. C’est pourquoi certaines souffrances persistent : non
pas parce que Dieu est impuissant ou indifférent, mais parce que Son engagement
moral et Son respect des protocoles d’engagement limitent Son action immédiate.
2. Le rôle de la prière et de la foi
Mais alors,
que faire lorsque nous sommes témoins de ces
injustices ? Le fait que Dieu ait
des règles et des protocoles ne signifie pas que nous soyons démunis face au
mal. Au contraire, il nous donne un rôle actif dans ce combat.
Lorsque les
disciples échouèrent à chasser un démon, ils demandèrent à Jésus pourquoi. Jésus
nous donne une indication précieuse : « Ce genre de démon ne sort
que par la prière » (Marc 9:29). Autrement dit, il existe des
situations où l’intervention divine est liée à notre engagement dans la prière
et la foi. Non pas que Dieu soit limité en Lui-même, mais parce qu’Il a choisi
d’établir un partenariat avec nous dans l’accomplissement de Sa volonté.
Cette
vérité se retrouve également dans Marc 6:5, où il est dit de Jésus : «
Il ne put faire là aucun miracle, si ce n'est qu'il imposa les mains à quelques malades
et les guérit. » Comment comprendre cette déclaration surprenante ? Jésus,
le Fils de Dieu, ne serait-Il pas libre d’agir où Il le veut ? En réalité, ce
verset illustre le principe selon lequel Dieu respecte les conditions qu’Il
a Lui-même établies : là où Il est rejeté, où la foi est absente, Son
action est entravée non par un manque de puissance, mais par une réalité
spirituelle.
De la même
manière, la prière et la foi ne sont pas de simples pratiques religieuses,
elles sont des canaux par lesquels nous invitons
Dieu à agir. Cela correspond à ce que nous avons vu sur les
protocoles d’engagement : Dieu
n’agit pas de manière arbitraire, mais Il a conçu Son royaume de
telle manière que notre engagement spirituel joue un rôle actif
dans Son intervention. Ainsi, la prière ouvre des portes à l’action divine qui,
autrement, ne serait pas (moralement) disponible. Bien que Dieu respecte Ses
propres protocoles, notre intercession et notre
relation avec Lui peuvent
influencer la manière dont Son pouvoir se manifeste dans ce monde.
3. La souffrance et l’espérance
Mais
pourquoi Dieu permet-Il que certaines souffrances persistent encore aujourd’hui
? Si nous comprenons que le mal a un territoire temporaire, il est
important de rappeler qu’il a aussi une date d’expiration. Paul nous le
rappelle avec force :
« J’estime que les souffrances du temps
présent ne sauraient être comparées à
la gloire à venir
» (Romains 8:18).
Le mal
existe encore aujourd’hui, mais il est destiné à disparaître. Le conflit
cosmique ne dure pas éternellement ; il suit un processus qui mène
inévitablement à la victoire de Dieu et au rétablissement du monde. L’Apocalypse
nous donne cette assurance :
« Voici le tabernacle de Dieu avec les
hommes ! Il habitera avec eux, et
ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme
de leurs yeux, et la mort ne sera plus ; il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni
douleur, car les premières choses ont disparu. » (Apocalypse 21:3-4).
4. Notre rôle dans cette bataille
Face aux
souffrances de ce monde, nous pourrions être tentés de nous concentrer
uniquement sur les enjeux théologiques du conflit cosmique. Pourtant, ce que
Dieu nous demande avant tout, c’est d’aimer et de secourir les blessés. Les
amis de Job, avant de sombrer dans le jugement et la critique, nous offrent un
bel exemple de compassion :
« Lorsqu’ils l’aperçurent de loin, ils eurent du mal à le reconnaître.
Ils éclatèrent alors en sanglots, déchirèrent leurs manteaux et jetèrent de la
poussière sur leur tête en signe de deuil. Puis ils
s’assirent à terre près de lui pendant sept jours et sept nuits,
sans lui adresser une seule parole, car ils voyaient combien sa douleur était
grande. » (Job 2:11-13).
Parfois, le
plus grand témoignage que nous puissions offrir n’est pas une explication
théologique du mal, mais une présence
silencieuse aux côtés de ceux qui souffrent.
Conclusion
: Une espérance active
Dans les deux
récits susmentionnés de Marc (Mc 6:5 ; Mc 9:29), certaines limites
ou protocoles d’engagement semblent être en place, liées dynamiquement à des actions
comme la foi et la prière. Ailleurs, nous voyons des preuves abondantes que la
prière fait une différence dans ce monde, ouvrant des voies pour l’action
divine qui, autrement, ne serait peut-être pas (moralement) disponible.
Cependant, nous ne devons pas commettre l’erreur de penser que la foi et la
prière sont les seuls facteurs. Il y a probablement
beaucoup d’autres facteurs dont nous ne sommes peut-être pas conscients.
Le conflit cosmique est complexe, mais notre mission
est simple :
- Comprendre que Dieu agit dans un cadre moral qu’Il s’est Lui-même
fixé.
- Reconnaître le pouvoir de la prière et de la foi pour faire avancer
Son règne.
- Être des instruments de Sa compassion auprès de ceux qui souffrent.
Nous ne
connaissons pas toutes les raisons derrière les souffrances actuelles, mais
nous pouvons avoir l’assurance que Dieu sait ce qui
est le mieux, veut ce qui est le mieux, et mettra fin au mal pour toujours. Dans l’attente de ce jour glorieux, soyons par Sa
grâce, des témoins actifs de Son amour et de Sa justice.
Abondantes grâces de la part
de l’Éternel !
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