L’ESSENTIEL AUX YEUX DE DIEU


L’ESSENTIEL AUX YEUX DE DIEU 


Vendredi 28 mars 2025

Semaine 13 : L’amour est l’accomplissement de la loi

Thème général : L'amour et la justice de Dieu


Texte à méditer : « Avant tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité, car la charité couvre une multitude de péchés » (1 Pierre 4:8).


1. Une loi qui dépasse l’interdit

Si l’amour est l’accomplissement de la loi (Romains 13:10), alors il ne saurait se limiter à l’abstention de faire le mal. Loin d’être une simple conformité extérieure aux commandements, la loi de l’amour, telle qu’elle s’exprime dans l’ensemble des Écritures, nous appelle à une action positive : révéler le caractère de Dieu dans nos gestes, nos paroles, nos choix - non seulement envers les membres de notre Église, mais aussi envers un monde en détresse, avide d’un témoignage chrétien authentique.


Dans Romains 13, l’apôtre Paul opère une transition remarquable : après avoir évoqué les devoirs (civiques) du chrétien envers les autorités établies (Rom. 13:1-7), notamment le paiement des impôts et des taxes (Rom 13:6-7), il élève la réflexion en abordant l’obligation morale d’aimer. Fait notable, il emploie dans les deux cas le langage de la dette : «… Vous devez payer vos impôts... Rendez donc à chacun ce qui lui est dû : les impôts et les taxes à qui vous les devez, le respect et l’honneur à qui ils reviennent. Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres » (Romains 13:6-8).  


À ce sujet, Robert Mounce écrit : « Le chrétien ne doit permettre qu’aucune dette ne demeure impayée, sauf celle qui ne pourra jamais être acquittée : la dette de s’aimer les uns les autres. L’obligation d’aimer ne connaît pas de limite. »


De la même manière que la dette financière nous engage envers une personne ou une institution, la loi divine engage le croyant envers autrui. Cette responsabilité morale, qui dépasse les limites de la famille proche, s’enracine dans les cinq derniers commandements du Décalogue, ceux qui régissent nos relations humaines. Au cœur de cette dette permanente se trouve l’amour, non comme un simple sentiment, mais comme un devoir sacré envers le prochain. Ainsi, l’amour est une dette que nous contractons à jamais, une dette que nous ne pouvons jamais solder, parce que l’amour véritable ne connaît pas de limites.


2. L’amour, antidote aux préjugés

C’est précisément cette loi d’amour que Jacques met en lumière dans son épître. Le chapitre 2, en particulier, nous interpelle avec force : « Mes frères, que votre foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ soit exempte de toute acception de personnes » (Jacques 2:1).


Dans nos communautés, les préjugés - parfois discrets, parfois flagrants — s’infiltrent dans nos attitudes : préférer le bien habillé au démuni, honorer le riche et reléguer le pauvre, accorder plus de crédit à ceux qui nous ressemblent. Jacques dénonce de tels comportements comme étant le fruit de « raisonnements pervers » (Jacques 2:4), et non de l’Esprit de Dieu. Il ne s’agit pas simplement d’une erreur sociale, mais d’un manquement spirituel grave.


Et Jacques ne s’arrête pas là. Il insiste : aucune forme de favoritisme n’est justifiable — même pas celle qui se voudrait réactionnelle, en valorisant systématiquement les pauvres pour protester contre les riches. L’Évangile ne remplace pas un préjugé par un autre. Il les abolit tous. Car devant Dieu, « il n’y a point de distinction » (Romains 2:11 ; Galates 3:28).


Ces paroles nous appellent à un examen personnel : Et nous ? Sommes-nous exempts de tout préjugé dans nos relations quotidiennes ? N’avons-nous jamais porté un regard de méfiance sur une personne à cause de son apparence, de son niveau d’éducation, de son statut social ou de sa culture ?


3. Un amour rendu possible par l’Esprit

« L’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur » - (1 Samuel 16:7).

La vérité est que nous abritons souvent en nous des jugements silencieux, parfois inconscients. Seul l’amour de Jésus, manifesté dans ses paroles et ses actes, peut briser ces chaînes invisibles. Lui qui s’est approché sans crainte du lépreux (Marc 1:40-42), qui a parlé avec la Samaritaine méprisée (Jean 4:7-26), qui a accueilli le centurion romain avec bienveillance (Matthieu 8:5-13), nous enseigne un amour libre de toute barrière.


Par l’œuvre du Saint-Esprit, notre regard est renouvelé. Nous ne jugeons plus selon les apparences, mais selon les valeurs du ciel. Nous apprenons à aimer sans condition, à accueillir sans distinction, à vivre notre foi sans hypocrisie (Jacques 3:17). Et c’est cet amour-là (un amour désintéressé, agissant, persévérant) qui transforme notre Église et notre monde. « L’amour pour le prochain est la manifestation terrestre de l’amour pour Dieu. […] Quand nous aimons le monde comme [Christ] l’a aimé, alors sa mission est remplie en ce qui nous concerne » - E. White, Jésus-Christ, p. 644.


4. Un MOT TROP PETIT pour une RÉALITE INFINIE

Le problème avec la langue française/anglaise réside dans le fait que nous attribuons à un mot une multitude de significations, si bien qu’il devient souvent difficile de saisir ce dont il est réellement question lorsque l’on fait abstraction du contexte. De surcroît, certaines des acceptions les plus profondes de certains termes se trouvent souvent voilées par l’usage courant et par l’influence de la culture populaire.


Le mot « amour » est de ces termes fourre-tout, chargés de significations diverses. Dans la culture populaire, le mot « amour » est presque devenu synonyme de sexualité récréative, une acception qui s’éloigne considérablement de la vision chrétienne de l’amour que nous avons explorée tout au long de ce trimestre. La version Louis Segond de la Bible emploie le mot « charité » dans 1 Corinthiens 13 ; bien que ce terme nous paraisse aujourd’hui désuet, il élève notre compréhension de ce que signifie un amour véritablement désintéressé.


Il est certes intéressant de discuter de la sémantique et de l’étymologie du mot « amour », mais il est fondamental de comprendre que l’amour s’exprime bien mieux par des actes que par des discours.

Si l’océan était d’encre,

si le ciel devenait parchemin,

si chaque brin d’herbe servait de plume,

et chaque homme, scribe de métier,

écrire l’amour divin assécherait les mers ;

et le parchemin ne saurait contenir

tout l’amour, même étendu d’un ciel à l’autre.

— Frederick M. Lehman, 3e strophe de « The Love of God. »


Lehman souligne ici que l’amour est inexprimable en mots, et que, pour avoir une portée réelle, il doit se traduire en actions. Dans un monde séculier, nous sommes le visage visible de l’amour de Dieu. Le christianisme ne consiste pas à rassembler la plus grande congrégation, à défendre la doctrine la plus pure, à prononcer les sermons les plus éloquents ou à rédiger les commentaires les plus érudits pour les méditations quotidiennes. Nous manifestons l’amour de Dieu lorsque nous éduquons nos enfants, instruisons nos étudiants, conduisons dans un trafic chaotique, réglons un différend avec un voisin ou débattons avec nos frères et sœurs d’Église. Nous sommes l’expression de l’amour divin lorsque nous prenons le temps d’aider ceux qui sont dans le besoin et d’apporter du réconfort à ceux qui pleurent.


Ø  Lisons dès que possible 1 Corinthiens 13, et méditons sur les moyens d’en incarner les enseignements chaque jour – « si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit … »


🙏 Seigneur, purifie notre regard, déracine les jugements silencieux qui altèrent notre témoignage. Remplis-nous de ton amour, afin qu’en tout lieu, à chaque instant, nous soyons le reflet de ta grâce dans ce monde. Amen.


« Par-dessus tout, aimez-vous les uns les autres » (1 Pierre 4:8).


Bonne fin de semaine sous l’œil bienveillant de l’Éternel !

 

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