LE JUSTE ET LE JUSTIFICATEUR


LE JUSTE ET LE JUSTIFICATEUR 


Mardi 11 mars 2025

Semaine 11 : Qu’y avait-il encore à faire que je n’aie pas fait ?

Thème général : L'amour et la justice de Dieu


Texte à méditer : « Il voulait montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant [déclarant juste] celui qui croit en Jésus » (Romains 3:26).


À chaque étape de son œuvre, Christ vient renverser les desseins du diable. L’Écriture nous enseigne que « le Fils de Dieu est apparu afin de détruire les œuvres du diable » (1 Jean 3:8) et qu’Il est venu anéantir « celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable » (Hébreux 2:14). Cependant, cette victoire s’inscrit dansun processus en deux étape : d’abord, par la croix, Christ a réfuté les accusations mensongères de Satan ; ensuite, viendra le moment où Satan et son royaume seront définitivement détruits.


1. Le triomphe de la croix sur les allégations du diable

« Répétez un mensonge suffisamment de fois, et il devient une vérité » est une maxime souvent attribuée à Joseph Goebbels, propagandiste du régime nazi. Cependant, cette stratégie ne trouve pas son origine en lui. Elle est, depuis l’aube des temps, celle de Satan. Il ne s’est pas contenté de tromper l’humanité dans le jardin d’Éden. Depuis lors, il a perfectionné sa tactique : en répétant sans cesse les mêmes mensonges, il les a fait passer pour des vérités. Aujourd’hui encore, il manipule le monde pour l’amener à voir Dieu comme injuste ou cruel. Par conséquent, Dieu, lui aussi, est exposé à une sorte de « Facebook cosmique », où ses actions sont interprétées et déformées par ceux qui le présentent sous un jour malveillant. Et, comme c’est souvent le cas sur ces plateformes, nombreux sont ceux qui, dans un élan collectif, s’empressent d’ajouter leur voix à l’accusation, relayant leurs propres perceptions biaisées de la prétendue cruauté divine.


Romains 3:23-26 et Romains 5:8 révèlent la manière dont Christ vient défaire les accusations de l’ennemi. Depuis le commencement, Satan s’efforce de semer le doute sur le caractère de Dieu, insinuant qu’Il n’est ni pleinement juste ni parfaitement aimant.  Pourtant, en Jésus-Christ, Dieu manifeste à la fois sa justice et son amour, et Il le fait de la manière la plus éclatante qui soit : par la croix.


Avant d’être l’agneau immolé, Jésus fut l’agneau incarné. Sa vie même constitue un témoignage vivant contre les mensonges de Satan. À travers son existence, il a incarné l’amour, la justice et la vérité, révélant en contraste la nature perverse et destructrice du péché. C’est pourquoi, bien avant la croix, Satan était déjà en train de perdre.


À travers ce sacrifice, Dieu ne fait pas abstraction du péché, mais Il prend lui-même en charge la condamnation qui pesait sur l’humanité. Ainsi, Il demeure à la fois le Juste et celui qui justifie (Romains 3:26), révélant que sa justice et sa grâce ne sont pas en opposition, mais qu’elles s’accomplissent parfaitement en Christ.


Tout comme une personne injustement accusée dans l’arène publique peut choisir de se défendre par des actes plutôt que par des mots, Dieu n’a pas cherché à se justifier verbalement face aux accusations de Satan. Au lieu de se livrer à un débat cosmique, Il a offert une preuve irréfutable de Son amour en Christ : « Mais Dieu prouve son amour envers nous en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous »  (Romains 5:8).


Beaucoup sont victimes d’un véritable "syndrome de Stockholm spirituel", en prenant fait et cause pour celui qui les a enchaînés. Mais à la croix, la supercherie de Satan a été démasquée. Ce n’était pas Christ le traître : c’est l’accusateur lui-même qui a montré sa véritable nature. Après la mort de Jésus, « Satan se vit démasqué … s’étant fait connaître comme un meurtrier. En versant le sang du Fils de Dieu, il avait perdu les dernières sympathies des êtres célestes. » (E. White, Jésus-Christ, p. 765).


2. La portée cosmique de la victoire de Christ

Dès la chute de l’homme, une prophétie a annoncé que le serpent blesserait le talon de la descendance de la femme, mais que cette descendance lui écraserait la tête (Genèse 3:15). À la croix, cette parole s’est accomplie : le Christ a souffert sous les coups de l’ennemi, mais c’est en réalité Satan qui a signé sa propre condamnation. L’Apocalypse décrit la proclamation d’une grande voix dans le ciel, déclarant : « Maintenant le salut est arrivé, ainsi que la puissance, le règne de notre Dieu et l’autorité de son Christ ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. » (Apocalypse 12:10).


Par la croix, Satan a perdu toute légitimité pour accuser les rachetés de Dieu. Sa défaite est non seulement spirituelle, mais elle est aussi juridiquement scellée. Il ne lui reste plus qu’à attendre l’ultime exécution du jugement divin.


3. Le défi de comprendre la justice de Dieu

Toutefois, sommes-nous en mesure de juger les voies de Dieu ? L’Écriture nous rappelle à plusieurs reprises que, en tant que créatures limitées et faillibles, nous ne sommes pas en position d’évaluer la justice divine selon nos critères humains. Dans Job 38-42, Dieu répond aux interrogations de Job en lui rappelant que Ses voies dépassent l’entendement humain. De même, Romains 9:20 pose cette question rhétorique : « O homme, qui es-tu donc toi, pour contester avec Dieu ? »


Malgré cela, Dieu ne demande pas une confiance aveugle : Il a choisi de démontrer Sa justice de manière tangible. L’Apôtre Paul souligne que le sang du Christ est une "démonstration" (endeixis) de la justice de Dieu (Romains 3:25-26). Ce terme grec signifie « une preuve qui oblige à accepter une vérité, tant sur le plan intellectuel qu’émotionnel » (Frederick W. Danker, A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature, p. 332). Ainsi, la croix ne constitue pas simplement un acte de rédemption : elle est la démonstration suprême de la justice divine, une réponse aux accusations de Satan et une preuve irréfutable que Dieu est à la fois pardonneur et juste.


Le théologien Thomas Schreiner explique que Dieu ne cherche pas seulement à sauver les pécheurs, mais aussi à justifier son propre nom devant l’univers. Il écrit : « En démontrant Sa justice de rédemption et de jugement, Dieu a justifié Son nom devant le monde. » (Romans: Baker Exegetical Commentary of the New Testament, p. 198-199). Par conséquent, la patience de Dieu face aux péchés passés ne signifiait pas une négligence de Sa justice, mais un dessein souverain : attendre le moment parfait où, en Jésus, Sa justice et Son amour se révéleraient pleinement à l’univers.


La mort de Jésus sur la croix ne peut être pleinement justifiée et comprise qu’à la lumière de sa résurrection – la victoire ultime de la Vie sur la mort. Comme l’écrit Paul : « Il a été livré pour nos offenses et est ressuscité pour notre justification » (Romains 4:25). Il peut sembler incompréhensible qu’un Dieu d’amour, détenant toute puissance, ait permis que son propre Fils souffre et meure sur une croix. Le point de départ fondamental pour quiconque cherche à appréhender les voies de Dieu est d’observer la manière dont son Fils a vécu, bien avant de considérer sa mort. Sa vie est la révélation de la puissance de l’amour de Dieu pour l’humanité. Ce n’est qu’alors que l’on peut commencer à accepter le choix du Père de suspendre son intervention : en tant que Justificateur, il promeut la vie des justes, non la mort. C’est aussi pour cela que Romains 5:10 déclare que nous sommes sauvés par sa vie ainsi que par sa mort.


4. Un Dieu pleinement juste et bon

L’histoire de la rédemption nous donne d’innombrables raisons de faire confiance à Dieu, car Il agit toujours pour accomplir ce qui est juste et bon. Loin d’être arbitraire ou injuste, le Seigneur « est le Rocher, ses œuvres sont parfaites, car toutes ses voies sont justes. C’est un Dieu fidèle et sans iniquité, Il est juste et droit » (Deutéronome 32:4).

Même lorsque les voies de Dieu nous semblent mystérieuses ou incompréhensibles, nous avons l’assurance qu’Il est fidèle : « L’Éternel est juste dans toutes ses voies, et miséricordieux dans toutes ses œuvres » (Psaume 145:17). « Ses jugements sont véritables et justes » (Apocalypse 15:3). C’est pourquoi, au sein du grand conflit entre le bien et le mal, nous pouvons nous tenir fermement du côté de celui qui non seulement est juste, mais qui justifie ceux qui croient en Jésus.


Le remède le plus efficace contre notre « syndrome de Stockholm spirituel » est de fixer les regards sur Jésus, l’auteur et le consommateur de notre foi. Cela demande du temps et un renoncement à soi-même, mais c’est un temps précieusement investi. Le plus grand danger n’est pas seulement de croire les mensonges de Satan, mais d’ignorer Celui qui est la Vérité :

  Dieu est Juste → Il ne laisse pas le péché impuni.

  Dieu est Justificateur → Il sauve les pécheurs par la foi en Jésus.


Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel !

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