LE CAS DE JOB : Comprendre le grand conflit et nos limites
LE CAS DE JOB - Comprendre le grand conflit et nos limites
Mercredi 05 mars 2025
Semaine 10 : Règles d’engagement
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Texte à méditer : "Je suis sorti nu du sein de ma mère,
et nu je retournerai dans le sein de la terre ; l’Éternel a donné, et l’Éternel
a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni !" (Job 1:21)
Pourquoi le juste
souffre-t-il ?
Le livre de Job nous offre un aperçu unique d’un conflit invisible qui dépasse
notre compréhension immédiate.
Homme intègre, Job se retrouve au cœur d’un
affrontement cosmique qui le dépasse. Satan l’accuse d’aimer Dieu par
intérêt, et pour répondre à cette accusation, Dieu permet qu’il soit éprouvé
dans des limites précises. Mais Job, inconscient des enjeux célestes, endure
sans savoir qu’il est au centre d’une controverse universelle.
À son image, nous traversons des épreuves dont
le sens nous échappe souvent. Que nous enseigne cette histoire
sur la nature du combat spirituel et sur notre propre manière d’y faire face ? À
travers les scènes célestes du livre de Job, nous entrevoyons les coulisses du
grand conflit,
son
impact sur notre monde et le rôle qui nous incombe.
1. Le Conseil céleste et l’accusation de Satan
La lecture de Job 1:1-12 et Job
2:1-7 dévoile quelques principes du grand conflit. On trouve en effet dans ces
versets, de nombreux détails significatifs.
· Premièrement, il semble y avoir une scène de conseil céleste, impliquant non seulement Dieu et Satan, mais aussi d’autres êtres célestes. Cela suggère une gouvernance divine où les affaires de la terre sont discutées.
· Deuxièmement, un différend fondamental apparaît lorsque Dieu demande à Satan s’il a remarqué Job. Cette question révèle l’existence d’un combat spirituel plus vaste. Pourquoi Job est-il l’objet d’un tel intérêt ? Parce qu’il incarne l’intégrité et la fidélité à Dieu dans un monde marqué par le péché.
· Troisièmement, Satan remet en question la sincérité de la foi de Job, insinuant qu’il ne craint Dieu que par intérêt, parce que Dieu le protège. Cette accusation ne concerne pas seulement Job, mais aussi le caractère de Dieu : Satan suggère que l’adoration de Dieu est motivée par des bénédictions et non par un amour authentique (voir Apocalypse 12:10, Zacharie 3).
· Quatrièmement, Satan prétend que Dieu protège injustement Job et l’empêche ainsi de prouver ses accusations. Cela indique l’existence de règles d’engagement dans ce conflit : Satan n’a pas un pouvoir absolu et doit obtenir la permission de Dieu pour agir. Dieu répond en lui accordant une marge d’action, mais avec des limites strictes.
2. L’ignorance de Job et ses conséquences
Un aspect crucial de cette histoire
est que Job n’a aucune
connaissance du conflit céleste qui se joue autour de lui. Il ne
sait pas que ses souffrances ne sont pas le fruit du hasard, mais qu’il est devenu la cible de Satan précisément parce qu’il est juste.
Le passage de Marc 6:1-6 nous
montre comment l’ignorance spirituelle peut fausser la perception de
la réalité : « D'où lui viennent ces choses? Quelle est cette
sagesse qui lui a été donnée, et comment de tels miracles se font-ils par ses
mains? N'est-ce pas le
charpentier, le fils de Marie, … » À Nazareth, les habitants refusent
de croire en Jésus simplement parce qu’ils pensent le connaître trop bien : ils
ne peuvent concevoir que le fils du charpentier puisse être le Messie. Leur incrédulité limite l’action divine parmi
eux.
Ce même principe s’applique à Job :
son ignorance des
protagonistes du conflit l’empêche de comprendre la cause de ses souffrances. Imaginez un instant
qu’il ait su qu’il était le champion de Dieu dans une bataille cosmique.
Son attitude aurait-elle été différente ? Aurait-il mieux supporté ses épreuves
en sachant qu’elles étaient une démonstration de la confiance de Dieu en lui ?
Oui, il aurait su que Satan
était son ennemi, et non Dieu. Il aurait pris courage dans l’importance
évidente de la confiance que Dieu avait en lui.
3. Les protocoles d’engagement et notre attitude face à l’adversité
L’histoire de Job et celle de Jésus
à Nazareth nous enseignent une leçon capitale : notre
perception des épreuves dépend de notre compréhension des forces en présence. Dans Matthieu 5:43-45,
Jésus nous exhorte à aimer nos ennemis et à ne pas chercher à
vaincre le mal par nous-mêmes. Cela nous révèle une autre règle essentielle du
combat spirituel : nous ne pouvons pas lutter seuls contre les forces
du mal.
Nous ne pouvons pas vaincre les démons par nos
propres forces ; seul Dieu en a le pouvoir. Nous sommes appelés à manifester un amour empreint de « grâce commune » vis-à-vis
de nos ennemis – Dieu pourvoit en
effet la
pluie et le beau temps sur les
justes et les injustes – mais nous ne devons jamais sous-estimer l’opposition, ni
les
offrandes aux « simples idoles sans influence. » L’opposition n’est
pas anodine : elle est menée par Satan lui-même, redoutable et furieux,
accompagné de ses anges déchus. Mais seule la puissance du Ciel peut nous
soutenir dans ce combat.
Job, bien qu’ignorant tout du grand
conflit, a instinctivement appliqué cette règle : il a refusé de maudire Dieu et est resté fidèle
malgré ses souffrances (Job 1:20-22 ; 2:9-10). Il a prouvé que l’homme
peut aimer Dieu sans attendre de récompense immédiate.
4. Une expérience de pensée : Serions-nous fidèles sans récompense ?
L’histoire de Job nous enseigne que
la véritable foi ne repose pas sur une compréhension totale des événements,
mais sur une confiance absolue en Dieu. Comme Job, nous pouvons être au cœur
d’un combat spirituel sans même en avoir conscience.
Imaginons un instant que ce conseil
céleste se réunisse encore aujourd’hui, en 2025, sous une autre forme, et que
Dieu demande à Satan : "As-tu observé combien les membres de cette
église sont fidèles, bons et intègres ?"
Et Satan de répondre : "
Oui, je les ai vus. Ils sont bons et bien disciplinés, mais uniquement parce
qu’ils veulent voir leurs croyances justifiées et accéder au ciel. Ils
sont fidèles parce qu’ils espèrent la récompense du ciel. Retirez cette
espérance, et ils perdront leur ferveur."
Alors, Dieu dit : "Mets ta théorie à l’épreuve !"
Satan envoie donc un prophète
charismatique à l’Église, qui proclame que le ciel n’est qu’un mythe ancien et
qu’il n’existe pas réellement. Ce scénario est troublant, n’est-ce pas ? S’il
devenait réalité, quelle différence cela ferait-il ? Si nous apprenions
aujourd’hui que le ciel n’existe pas, que resterait-il de notre foi ? Continuerions-nous
à observer le sabbat ? À donner la dîme ? À vivre selon les principes bibliques
? Cette question, aussi troublante soit-elle, est au cœur du grand conflit :
sommes-nous fidèles par amour ou par intérêt ?
L’argument de Satan repose sur
l’idée que les hommes sont bons par intérêt, parce qu’il y a une
récompense à la clé. En somme, ils agissent pour gagner le prix. Mais Dieu
affirme que ceux qui placent leur
confiance en Lui sont bons et aimants, non en raison d’une récompense,
mais parce qu’il est juste d’agir ainsi. La récompense n’est pas la question
centrale. Le grand conflit cosmique oppose en réalité l’égoïsme à l’amour
désintéressé. Il se joue à une échelle universelle entre Dieu et Satan, mais
aussi, à un niveau personnel, dans nos relations avec autrui.
Job est resté fidèle sans comprendre son
épreuve. Son amour pour Dieu était sincère et sa foi, désintéressée. Plutôt
qu’une pierre d’achoppement, faisons de nos épreuves une occasion de témoigner
silencieusement de notre fidélité à Dieu.
Abondantes grâces de la part
de l’Éternel !
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