L’AMOUR : CLEF DE VOÛTE DE LA LOI DIVINE


L’AMOUR : CLEF DE VOÛTE 

DE LA LOI DIVINE 


Lundi 24 mars 2025

Semaine 13 : L’amour est l’accomplissement de la loi

Thème général : L'amour et la justice de Dieu


Texte à méditer : « De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes » (Matthieu 22:40).


À première vue, le mot « loi » évoque pour beaucoup un cadre rigide, des obligations, voire des restrictions. Mais dans la Bible, la loi de Dieu est tout autre chose : elle est l’expression vivante et joyeuse de l’amour divin. Elle ne s’oppose pas à l’amour : elle en est la traduction concrète.


1. Dieu libère avant de commander

Le Décalogue ne commence pas par un impératif, mais par un acte de grâce : « Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude » (Exode 20:2). Avant de prescrire quoi que ce soit, Dieu rappelle à son peuple qu’Il l’a sauvé. La loi n’est donc ni une condition au salut, ni une charge arbitraire : elle est une réponse d’amour à une délivrance déjà accomplie.


2. La loi enracinée dans l’alliance

Plus précisément, le Seigneur avait demandé à Moïse de dire aux enfants d’Israël les paroles suivantes : « Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, et comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle et amenés vers moi. Maintenant, si vous écoutez ma voix, et si vous gardez mon alliance, vous m’appartiendrez entre tous les peuples, car toute la terre est à moi ; vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte » (Ex 19:4-6).


Le langage relationnel de ce passage est impressionnant. La délivrance divine d’Égypte est représentée en termes de Dieu portant les enfants d’Israël, comme un aigle. Il est intéressant de noter que l’accent n’est pas seulement mis sur les personnes qui quittent l’Égypte ou qui se rendent sur la Terre promise. Au contraire, le point principal est que le peuple a été amené à Dieu Lui-même.


Dans ce contexte, le peuple d’Israël est invité à garder l’alliance de Dieu dans le sens personnel d’entendre la voix de Dieu. Alors que de nombreuses versions de la Bible traduisent (à juste titre) le verbe hébreu šmʿ en termes d’obéissance à la voix de Dieu, le verbe en hébreu décrit plus littéralement l’acte d’entendre ou d’écouter Sa voix. (Ludwig Koehler et al., The Hebrew and Aramaic Lexicon of the Old Testament [Leyde: Brill, 1994-2000], p. 1571). S’ils décident d’écouter la voix de Dieu, les enfants d’Israël seront la possession de Dieu (« vous m’appartiendrez », Ex 19:5]) ou Sa « propriété personnelle » (voir la signification du nom sĕgūlâdans Ludwig Koehler, et al., The Hebrew and Aramaic Lexicon of the Old Testament, p. 742). Cette expression atteste également de la nature personnelle de la relation d’alliance qui se forme entre Dieu et Son peuple, qui est formalisée par l’exposition des dix commandements, au chapitre 20. L’expression « vous m’appartiendrez » (ou segullâ, trésor personnel) manifeste l’attachement profond de Dieu pour son peuple.


Dans Exode 19, Dieu s’adresse à un peuple qu’il a délivré, qu’il a porté « sur des ailes d’aigle », et qu’il appelle à vivre en communion avec Lui. C’est dans ce contexte de proximité, de grâce et d’amour que les dix commandements sont donnés (Exode 20).


3. Deux directions de l’amour

Les dix commandements se divisent en deux parties :

  • Les quatre premiers concernent notre relation avec Dieu.
  • Les six derniers concernent notre relation avec les autres.

Cela correspond parfaitement à la réponse de Jésus à la question : « Quel est le plus grand commandement ? » - « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur… Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22:37–39) Ces deux dimensions de l’amour ne sont pas optionnelles ni indépendantes. Jésus affirme :

« De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes » (Matthieu 22:40). L’amour devient ainsi la clé de lecture de toute la loi.


4. Obéir sans aimer ? Aimer sans obéir ?

Certains affirment : « Il ne s’agit pas d’obéir à des commandements, mais d’aimer. » Cela semble noble. Pourtant, l’amour biblique ne flotte pas dans l’abstraction : il se manifeste dans des actes précis. Romains 13:9-10 déclare : « Tu ne commettras point d’adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point... et s’il y a quelque autre commandement, ils se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »


Cela signifie que l’amour conduit naturellement à l’obéissance. Mais l’inverse n’est pas automatiquement vrai : on peut se conformer extérieurement sans aimer intérieurement.


L’obéissance est ainsi appelée à être habitée par l’amour, et l’amour à être incarné dans l’obéissance.

L’amour ne s’impose pas. Mais en un autre sens, Dieu nous appelle à aimer, et sa loi nous éduque à aimer. Par exemple : Ne pas prendre le nom de Dieu en vain, c’est le respecter. Honorer ses parents, c’est les aimer avec reconnaissance. Ne pas convoiter, c’est reconnaître la dignité et les limites de l’autre. La loi nous enseigne les contours d’un amour vrai, qui ne fait pas de mal, mais qui édifie.


Ignorer la loi au nom de l’amour revient à nier l’amour véritable, car cela revient à tolérer ce qui détruit l’être humain. Ce n’est pas de l’amour que de laisser quelqu’un se perdre. La loi nous montre donc le chemin de la vie.


5. L’amour est la clé de voûte qui unit et soutient la loi de Dieu

L’amour en est le fondement et la finalité ultime. La loi de l’amour existait bien avant la chute d’Adam et Ève ; elle était destinée à gouverner l’ensemble de la création divine. Même les anges dans les cieux vivent dans l’obéissance à cette loi. Lucifer s’en est détourné et y a résisté (Ézéchiel 28:15-16 ; 1 Jean 3:4). Depuis l’entrée du péché dans le monde, la loi de l’amour s’est révélée plus nécessaire encore, dans toute sa profondeur. Elle revêt une portée pratique considérable pour la vie humaine ici-bas. L’observation de la loi de l’amour :

· favorise la justice et prévient le mal. Celui qui se conforme à la loi de l’amour agit avec équité et s’abstient de toute action nuisible à autrui (Romains 13:10).

· favorise la paix et l’harmonie. L’amour est le cœur vivant de toute relation humaine authentique (Proverbes 15:1).

· fortifie les relations. Les relations familiales et conjugales se bâtissent sur les principes d’amour : bonté, patience, pardon, respect, réconciliation, empathie et amitié (Colossiens 3:13-14).

· stimule le service envers autrui. Celui qui respecte la loi de l’amour est poussé à agir avec bienveillance et à se mettre au service des autres. Cette loi encourage la générosité, l’altruisme, la compassion et l’esprit de sacrifice.

· favorise la santé émotionnelle et mentale. Aimer et être aimé procure un sentiment de sécurité affective, réduisant le stress, l’anxiété et la dépression (Proverbes 17:22).

· fonde des sociétés plus justes, inclusives et stables (Michée 6:8).


Une grande partie de nos échanges sur les plateformes chrétiennes en ligne s’apparente à un exercice intellectuel. Nous alignons des mots, débattons de sémantique, décortiquons des phrases, proposons des analogies, et faisons appel à des « plumes fantômes » animées par l’intelligence artificielle pour trouver des formulations plus éloquentes sur l’amour de Dieu. À l’issue de ces discussions, nous cumulons des milliers de commentaires, des quantités d’« amen », et peut-être une audience de quelques centaines ou quelques milliers de lecteurs qui, dans quelques semaines à peine, auront oublié ce que nous avons dit.


Or, l’amour ne se réduit pas à un exercice de l’esprit. Dans un monde marqué par le péché — le seul aspect du conflit cosmique que nous pouvons voir et expérimenter — l’amour de Dieu, et même son existence, sont souvent remis en question. Depuis deux millénaires, le christianisme institutionnel a trop souvent été entaché de luttes de pouvoir égoïstes, à l’opposé même de l’amour divin. La preuve que le monde séculier attend aujourd’hui des croyants, c’est celle de l’amour de Dieu. Et cette preuve ne saurait être apportée que si nous manifestons concrètement cet amour à leur égard. Ce verset demeure fondamental : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » — Jean 13:35.


Mais si nous échouons à incarner cet amour entre nous, alors nous ne propageons pas véritablement l’Évangile, un amour qui agit là où cela compte vraiment.


L’amour de Dieu est concret. Il se vit, il se partage, il se donne. En vivant selon la loi de l’amour, nous ne faisons pas seulement la volonté de Dieu dans notre propre vie ; nous contribuons aussi à l’émergence d’un monde plus compatissant, plus juste, plus paisible et plus humain. « Heureux ceux qui pratiquent ses commandements …» (Apocalypse 22:14).


Bonne semaine sous l’aile bienveillante de l’Éternel !

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