LA LOI FAITE GRÂCE


LA LOI FAITE GRÂCE 


Mercredi 26 mars 2025/

Semaine 13 : L’amour est l’accomplissement de la loi

Thème général : L'amour et la justice de Dieu


Texte à méditer : « Car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ » (Jean 1:17).


1. La loi incarnée

Dans le désert, Dieu a parlé à Son peuple par des mots gravés sur la pierre. Mais dans la plénitude des temps, Dieu a parlé par le Verbe fait chair. Ce que les tables de pierre ne pouvaient accomplir, Jésus l’a vécu. En Lui, la loi a cessé d’être un texte pour devenir un chemin, un regard, un geste de compassion. Il n’est pas venu abolir la loi, mais l’accomplir (Matthieu 5:17), c’est-à-dire la remplir d’un sens vivant.


Chaque acte du Christ, chaque parole, chaque silence, chaque pardon donné, chaque vérité prononcée, est l’écho fidèle de la loi de Dieu vécue dans la chair. Il est la loi, mais avec un cœur battant.


2. Une justice qui surpasse celle des scribes : la loi vécue dans l’Esprit

Les pharisiens pensaient connaître la loi. Ils la récitaient, la comptaient, la commentaient. Mais ils passaient à côté de l’essentiel : la miséricorde, la fidélité, la justice (Matthieu 23:23). Jésus révèle que la vraie justice n’est pas extérieure, mais intérieure, humble, discrète, remplie d’amour. « Si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens… » (Matthieu 5:20) : non pas en quantité de commandements observés, mais en qualité de relation avec le Père.


La grâce ne relâche pas l’exigence morale : elle élève le niveau. Mais elle donne aussi la puissance pour y répondre. Elle nous transforme au lieu de simplement nous contraindre.


 3. La croix : là où la loi et la grâce se rencontrent

À la croix, la justice de Dieu et Sa miséricorde se donnent rendez-vous. La croix ne supprime pas la loi : elle révèle combien elle est précieuse. Nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce (Romains 6:14) : non pas dans l’anarchie spirituelle, mais dans une liberté nouvelle, celle des enfants adoptés, qui obéissent non par crainte, mais par amour.


Lorsque Jérémie annonce que Dieu fera une nouvelle alliance, il ne parle pas d’un changement de règles, mais d’un changement de lieu. La loi n’est plus gravée sur des tables de pierre, mais écrite dans les cœurs (Jérémie 31:33). Il ne s’agit pas de modifier la loi, mais de transformer l’homme. C’est là le cœur du message de la grâce : Dieu promet de nous donner un cœur nouveau, capable d’aimer ce qu’Il commande.


Jésus reprend cette promesse lorsqu’il parle à Nicodème, un docteur de la loi troublé par ses paroles. Il lui dit sans détour : « Il faut que vous naissiez de nouveau » (Jean 3:7). La loi, aussi sainte soit-elle, ne suffit pas ; il faut une régénération intérieure, une naissance « d’eau et d’Esprit » (Jean 3:5), qui ne vient ni des œuvres, ni de l’effort humain, mais de l’action mystérieuse et puissante du Saint-Esprit.


Ce que Jérémie annonçait et que Jésus proclamait, l’épître aux Hébreux le confirme : dans la Nouvelle Alliance, Dieu écrit Sa loi dans notre intelligence et dans notre cœur (Hébreux 8:10). Cette œuvre invisible et profonde, l’Esprit seul peut l’accomplir. Et c’est là que la loi devient vraiment liberté, non plus contrainte extérieure, mais aspiration intérieure. C’est le Saint-Esprit qui écrit la loi dans nos cœurs et dans nos pensées (Hébreux 10:15-16). Et lorsque l’Esprit habite en nous, dit Paul, « l’Esprit est vie à cause de la justice » (Romains 8:10). Désormais, ce n’est plus la loi qui nous pousse à éviter le mal, mais l’amour de Dieu qui nous en éloigne.


Ce que nous ne pouvions faire, Dieu l’a fait en Christ. « Ce qui était impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, Dieu l’a fait : en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, il a condamné le péché dans la chair, pour que la justice de la loi fût accomplie en nous » (Romains 8:3-4). Christ a obéi parfaitement là où nous avons échoué. Par son obéissance, Il nous libère non seulement de la culpabilité, mais aussi du pouvoir du péché. Et ce salut ne suscite pas en nous une vie d’indifférence ou de relâchement moral — il produit la gratitude, et cette gratitude devient l’élan de l’amour.


4. Réflexion finale

Aujourd’hui, je ne suis pas simplement invitée à observer des règles, mais à répondre avec amour à l’amour de Dieu. Christ a accompli ce que je ne pouvais faire. Il m’a sauvée la vie. Et cette vie nouvelle appelle une réponse : la gratitude, l’amour, le don de soi.

Dans le contexte du mouvement adventiste du septième jour, les échanges portant sur la Loi et la Grâce gravitent fréquemment autour de l’observance du quatrième commandement (le sabbat). Il en résulte souvent des débats sémantiques alambiqués qui, en définitive, aboutissent à cette conclusion péremptoire : « Il faut donc observer le sabbat. Ce qui était à démontrer. »

Certains ne sont guère habiles pour défendre ce point. Ils connaissent certes l’ensemble des arguments et des contre-arguments sur la question, et s’ils parviennent assez bien à se convaincre eux-mêmes, persuader autrui est un exercice tout autre. Le cœur du problème réside dans le fait que l’observance du sabbat est intimement liée à notre identité, et c’est précisément cette dimension identitaire qui nous pousse à défendre farouchement notre position. Par ailleurs, nous aspirons à présenter un front uni face au reste de la chrétienté sur cette question, ce qui nous conduit souvent à adopter une posture très légaliste.

Or, il nous faudrait plutôt apprendre à partager la bénédiction que représente toute la loi - y compris le sabbat. Lorsqu’une personne nous demande pourquoi nous le sanctifions, nous lui parlons du plaisir qu’on y trouve. Il ne s’agit pas uniquement de la fréquentation des cultes — bien que celle-ci permette de préserver une certaine identité ecclésiale — car pour certains, toute l’expérience sabbatique semble s’y réduire, comme si le reste n’avait que peu d’importance.

Si nous nous posions la question suivante : quelles activités, en dehors des cultes, confèrent à notre expérience du sabbat une dimension vivante de la grâce ? Ce que je souhaite souligner, c’est qu’il existe bel et bien des manières d’inviter autrui à découvrir le sabbat sous un jour attrayant. Il nous est possible de partager la grâce de Dieu d’une manière à la fois accessible, authentique et parlante.

Ø  Seigneur, écris ta loi dans nos pensées, grave-la dans nos cœurs. Non comme un fardeau, mais comme une lumière intérieure. Donne-nous ton Esprit, pour que l’obéissance jaillisse de l’amour, et que nos vies deviennent le reflet de ta justice vivante.

 

Abondantes grâces de la part de l’Éternel !

 

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