UNE COMPRÉHENSION INCOMPLÈTE
UNE COMPRÉHENSION INCOMPLÈTE
Mardi 11 février 2025
Semaine 7 : Le problème du mal
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Texte à méditer : « L'Éternel répondit à Job : Quel
est celui qui dénigre mes desseins par des discours dépourvus de sens ? … Où
étais-tu quand je fondais la terre ? Dis-le, si tu as de l’intelligence
»
(Job 38:1-4).
1. Nos explications sur le problème du mal sont limitées.
Le livre le
plus troublant sur le problème du mal dans les Écritures est probablement
Job. Les passages suivants semblent donner un résumé de base de ce
que Job ressentait dans sa situation de profonde tristesse. « J’attendais le bonheur, et le malheur est arrivé; J’espérais
la lumière, et les ténèbres sont venues. Les
jours de la calamité m’ont surpris »
(Jb 30:26-27) ; « Ma harpe n’est plus qu’un instrument de deuil, Et mon
chalumeau ne peut rendre que des sons plaintifs » (Jb 30:31).
Alors que
l’on pourrait s’attendre à ce que l’apparition de Dieu, à la conclusion
du livre, apporte enfin les explications tant attendues, elle ne fait
qu’éveiller davantage d’interrogations. Plutôt que d’offrir des réponses
explicites, l’Éternel soumet Job à une série de questions (cf. Jb 38-39),
l’invitant à contempler les mystères de la création. Ce questionnement divin
met en lumière le contraste saisissant entre la petitesse de l’homme, simple
créature, et la grandeur infinie du Créateur. Prenant conscience de cette
disproportion, Job reconnaît avec humilité les limites de sa compréhension du
monde et du dessein divin. Il se voit alors comme celui qui, dans son
ignorance, a osé obscurcir les plans de Dieu. Il confesse : « J’ai parlé, sans les comprendre, de merveilles qui me
dépassent et que je ne conçois pas » (Jb 42:3).
2. Les mystères de l’existence : entre foi, humilité et confiance en Dieu
Par
ses questions, Dieu montra clairement à Job l’étendue de son ignorance et les
limites de sa compréhension. Comme lui, nous devons reconnaître avec humilité
que bien des choses se déroulent dans le monde et au-delà de notre perception,
échappant totalement à notre intelligence. Le fait de ne pas avoir de réponse
immédiate à nos interrogations ne signifie pas qu’il n’existe pas de réponse ou
que ces mystères ne seront jamais éclaircis. En attendant ce jour, nous sommes
appelés à placer notre confiance en la bonté de Dieu, maintes fois révélée. «
Les choses cachées appartiennent à l'Éternel, notre Dieu, mais les choses
révélées sont à nous et à nos enfants, à perpétuité. » (Deutéronome
29:29)
Nous ne
percevons que des fragments de l’immensité de l’existence. Depuis toujours,
l’humanité s’efforce d’expliquer la souffrance et le mal, sans jamais parvenir
à une réponse universellement satisfaisante. Apprendre
à vivre avec des questions sans réponse ne signifie pas renoncer à la quête de
sens. C’est plutôt admettre
que certains mystères resteront impénétrables durant notre existence (par
ailleurs, c’est dans sa quête de sens que Job obtint des réponses divines).
Cette acceptation favorise l’humilité, renforce notre résilience et approfondit
notre reconnaissance pour le bien dont nous avons la grâce de jouir.
3. La chronologie du livre de Job
L’histoire
de Job s’inscrit dans une chronologie complexe qui soulève de nombreuses
interrogations. Ce récit se déroule après la chute d’Adam et Ève, puisque c’est
précisément en raison de cette chute que Satan revendique la
domination du monde. Toutefois, il semble également se situer aux
prémices de son règne sur la terre, un moment charnière où il exerce déjà son
influence mais où il lui est encore permis de se présenter devant Dieu. Cette
période semble correspondre à un temps postérieur à l’événement décrit dans Apocalypse
12:7-9, où Satan est précipité hors du ciel après une grande bataille.
Cependant, il reste encore autorisé à accéder à la cour céleste, comme en
témoigne son dialogue avec Dieu au début du livre de Job. Ainsi, le livre de
Job nous transporte à une époque singulière, où l’ennemi de l’humanité agit
déjà sur terre tout en conservant un lien avec la sphère divine, jusqu’au
moment où son accès au ciel lui est définitivement interdit. Ce contexte renforce la dimension universelle du drame
vécu par Job, symbole de la lutte entre le bien et le mal, dans un
monde où les desseins divins surpassent de loin la compréhension humaine.
4. Le libre arbitre : une explication robuste, mais partielle
Le péché
n’est pas une simple imperfection, une légère tache sur un tableau autrement
parfait. Il est bien plus vaste, plus omniprésent et plus insidieux que nous ne
l’imaginons généralement. La Bible nous en donne un aperçu : « Sa queue
entraîna le tiers des étoiles du ciel et les jeta sur la terre … Et il y eut une guerre dans le ciel : Michel et ses anges combattirent contre le dragon,
et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts,
et leur place ne se trouva plus dans le ciel. Il fut précipité, le grand
dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la
terre ; il fut jeté sur la terre, et ses anges
furent jetés avec lui » (Apocalypse
12:4-9).
Le langage
utilisé est symbolique, mais il traduit une
lutte bien plus âpre qu’un simple acte de colère divine chassant un
contestataire rebelle. Aurions-nous pu nous retrouver dans une
situation où Satan aurait triomphé et renversé Dieu ? Je ne suggère évidemment
pas sérieusement une telle possibilité, mais si un tel renversement avait eu
lieu, l’existence même aurait cessé, et nous ne serions pas ici à en discuter.
Par
ailleurs, nous devons prendre conscience de notre propre implication dans
l’histoire du péché. Par nature, nous sommes des complices volontaires,
enclins à faire passer notre intérêt personnel avant toute autre considération.
En tant qu’êtres moraux dotés du libre arbitre, nous exerçons notre pouvoir
de choix entre le bien et le mal. Se décharger de nos fautes sur Satan ne nous
dispense aucunement de la responsabilité de nos décisions pécheresses.
Ainsi,
lorsque nous abordons les questions complexes du mal et de la souffrance, il
nous faut reconnaître avec humilité les limites de notre compréhension. Notre
capacité à appréhender pleinement ces réalités demeure imparfaite, tant elles
dépassent notre horizon intellectuel et spirituel. Paradoxalement, nous devons
apprendre à vivre avec des interrogations sans réponse tout en nous efforçant, en tant qu’êtres humains
restreints par notre condition, d’analyser et d’expliquer ces phénomènes à la
lumière des révélations divines.
L’une des
clés permettant d’éclairer, ne serait-ce que
partiellement, la présence du mal et de la souffrance réside dans le concept du libre arbitre. Ce don
inestimable accordé par Dieu à Ses créatures intelligentes a malheureusement
été détourné de son dessein originel dans le monde parfait qu’Il avait créé. «
Adam était un agent moral libre. Mais il avait abusé de sa liberté et s’était
laissé envahir par l’appétit » (E. White Letters and Manuscripts,
vol. 17, 1902, p. 1). Le gouvernement de Dieu est un gouvernement de libre
arbitre, et il n’y a pas d’acte de rébellion ou d’obéissance qui ne soit un
acte de libre arbitre. Ainsi, l’usage
dévoyé du libre arbitre a transformé le monde parfait instauré par Dieu en un
monde marqué par le mal, le péché, la souffrance et la mort. Bien que cette perspective ne suffise pas à résoudre
l’énigme du mal dans son intégralité, elle constitue néanmoins un
élément essentiel de l’explication limitée que nous sommes en mesure de
formuler. Du moins, elle nous permet
de comprendre ce que Dieu a bien voulu nous révéler sur cette réalité
troublante.
5. Le bien complexe
Job était un homme intègre et droit, qui craignait Dieu et se détournait
du mal (Job 1:1). Pourtant, Dieu permit à Satan de l’éprouver. Pourquoi
un Dieu juste et souverain autoriserait-il la souffrance d’un homme
irréprochable ? Avec notre compréhension limitée, nous pouvons discerner
quelques raisons qui apportent un éclairage partiel sur ce mystère : La
véritable foi persiste même face à la souffrance la plus intense (Job 1:6-12,
2:6) ; la droiture ne dépend pas des bénédictions reçues (Job
1:20-22) ; Dieu affina la foi de Job en lui donnant une compréhension
plus profonde de Sa personne (Job 42:5-6) ; toute chose est soumise
à l’autorité divine (Job 1:12, Job 2:6, Ésaïe 45:7, Amos 3:6, Lamentations
3:37-38) ; Dieu voulait révéla Sa puissance à restaurer et à bénir
abondamment ceux qui Lui demeurent attachés (Job 42:10-17).
Ainsi, Dieu
ne punissait pas Job, mais Il permit que le mal serve un dessein supérieur—ce
que C.S. Lewis appelle un « bien complexe » (Problème de la souffrance). La question du
mal et de ses conséquences nous bouleverse, car notre cœur peine à en saisir
toute la portée. Toutefois, nous trouvons consolation dans la promesse divine :
un jour, le mal et ses effets néfastes disparaîtront définitivement.
« J’entendis une voix forte venant du trône qui disait : Voici le
tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son
peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux,
et la mort ne sera plus ; il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car
les premières choses ont disparu. » (Apocalypse
21:3-4).
Jusqu’à ce
jour glorieux, puissions-nous demeurer fermes dans la foi et dans l’espérance
du monde renouvelé que Dieu prépare, où le mal ne se relèvera plus jamais.
Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel
!
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