PANTOKRATOR
PANTOKRATOR
Mardi 18 février 2025
Semaine 8 : Libre arbitre, amour et
providence divine
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Texte
à méditer : "Je suis l’Alpha et l’Oméga,
dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant"
(Apocalypse 1:8).
Le terme Pantokrator
apparaît fréquemment dans la Septante (version grecque de l’Ancien Testament)
et dans le Nouveau Testament. Cette appellation insiste sur la souveraineté de
Dieu sur la création et sur l’histoire humaine, affirmant qu’aucune force ne
peut échapper à son autorité suprême. La Bible affirme avec force que Dieu est Tout-Puissant (Pantokrator),
et qu’Il soutient le monde par Sa puissance. En effet, le livre de l’Apocalypse
se réfère à plusieurs reprises à Dieu comme le « Seigneur Dieu tout-puissant »
(Apo 11:17; voir aussi Jer 32:17-20, Lc 1:37, Mt 19:26, 2 Cor 6:18, Héb
1:3, Apo
1:8, Apo 16:14, Apo 19:15, Apo 21:22). La puissance
de Dieu ne se limite point à des affirmations verbales ; elle se
révèle avec éclat dans les innombrables prodiges par lesquels Il manifeste Sa
souveraineté, délivre Son peuple et intervient miraculeusement dans le cours du
monde.
Le chapitre 9 de l'Évangile selon Luc, d'une profondeur saisissante,
servira de fil conducteur à notre méditation de ce jour.
1. La manifestation de la puissance divine
Dans Luc 9, la puissance de Dieu se révèle à travers des miracles
empreints de sens :
- Guérisons et exorcismes : Jésus
investit Ses disciples du pouvoir de guérir et de chasser les esprits
impurs, ébranlant les puissants de ce monde (Luc 9:1-2).
- Multiplication des pains : Par
cinq pains et deux poissons, Jésus rassasie cinq mille personnes,
illustrant Sa souveraineté sur les besoins humains (Luc 9:12-17).
- Transfiguration : Sur la
montagne, la gloire de Christ éclate, accompagnée du témoignage céleste de
Moïse, d'Élie et de la voix du Père (Luc 9:28-36).
Ces prodiges, échos des délivrances opérées en faveur de Joseph (Genèse
37-50) ou des Israélites (Exode 14:21-31), dévoilent une puissance divine agissant avec sollicitude. On peut également mentionner : la chute
de Jéricho (Josué 6:1-20), la protection des trois Hébreux dans la
fournaise (Daniel 3:19-27), la résurrection de Lazare (Jean 11:38-44),
ainsi que la résurrection de Jésus-Christ (Matthieu 28:1-10), par
laquelle Dieu manifeste la suprême démonstration de
Sa puissance, scellant la victoire définitive sur la mort et le
péché - "Car rien n'est
impossible à Dieu"
(Luc 1:37) ; "à Dieu tout est possible"
(Matthieu 19:26).
2. Les limites de la
toute-puissance de Dieu selon Sa nature
Cependant,
affirmer que Dieu est « tout-puissant » ne signifie point qu’Il puisse
accomplir toute chose sans exception. Luc rapporte : "Et
tous furent frappés d’étonnement devant la puissance de Dieu. Pendant que
chacun s’émerveillait de tout ce que Jésus faisait, il dit à ses disciples : Pour
vous, que ces paroles pénètrent bien dans vos oreilles : Le Fils de l’homme doit être livré entre les mains des
hommes” (Luc 9:43-44).
Par la suite, ils se rendirent dans un village samaritain qui refusa de
les recevoir. Autrement dit, ils rencontrèrent de l’opposition. Emplis de la
ferveur de leur récente expérience de la puissance divine, Jacques et Jean
souhaitèrent l’exercer en invoquant du feu céleste pour anéantir ce village
rebelle, convaincus qu’une telle démonstration imposerait à tous la crainte
de la puissance de Dieu. Mais Jésus les réprimanda :
"Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes
animés. Car le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des
hommes, mais pour les sauver" (Luc 9:55-56).
Ainsi se révèle la véritable nature et, paradoxalement, la limite de la puissance de Dieu : une puissance
gouvernée par l'amour et la rédemption, et non par la destruction.
Les
Écritures enseignent qu’il est des actes que Dieu ne saurait poser, car ils
seraient contraires à Sa nature. Ainsi, selon 2 Timothée 2:13, « Il ne peut se renier lui-même », soulignant que Sa toute-puissance demeure
inséparable de Sa vérité et de Sa fidélité. Le
fait que certaines choses soient impossibles pour Dieu, car elles
impliqueraient une contradiction avec Sa nature, se manifeste avec clarté dans
la prière de Christ à Gethsémané. Bien que Jésus ait déclaré : « À Dieu tout est possible » (Matt. 19:26),
Il adressa néanmoins cette supplique au Père à Gethsémané, à
l’approche de la crucifixion : « Mon Père, s’il est possible, que
cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que
tu veux » (Matt. 26:39). Cette prière révèle que la toute-puissance divine
s’exerce toujours dans l’harmonie parfaite de Sa volonté et de Son dessein
rédempteur. Le plan rédempteur prime sur la délivrance immédiate.
3. La souveraineté divine dans
le temps et l’épreuve
La Bible affirme avec force que Dieu est Tout-Puissant. Cependant,
certaines circonstances montrent que Dieu choisit de ne pas intervenir ou de
différer son action. Dieu
manifeste Sa puissance selon la sagesse de Son dessein éternel, même si cela
implique des délais : Joseph, trahi puis élevé, découvre que Dieu change l'injustice en salut (« Vous aviez
projeté de me faire du mal : Dieu l’a changé en bien » Genèse
50:20). La souffrance de Job devint un
instrument de croissance spirituelle et de révélation divine (Job 1-2). Les Israélites endurèrent
quatre siècles d’oppression avant la délivrance par Moïse (Exode 2:23-25). Le temps divin n’est jamais vain. Paul, avec son
écharde dans la chair, reçut la réponse : « Ma
grâce te suffit » (2 Cor. 12:9). Parfois, la puissance de Dieu
se manifeste non en retirant l'épreuve, mais en accordant la force de
l'endurer.
4. Une foi confiante
dans la toute-puissance de Dieu
En résumé, Pantokrator est bien plus qu’un simple titre : c’est
une proclamation théologique de la puissance
divine absolue, alliant majesté, autorité et amour rédempteur. Les
récits de Luc 9 et des exemples bibliques susmentionnés enseignent une vérité
essentielle : Dieu est Pantokrator, non seulement dans Ses actes
miraculeux mais aussi dans Son silence. Sa puissance n'est pas un instrument de
contrainte, mais d'amour rédempteur. Elle respecte notre liberté, élève
l’épreuve au rang de pédagogie spirituelle et accomplit Son dessein parfait au
moment opportun. Face à l'épreuve, l’apôtre Jacques nous exhorte à adopter une perspective spirituelle :
« Mes frères et sœurs, considérez comme un sujet de joie complète les diverses
épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que la mise à
l'épreuve de votre foi produit la persévérance » (Jacques 1:2-4).
Puissions-nous,
en contemplant la toute-puissance divine, enraciner notre foi non dans la
crainte d’une force implacable, mais dans la certitude d’un amour souverain,
patient et rédempteur.
Abondantes grâces de la part de l’Éternel !
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