L’IVRAIE DANS LE CHAMP : JUSTICE DIFFÉRÉE OU JUSTICE NIÉE
L’IVRAIE DANS LE CHAMP :
JUSTICE DIFFÉRÉE OU JUSTICE NIÉE
Lundi 24 février 2025
Semaine 9 : Le conflit cosmique
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Texte à méditer : « C’est un
ennemi qui a fait cela » (Matthieu 13:28).
À travers les âges, une question a tourmenté
l’humanité : Si Dieu est bon, pourquoi
le mal existe-t-il dans ce monde ? Cette interrogation ne concerne
pas uniquement les philosophes et les théologiens, mais tout un chacun,
confronté aux souffrances, aux injustices et aux épreuves de l’existence. Cette question préoccupait également le peuple
juif, lequel espérait que la venue du Messie éradiquerait le mal et établirait
un règne de justice et de pureté. Pour y répondre, Jésus recourut à une image agricole : celle du blé et de l’ivraie.
Dans Matthieu 13:24-30, Jésus
raconte l’histoire d’un maître de maison qui sème une bonne semence dans son
champ. Pourtant, au moment de la croissance, ses serviteurs découvrent que
l’ivraie (mauvaise herbe ou herbe nuisible) s’y est mêlée. Étonnés, ils posent
alors cette question : « Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans
ton champ ? D’où vient donc qu’il
y a de l’ivraie ? » (Matthieu 13:27). La
réponse du maître est sans équivoque : « C’est un ennemi qui a fait cela » (Matthieu 13:28). Cette
déclaration met en lumière un élément essentiel de la compréhension du mal dans
le monde : il n’a pas son origine en Dieu, mais en un adversaire, un ennemi invisible et rusé.
1. L’origine du mal : Il y a plus d’un semeur
L’un des éléments fondamentaux de
cette parabole est l’intervention d’un
second acteur : un ennemi. En effet, les serviteurs avaient initialement une vision incomplète de la
situation,
croyant que seul le maître de maison agissait dans son champ. Il en va de même
pour de nombreuses personnes aujourd’hui, qui attribuent à Dieu tout ce qui se
produit dans le monde, sans envisager qu’un adversaire œuvre dans l’ombre. Jésus
nous donne une explication plus précise dans Matthieu 13:37-39 :
- « Celui qui sème la bonne
semence, c’est le Fils de l’homme. »
- « Le champ, c’est le monde. »
- « L’ennemi qui l’a semée,
c’est le diable. »
Cette révélation fondamentale nous
rappelle que le monde n’est pas régi par un seul acteur. Satan agit
sournoisement pour introduire le mal, la tromperie et la confusion. Dès
lors, toute tentative d’attribuer indistinctement le bien et le mal à Dieu est
erronée.
2. Pourquoi Dieu ne détruit-il pas immédiatement le mal ?
Devant l’apparition de l’ivraie, la
réaction instinctive des serviteurs est d’agir immédiatement :
« Veux-tu que nous
allions l’arracher ? » (Matthieu 13:28). Pourtant,
le maître s’y oppose fermement : « NON, de peur qu’en arrachant l’ivraie,
vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l’un et
l’autre jusqu’à la moisson. » (Matthieu 13:29-30).
Cette réponse révèle une vérité
cruciale sur la patience divine. Si Dieu ne détruit pas immédiatement le
mal, ce n’est pas par
négligence ou impuissance, mais par sagesse et miséricorde. Une intervention
immédiate causerait des dommages collatéraux irréversibles, mettant en
péril la croissance des justes.
Un principe applicable à
l’Église.
Récemment, j’ai eu
l’honneur d’intégrer deux importants conseils d’administration au sein de mon
Église (au niveau provincial et au niveau mondial). Avec un esprit
naturellement tourné vers l’action, mon premier réflexe a été de vouloir
immédiatement identifier les problématiques et y apporter des solutions. Cependant,
j’ai observé que des membres plus expérimentés font preuve de prudence et sont
peu enclins à l’empressement à réformer. En ce qui concerne l’Église, décourager
la bonne semence est un problème.
Que penser de la solution du maître
(Attendre le temps de la moisson - Matthieu 13.30) ? Est-elle aussi efficace
que l’arrachage immédiat des mauvaises herbes ? Y a-t-il un risque que, du fait du retard, la
bonne semence soit corrompue par la mauvaise ? Puisque le maître
craint de nuire à la bonne graine par une action rapide, le danger pour la
bonne graine est-il inévitable ? Cette parabole nous enseigne-t-elle qu’il faut
toujours laisser les mauvaises herbes intactes dans l’Église?
Ce principe trouve un écho dans la
manière dont nous gérons le mal. Parfois, face aux erreurs ou aux comportements
répréhensibles, notre premier réflexe est de vouloir agir drastiquement.
Toutefois, une action précipitée risque d’ébranler la foi des croyants sincères.
Cela signifie-t-il qu’il
faille tolérer indéfiniment le mal ? Certainement pas. Christ s’adresse
ainsi à l’Église de Thyatire : « Mais ce que j’ai contre toi, c’est
que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire
mes serviteurs. Elle égare mes
serviteurs en les incitant à se livrer à la débauche… » (Apocalypse 2:20). Cette
parabole ne prône pas une tolérance passive mais elle indique que le
discernement est nécessaire : certaines situations exigent patience,
prière, gestion réfléchie et équilibrée du mal, tandis que d’autres
nécessitent une intervention immédiate comme le souligne Apocalypse 2:18-20,
où l’Église est réprimandée pour sa tolérance excessive envers l’immoralité.
En outre, cette parabole nous
rappelle que le mal dans l’Église ne surprend pas Dieu. Il sait qu’il
existe et qu’il agit parfois de manière subtile, à l’image de l’ivraie qui
ressemble au blé dans ses premières phases de croissance. Toute tentative
précipitée d’éradication risque d’ébranler également ceux qui sont
véritablement enracinés dans la vérité.
3. L’espérance du jugement final : L’issue du grand conflit
La parabole nous enseigne une
vérité rassurante : le mal n’aura pas le dernier mot. 2 Pierre 3:9 déclare
que « le Seigneur ne tarde pas
dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ;
mais il use de patience envers vous.» Ce verset illustre l’attitude
divine : Dieu retarde l’exécution de son jugement pour permettre au plus
grand nombre de se tourner vers Lui.
Le moment de la moisson
: le jugement final.
Le Seigneur ne laissera pas indéfiniment prospérer le mal. La parabole se
conclut ainsi : « Au temps de
la moisson,
je dirai aux moissonneurs : Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la en bottes pour
la brûler ; mais amassez le blé
dans mon grenier. »
(Matthieu 13:30). Cela signifie que le jugement appartient à Dieu, et il
sera rendu au moment fixé. Ainsi, notre espérance repose sur une promesse :
« Garde le silence devant l’Éternel, et espère en lui » (Psaume 37:7).
La solution du maître souligne une vision
à long terme : la séparation entre le bon et le mauvais ne se fera pas par
une action humaine impulsive, mais au temps de la moisson, sous l’autorité
divine. Ce principe nous invite à la patience, tout en restant vigilants à
l’égard de ce qui pourrait nuire à la mission de l’Église.
Conclusion : Marcher dans la lumière de la Parole
La parabole du blé et de l’ivraie
nous enseigne trois vérités fondamentales :
1️. Le mal dans le monde n’a pas
son origine en Dieu, mais en un ennemi. 2️. Dieu, dans sa sagesse,
diffère son jugement pour préserver les justes. 3️. Le mal ne triomphera
pas : Dieu interviendra au temps de la moisson.
En attendant, comment
devons-nous vivre ? La réponse est donnée dans Psaume 119:105 : «
Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier. » Nous
sommes appelés à marcher dans la lumière, à cultiver la patience, le
discernement et la confiance en Dieu. Il nous revient de persévérer avec
foi, sachant que le Seigneur ne tardera pas à accomplir son œuvre.
Que notre espérance
demeure ferme, et que notre regard soit tourné vers la moisson à venir, où le
Seigneur rassemblera ses élus dans son royaume éternel.
Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel
!
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