LE PROBLÈME DU MAL
LE PROBLÈME DU MAL
Dimanche 09 février 2025
Semaine 7 : Le problème du mal
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Texte à méditer : « Il
essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus et il n’y aura plus ni
deuil, ni plainte, ni souffrance. Car ce qui était autrefois a définitivement
disparu » (Apocalypse 21:4).
Dans le
droit américain, il existe une notion juridique appelée « supervision négligente. »
Elle désigne la responsabilité d’une personne ou d’une entité qui, bien que
chargée de veiller sur un lieu, a failli à assurer la sécurité de ceux qui s’y
trouvent. Ce principe s’applique aux environnements professionnels, aux espaces
publics, aux centres commerciaux – partout où l’on s’attend à une protection
adéquate.
Mais qu’en
est-il de Dieu ? Le monde dans lequel nous vivons est profondément marqué par
le mal, la souffrance et l’injustice. Pourtant, Dieu est présenté comme le
Souverain absolu, Celui qui maintient l’univers dans son ordre et sa cohérence.
Alors, est-il possible de l’accuser de
négligence dans sa gouvernance du monde ? La responsabilité ultime
du mal lui incombe-t-elle ? Ou bien notre regard humain est-il trop limité pour
porter un tel jugement ?
Plutôt que
d’élaborer des spéculations, nous explorerons cette semaine ce que dit
l’Écriture sur la manière dont Dieu supervise le monde et sur la
présence du mal. Nous approfondirons
ensemble cette réflexion, non pas en interrogeant l’origine du mal dans
l’univers, mais en nous concentrant sur celui qui affecte notre réalité
terrestre.
Depuis des
siècles, le problème du mal a interpellé les philosophes, les théologiens et
les penseurs de tous horizons. Comment concilier l’existence d’un Dieu
tout-puissant et infiniment bon avec la présence du mal dans le monde ?
Cette question, qui traverse l’histoire de la pensée humaine, a donné lieu à de
nombreuses réflexions et débats. Voici quelques citations marquantes qui
illustrent la profondeur et la complexité de cette interrogation.
CITATIONS
· Le problème du mal... Pourquoi Dieu le permet-il ? Ou,
si Dieu est omnipotent, auquel cas la permission et la création se confondent,
pourquoi Dieu 'a-t-il créé ? Sir William Temple (1622- 1699)
· Le fait même
de la souffrance constitue indubitablement le plus grand défi pour la foi
chrétienne. John Stott (1921-2011)
· Les dieux
peuvent-ils ôter le mal du monde mais ne le veulent pas ? Ou, s’ils le veulent,
en sont-ils incapables ? Peut-être n’en ont-ils ni le pouvoir ni la volonté, ou
bien encore, ils en ont à la fois le pouvoir et la volonté. S’ils désirent
éradiquer le mal mais en sont incapables, alors ils ne sont pas omnipotents.
S’ils le peuvent mais ne le veulent pas, alors ils ne sont pas bienveillants.
S’ils ne le peuvent ni ne le veulent, alors ils ne sont ni omnipotents ni
bienveillants. Mais s’ils en ont à
la fois la capacité et la volonté, pourquoi le mal existe-t-il encore ? Épicure, philosophe grec
(341-270 av. J.-C.)
· Si Dieu
existe, d’où vient le mal ? S’Il n’existe pas, d’où vient le bien ?
Boèce, sénateur romain du VIᵉ siècle
· La plus grande
perplexité de la théologie a toujours été de concilier la bonté infinie de Dieu avec son omnipotence. Walter Lippmann
(1889-1974)
· Si Dieu est
parfaitement bon, alors Il n’est pas tout-puissant. S’Il est tout-puissant,
alors Il n’est pas parfaitement bon. Norman Mailer (1923-2007)
QUESTIONS
Comment concilier l’idée d’un Dieu bon avec l’existence du mal ? Quelle est l’origine du mal ? Comment veiller à ce que cette question ne reste pas un simple débat théologique abstrait ? Quelle est la meilleure approche pour traiter ce problème ? Que nous enseigne la Bible sur les conséquences du mal ? Pourquoi est-il si difficile de comprendre son origine ?
LA SEMAINE EN BREF
Job se plaint d’avoir recherché le bien, mais d’avoir reçu le mal en retour (Job 30:26). Sur la croix, Jésus exprime un sentiment d’abandon (Matthieu 27:46). Dieu interroge Job sur sa compréhension de la sagesse divine (Job 38:1–12). Le Psaume 73 aborde la prospérité des méchants sans toutefois expliquer l’origine du mal. Dans Genèse 2:16-17, Dieu met en garde Adam et Ève contre la consommation du fruit défendu. Enfin, en Apocalypse 21:3-4, Dieu établit sa demeure parmi les hommes, promettant d’abolir toute souffrance et tout mal.
COMMENTAIRE
Alors que nous luttons pour comprendre la présence du
mal dans ce monde, nous devons reconnaitre nos limites et aborder, avec espoir,
la solution finale. La méditation de cette semaine met l’accent sur trois idées
principales.
1. La Bible soulève des interrogations ouvertes sur le problème du mal.
Face à la souffrance, il est
souvent ardu de concilier l’amour et la bonté infinie de Dieu avec la réalité
du mal. Les Écritures nous présentent des figures bibliques interpellant Dieu
par des questions empreintes de supplication et d’attente : « Jusques à quand ? » Ces interrogations traduisent
leur espoir d’une intervention divine. De la même manière, dans nos propres
épreuves et afflictions, nous aspirons à voir
Dieu triompher du mal et restaurer la justice.
2. Nos explications sur le mal sont intrinsèquement limitées.
Le problème du mal et de la
souffrance constitue un défi majeur pour l’humanité. Job, plongé dans
l’affliction, interpella Dieu à maintes reprises, cherchant des réponses à ce
mystère insondable. Cependant, loin de lui fournir des explications directes, Dieu
lui répondit par une série de questions, soulignant ainsi l’incapacité humaine
à embrasser pleinement la complexité du mal. Finalement, Job reconnut
l’insuffisance de sa compréhension et s’inclina devant la sagesse divine.
3. Un appel à affronter le problème du mal avec espérance.
Il nous faut accepter que certaines
questions resteront sans réponse. Le péché est un intrus dans l’ordre divin, et
aucune explication ne saurait en justifier pleinement la présence dans notre
monde. Toutefois, l’amour de Dieu nous invite à aborder cette réalité avec
confiance et espérance, en nous appuyant sur Sa fidélité et Sa promesse de
restauration.
En confrontant le problème du mal
et de la souffrance, nous devons, à l’instar de Job, reconnaître nos limites
face aux mystères qui nous entourent. Mais comment pouvons-nous cultiver l’espérance malgré cette incompréhension ? Quelles vérités
bibliques peuvent nous encourager à persévérer dans la foi face aux épreuves ?
Dans cette quête, puissions-nous garder à l’esprit la
réflexion suivante, qui pourrait nous aider à mieux appréhender la complexité
du mal :
« Dans cet univers déchu,
partiellement racheté, nous pouvons distinguer : (1) Le bien simple, qui descend de Dieu ; (2) Le mal simple, engendré par les créatures
rebelles ; (3) L’exploitation de ce
mal par Dieu, en vue de son
dessein rédempteur, ce qui engendre : (4) Le bien complexe, auquel contribuent la souffrance
acceptée et le péché sincèrement repenti.
Or, le fait que Dieu soit capable
de tirer un bien complexe d’un mal simple ne justifie en rien ceux qui commettent le mal simple, même si, dans sa miséricorde, Il
peut les sauver » - C. S.
Lewis, Le Problème de la Souffrance (p. 98)
Bonne semaine sous l’aile bienveillante de l’Éternel
!
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