LA SOUVERAINETÉ DE DIEU

 

LA SOUVERAINETÉ DE DIEU


Lundi 17 février 2025

Semaine 8 : Libre arbitre, amour et providence divine 

Thème général : L'amour et la justice de Dieu


Texte à méditer : « J’ai appelé, et ils n’ont point répondu  … mais ils ont fait ce qui est mal à mes yeux, et ils ont choisi ce qui me déplaît » (Ésaïe 66:4).


Que signifie la souveraineté de Dieu ? La souveraineté de Dieu signifie qu’Il détient l’autorité suprême - le droit d’agir ; la puissance - la capacité d’exécuter ; et le contrôle - la faculté de diriger sur l’univers. L’un des débats fondamentaux abordés dans l’ouvrage Four Views on Divine Providence (Quatre points de vue sur la Providence divine) porte sur la question de savoir si Dieu réalise toujours « ce qu’Il désire ». Si l’on répond par l’affirmative, cela implique que nul ne saurait agir autrement que conformément à la volonté divine. En conséquence, tout événement survenant dans le monde s’accorderait avec Ses desseins, y compris l’existence même du mal.


1. Les désirs insatisfaits

Les Saintes Écritures abondent en passages témoignant de situations où des hommes, y compris le peuple de Dieu, agissent à l’encontre des desseins divins. Dans un psaume appelant Israël à la repentance, l’Éternel déplore : « Mais mon peuple n’a point écouté ma voix Israël ne m’a point obéi… et ils ont suivi leurs propres conseils » (Ps 81:11-14). Dans Ézéchiel, Dieu révèle la profondeur de Sa volonté bienveillante : « Ce que je désire, est-ce que le méchant meure ? […] N’est-ce pas qu’il change de conduite et qu’il vive ? » (Ez 18:23). Ce verset atteste que Son souhait n’est pas la mort des pécheurs, mais leur conversion et leur vie. Les Évangiles confirment également cette tension entre la volonté divine et les choix humains. Ainsi, il est dit des pharisiens et des docteurs de la loi : « Ils ont rendu nul à leur égard le dessein de Dieu » (Lc 7:30), révélant leur rejet volontaire du plan divin de salut. Enfin, Jésus exprime une plainte poignante sur Jérusalem, symbole de l’endurcissement du cœur humain face à l’appel divin : « Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (Lc 13:34).


Cette image biblique indique que la souveraineté de Dieu sur le monde n’exclut pas l’existence de désirs divins insatisfaits, compte tenu des décisions de Ses créatures moralement libres. Sa nature même l’empêche de tout accomplir. Par exemple, Dieu ne peut pas mentir (Tite 1:2), Il ne peut pas pécher (Habacuc 1:13), et Il ne peut contraindre quiconque à L’aimer. Dieu n’obtient pas toujours ce qu’Il désire, car Il respecte la liberté humaine.


Cependant, cette liberté humaine ne saurait jamais entraver la suprématie divine, car, comme l’affirme Job : « Je reconnais que tu peux tout, et que rien ne s’oppose à tes pensées » (Jb 42:2). Ainsi, la souveraineté de Dieu demeure absolue, même au sein d’un monde où Sa volonté permissive tolère, pour un temps, la résistance de l’homme à Ses desseins bienveillants. Sa volonté suprême s’accomplira inéluctablement. Quelles que soient les circonstances, par Sa souveraineté, Dieu instaurera Son règne éternel. Certaines choses, décrétées par Lui, s’accompliront nécessairement. Il existe des aspects de Son plan divin que rien ni personne ne saurait entraver.


Peckham suggère que « Dieu n’obtient pas toujours ce qu’Il veut (Sa volonté idéale), mais Dieu accomplira certainement Son dessein providentiel global et omnibienveillant (Sa volonté efficace) » (Philosophia Christi, vol. 15, n° 2, p. 236). Plus précisément, « Dieu s’est volontairement ouvert au mécontentement temporaire provoqué par le mal. Dieu est néanmoins satisfait dans le sens primordial que Son dessein sera finalement accompli et apportera un contentement maximal à l’univers entier dans une relation d’amour éternellement harmonieuse » - Page 235.


2. LA THÉORIE DU TOUT

Einstein consacra une part considérable de sa vie à la quête d'une théorie du champ unifié, destinée à expliquer une grande partie de la physique au moyen d'un unique ensemble d'équations. (Précisons que ces équations auraient impliqué des tenseurs, et même Einstein éprouva des difficultés à leur égard.) Il échoua, et aujourd’hui encore, cette recherche demeure un vaste champ d’exploration scientifique, parfois désigné sous l’appellation de « quête de la théorie du tout. »


De même, lorsque nous tentons de décrire le combat entre le Bien et le Mal, la complexité de cette lutte nous dépasse. Nous finissons souvent par nous contredire, réinterprétant les mots et les concepts dans l’espoir d’offrir une explication cohérente. En voici une illustration :


« Dieu est souverain », enseigna un jeune pasteur à un groupe de jeunes étudiants. « Cela signifie qu’Il contrôle tout ce qui se passe … Parfois, Dieu nous permet de traverser des moments difficiles afin de nous préparer à des choses encore plus difficiles à l’avenir. Je me souviens à quel point c’était difficile quand mon chien était mort. Mais traverser cela m’a aidé à faire face à une période encore plus difficile plus tard lorsque ma grand-mère est décédée.»


Un jeune perplexe répondit : « Dieu était donc au contrôle quand mon chien est mort ? Pourquoi Dieu tuerait-Il mon chien ? Alors Dieu a tué mon chien pour me préparer au moment où Il tuerait ma grand-mère ? » (Marc Cortez, dans John C. Peckham, Divine Attributes: Knowing the Covenantal God of Scripture, Michigan: Baker Academic, 2021, p. 141.)


Comme cet exemple en témoigne, il est aisé de constater combien les nuances de termes tels que « contrôler », « permettre », et autres peuvent rapidement devenir source de contradictions. Au paroxysme d’une bataille, les événements sont souvent confus. Il devient parfois difficile de distinguer l’ennemi et sa position. Une explosion à proximité peut aussi bien être une attaque meurtrière qu’un « tir ami ». Ce n’est qu’après coup, lorsque les analystes examinent la situation avec recul, qu’ils déterminent qui a fait quoi et pour quelles raisons. Mais au cœur de la mêlée, l’analyse sereine et méthodique n’est guère possible.


De la même manière, la lutte entre le Bien et le Mal demeure tout aussi déconcertante. Notre capacité d’analyse se heurte à un horizon étroit et limité. Il ne s’agit pas de renoncer à l’analyse, mais de garder à l’esprit l’étroitesse de notre perspective. Enfin, gardons-nous des platitudes telles que « Ayez confiance en Dieu » ou « Dieu sait ce qui est meilleur », qui, face à la souffrance inexpliquée, résonnent souvent comme des paroles creuses. Dans l’épreuve, une oreille attentive et une main secourable valent bien plus qu’une explication, si érudite soit-elle.


3. Quelles leçons spirituelles pouvons-nous tirer de la souveraineté de Dieu ?

  1. Les plans de Dieu sont sûrs et dignes de confiance (Proverbes 3:5-6). Nous pouvons nous en remettre à Dieu en toute confiance, car Il demeure maître des circonstances, quelles qu’elles soient.
  2. Se soumettre à la volonté divine est un gage de sécurité profonde. Remettre nos volontés, nos projets et nos désirs entre Ses mains conduit à notre bien ultime, car Sa volonté sur nos vies est parfaite.
  3. La souveraineté de Dieu donne du sens à nos souffrances. Car Il fait concourir toutes choses à leur bien, selon Ses desseins, Son temps et Sa manière (Romains 8:28). Cette vérité apporte une paix intérieure, car nous savons qu’un Dieu aimant œuvre dans l’ombre pour notre plus grand bien.
  4. La souveraineté de Dieu nous enseigne l’humilité. Nous sommes appelés à nous prosterner devant Celui qui contrôle toute chose. Notre existence entière dépend de Sa puissance (Psaume 46:10).
  5. Quelle que soit l’apparente confusion du monde, la victoire appartient à Dieu. Il est donc sage d’aligner notre volonté sur Son plan divin (Psaume 99:1, Ecclésiaste 12:13, Apocalypse 21:1-4).


Bonne semaine sous l’aile bienveillante de l’Éternel !

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