LA NATURE DU CONFLIT COSMIQUE


LA NATURE DU CONFLIT COSMIQUE 


Vendredi 28 février 2025

Semaine 9 : Le conflit cosmique 

Thème général : L'amour et la justice de Dieu


Texte à méditer : « Et il y eut guerre dans le ciel » (Apocalypse 12:7).


Lorsque nous pensons au conflit cosmique, nous imaginons sans doute des scènes dignes de Star Wars, avec des éclairs lumineux, des tornades d'antimatière et des explosions de phaseurs (dans Star Trek, arme énergétique fictive, capable d’émettre des faisceaux d’énergie pour désintégrer ou neutraliser une cible). Cette vision découle d’une surexposition à la fiction télévisuelle. Un exemple historique plus pertinent serait peut-être l’opposition amère entre Oppenheimer et Truman au sujet de l’utilisation de l’énergie nucléaire. Le premier est connu comme le "père de la bombe atomique" tandis que le second est le 33e président des États-Unis, qui prit la décision d’utiliser la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki.


Profondément bouleversé par la puissance destructrice de la bombe atomique, Oppenheimer plaidait pour une démonstration non létale de sa force, suivie de la mise en place de contrôles internationaux afin d’en interdire l’usage militaire. Truman, en revanche, défendait une démonstration active de cette arme contre une population civile, non seulement pour précipiter la fin de la guerre, mais aussi pour affirmer la supériorité des États-Unis face à l’Union soviétique. À ses yeux, Oppenheimer n’était qu’un moraliste geignard, indigne d’être écouté.

Dans l’après-guerre, Oppenheimer fut discrédité et pratiquement exclu des cercles décisionnels. Son histoire demeure l’un des épisodes les plus sombres du conflit entre le progrès scientifique et la responsabilité morale au XXᵉ siècle.


C’est ce type d’affrontement que l’on peut imaginer lorsque l’on fait allusion à la guerre céleste : un combat entre la morale et la puissance. D’un côté, Dieu, porteur d’un idéal d’amour, de sollicitude et de responsabilité ; de l’autre, Lucifer, tournant Dieu en dérision, le traitant de « pleurnicheur » et le calomniant. Dans le récit de la chute, Satan poursuit cette logique en dépeignant Dieu comme un tyran, refusant à l’humanité un savoir essentiel, tandis que lui-même se présente comme le bienfaiteur apportant l’illumination.


Le passage d’Apocalypse 12:7-9 constitue une synthèse parfaite en exposant l'origine, la nature et les enjeux du conflit cosmique.

  • "Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent." Le conflit cosmique a commencé dans le ciel, et implique à la fois Dieu, les anges et Satan.
  • "mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité." Ce verset rejette l'idée d'un dualisme où le bien et le mal seraient deux forces égales et éternelles : Satan « ne fut pas le plus fort » et il fut précipité, démontrant la suprématie de Dieu.
  • "il fut précipité sur la terre." Ce conflit s'est déplacé sur la terre, touchant directement l’humanité et impliquant le peuple de Dieu dans la lutte spirituelle.
  • Satan est "celui qui séduit toute la terre" - ce qui rejoint les stratégies de tromperie, de calomnie et d’usurpation décrites dans les Ecritures.


Tout au long de cette semaine, nous avons exploré plusieurs passages mettant en lumière l’affrontement entre Dieu et Satan. Mais comment un tel conflit peut-il être concevable ? Comment une opposition à l’autorité d’un Dieu omnipotent est-elle possible ? Si ce conflit se limitait à une simple démonstration de puissance, il aurait été résolu avant même de prendre forme. Il doit donc revêtir une autre nature. En effet, les Écritures révèlent que ce conflit porte sur le caractère même de Dieu – un conflit fondé sur des accusations diffamatoires émises par le diable à l’encontre de Dieu, prétendant, entre autres, qu’Il n’est ni parfaitement bon ni véritablement aimant. De telles accusations ne sauraient être réfutées par la force ou la coercition, mais seulement par une comparaison des deux caractères antagonistes.


Ce conflit cosmique ne peut être compris comme une opposition entre deux forces égales et autonomes. Contrairement aux conceptions dualistes qui décrivent le bien et le mal comme des entités indépendantes s’affrontant sans fin, la Bible révèle que Satan est une créature déchue, non un rival équivalent à Dieu. Il a été créé bon, mais il s’est détourné de la vérité et a entraîné une rébellion. C.S. Lewis souligne que « notre univers est en guerre », mais pas entre des puissances équivalentes ; il s’agit plutôt d’une guerre civile dans laquelle une partie de la création s’est rebellée contre son Créateur (Mere Christianity, p. 36).


1. Un conflit d’adoration et d’autorité

Apocalypse 12:9-10 identifie Satan comme (1) le « serpent ancien » - (2) celui qui accuse le peuple de Dieu dans la cour céleste et (3) le grand dragon qui séduit toute la terre. Ce conflit cosmique ne se limite pas à un affrontement abstrait entre le bien et le mal ; il est fondamentalement une lutte pour l’adoration et l’autorité. Qui est digne d’être obéi et adoré ? C’est la question centrale qui traverse toute l’histoire du salut. Dans la tentation au désert (Matthieu 4:8-10), Satan offre à Jésus les royaumes du monde en échange d’une adoration, révélant ainsi l’essence de son ambition : détourner l’adoration due à Dieu pour se l’approprier.

 

2. Un conflit centré sur la liberté

Depuis le commencement, Satan a cherché à pervertir la perception du caractère de Dieu en insinuant que Ses lois étaient une entrave à la liberté. Dans le jardin d’Éden, il a présenté Dieu comme un tyran retenant quelque chose d’essentiel à l’humanité (Genèse 3:4-5). Pourtant, la Bible montre que l’enjeu du conflit est précisément la liberté. Dieu veut des créatures capables de choisir librement de L’aimer et de Lui obéir (Josué 24:15). À l’inverse, Satan impose sa domination par la tromperie et la contrainte (Apocalypse 13:16-17). Si Dieu avait détruit Lucifer dès l’origine, cela aurait conforté l’idée que Son règne repose sur la force et non sur l’amour et la vérité.


3. Un conflit révélé par la croix

Si la nature du conflit cosmique a été exposée au ciel et poursuivie sur terre, elle trouve son point culminant à la croix du Christ. Jésus, venu pour « rendre témoignage à la vérité » (Jean 18:37), a directement affronté les mensonges de Satan. Jean 12:31-32 décrit la croix comme le moment où « le prince de ce monde sera jeté dehors. » En se sacrifiant, Jésus démontre que Dieu est amour et que Son règne repose sur l’abnégation, et non sur la coercition. À travers la crucifixion et la résurrection, le diable est vaincu, non par la force, mais par une révélation éclatante du véritable caractère de Dieu (1 Jean 3:8, Hébreux 2:14). « Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau » (Apocalypse 12:11).


4. Un conflit qui continue dans le cœur des hommes

Bien que la victoire de Christ soit acquise, le conflit se poursuit dans le cœur des hommes. Chaque jour, nous sommes confrontés à ce choix fondamental : faire confiance à Dieu et suivre Ses voies, ou nous laisser séduire par les illusions du monde. Paul décrit ce combat intérieur en ces termes : « La chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit » (Galates 5:17). Cette lutte n’est pas seulement une question doctrinale, mais une réalité vécue. À travers les Écritures, nous voyons comment le peuple de Dieu, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, a été impliqué dans cette grande controverse, appelant chacun à se positionner.


5. Un combat spirituel au-delà du visible

L’apôtre Paul nous rappelle dans Éphésiens 6:12 que le conflit auquel nous sommes confrontés ne se limite pas aux réalités visibles de ce monde, mais qu’il s’inscrit dans une dimension spirituelle bien plus vaste. Ce verset élargit notre compréhension du combat cosmique : il ne s’agit pas d’une lutte contre des adversaires humains, mais contre des puissances invisibles qui cherchent à détourner l’humanité de Dieu. Il souligne ainsi que le peuple de Dieu est directement impliqué dans cette bataille, qui ne peut être menée avec des armes terrestres, mais requiert la foi, la vérité et la Parole de Dieu (Éphésiens 6:13-17). Ce passage nous invite donc à dépasser une vision purement matérialiste du conflit et à reconnaître qu’il s’agit avant tout d’un affrontement spirituel entraînant des répercussions éternelles.


6. Un conflit aux répercussions universelles

Enfin, ce conflit ne concerne pas uniquement l’humanité, mais l’ensemble de la création. Paul affirme en Romains 8:22 que « toute la création soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. » La rébellion de Lucifer a introduit un déséquilibre qui s’étend bien au-delà de notre planète. Mais l’espérance demeure : Apocalypse 21:1-5 annonce la restauration finale de toutes choses, où la justice de Dieu triomphera pleinement et où le mal ne sera plus.


Conclusion

Ce conflit cosmique n’est ni un simple affrontement de forces égales ni une bataille de puissance brute. Il oppose la vérité au mensonge, l’amour à l’égoïsme, la confiance à la méfiance. Il est centré sur l’adoration, la liberté et la moralité. Dans cette guerre, chaque être humain est impliqué. Et chacun, par ses choix quotidiens, décide de quel côté il se place.


Bonne fin de semaine.


Abondantes grâces de la part de l’Éternel !

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