LA JUSTICE ET LA GLOIRE DE DIEU
LA JUSTICE ET LA GLOIRE DE DIEU
Samedi 08 février 2025
Semaine 6 : L’amour de Dieu pour la justice
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Texte à
méditer : « que
la droiture soit comme un courant d'eau, et la justice comme un torrent qui
jamais ne tarit » (Amos 5:24).
Cette
semaine, nous avons exploré l’amour de Dieu pour la justice. Nous avons vu,
entre autres, que la gloire de Dieu ne réside pas dans une splendeur écrasante
ou une démonstration de puissance arbitraire, mais dans Sa bonté infinie. Son
règne ne repose pas sur une justice légaliste et rétributive, mais sur une
justice relationnelle et rédemptrice. Pour conclure cette réflexion, il est
essentiel de revenir sur deux points fondamentaux : la
justice et la gloire de Dieu. Comment comprendre la justice divine
sans la réduire à une simple administration de lois ? Comment concilier la
majesté de Dieu avec Son abaissement en Christ ? Ces questions nous amènent à
un paradoxe central du christianisme : la gloire de Dieu se manifeste
pleinement dans la justice de Son amour, et cette justice culmine dans le
don de Lui-même pour les pécheurs.
1. La justice de Dieu
Le
dictionnaire Merriam-Webster définit la justice
comme « le maintien ou l’administration de ce
qui est juste, notamment par l’ajustement impartial de
revendications conflictuelles ou par l’attribution de récompenses ou de
punitions méritées. » Cette forte connotation juridique du terme «
justice » engendre des complications lorsqu’il s’agit de considérer l’équité et la droiture de Dieu, qui dépassent largement
le cadre du simple jugement légal.
Il est
intéressant de noter que le Nouveau Testament dans la version King James (KJV)
n’emploie pas le mot justice. Certains avancent que cette absence
s’explique par le fait que le terme grec dikaiosunè
inclut la notion de justice, bien qu’il soit généralement traduit par droiture ou justice
morale. Cette distinction est en réalité bénéfique, car ce terme met
l’accent sur la rectitude plutôt que sur des considérations strictement
juridiques.
Il en va de
même dans l’Ancien Testament. L’hébreu emploie deux termes pouvant être
traduits par justice : mishpat et tsedakah. Le premier, mishpat,
renvoie à l’idée d’un traitement équitable des individus, impliquant que
nul n’est au-dessus de la loi et que chacun doit être jugé selon des principes
impartiaux. En revanche, tsedakah se rapproche davantage du sens du grec
dikaiosunè, en ce qu’il désigne principalement l’action de faire ce qui est juste et droit, en agissant avec générosité
et honnêteté. Ces deux notions sont souvent associées dans les
Écritures, comme en témoigne ce passage : « Que la
justice (mishpat) coule comme un fleuve, et la droiture (tsedakah)
comme un torrent intarissable » (Amos 5:24). Dans cette construction
parallèle, les significations se complètent harmonieusement.
L’ensemble
de ces éléments montre que l’accent mis par les Écritures n’est pas tant sur
l’aspect légal que sur la dimension relationnelle de la justice, comme
Jésus l’a souligné dans le ‘Sermon sur la Montagne.’ À plusieurs reprises, il
introduit ses enseignements par « Vous avez
entendu qu’il a été dit (dans la Loi), mais moi, je vous dis… »,
soulignant ainsi une approche qui dépasse le simple cadre légaliste.
Dès lors,
affirmer que « Dieu aime la justice » ne signifie nullement qu’Il prend
plaisir à l’application rigide de la loi. Il désire avant tout que les hommes
agissent avec droiture. Dans l’Ancien Testament, Dieu condamne avec force les
juges corrompus et les discriminations envers les pauvres et les marginalisés.
Il revendique l’équité, l’impartialité et la vérité, et s’oppose vigoureusement
au favoritisme, à la corruption et à l’exploitation des plus vulnérables.
Dans notre
société, le concept de justice est souvent perçu négativement. L’idée d’un Dieu Juge ne suscite guère d’enthousiasme, car
notre système judiciaire moderne réduit généralement le jugement à un simple
verdict de culpabilité ou d’acquittement. Or, dans l’Ancien Testament, la
fonction judiciaire ne se limitait pas à condamner les criminels, mais visait
également à réhabiliter et à justifier les justes d’une manière profondément
positive. Les Psaumes dépeignent Dieu comme un Juge
digne de confiance et admirable. En conséquence, nous pouvons envisager
sereinement le jour où nous comparaîtrons devant Lui, non parce que nous nous
confions en nous-mêmes, mais parce que nous avons une pleine assurance en Sa
justice et en Sa bonté.
Ainsi,
lorsqu’il est question du sacrifice de Jésus, il est essentiel de comprendre
que celui-ci a été accompli POUR NOUS, et non pour
satisfaire une exigence du Père. Certains soutiennent que le Père
aurait exigé cette expiation, ou que la « justice divine » aurait imposé un tel
châtiment. Une telle conception est foncièrement injuste : comment un Dieu véritablement juste pourrait-Il punir
l’innocent à la place du coupable ? Une telle idée ne ferait que
travestir l’image du Dieu équitable et droit, dont toutes les voies sont
justes.
Comme
l’écrivait George Fifield : « L’homme pécheur méritait la
mort. On nous dit que, pour que Dieu puisse lui accorder le pardon et le
salut, Sa colère devait être apaisée ou Son sens de la justice satisfait.
Ainsi, le Christ est mort, Il a versé Son sang à la place de l’homme. Tous ceux
qui acceptent cette mort par la foi obtiennent le pardon et, par un artifice
divin, sont considérés comme purs et affranchis de la condamnation qui leur
était due. Nous rejetons sans hésitation cette conception dans son ensemble : elle est fausse, contraire aux Écritures et incompatible
avec la nature de Dieu. Comment Dieu pourrait-Il démontrer Sa
justice en mettant à mort l’innocent à la place du coupable ? »
Lorsqu’on
affirme que Dieu aime la justice, on ne peut simultanément tolérer qu’Il soit
injustement représenté comme exigeant l’acte le plus inique de toute
l’histoire. « L’ennemi du bien a aveuglé l’esprit des hommes à tel
point qu’ils s’approchent de Dieu avec crainte et le considèrent comme un être
sévère et implacable. Satan fait passer notre Père céleste pour un être
d’une justice inflexible, un juge sévère, un créancier dur et inexorable. Il
dépeint le Créateur comme observant les hommes d’un œil scrutateur en vue de
découvrir leurs erreurs et leurs fautes, et afin de les frapper de ses
jugements. C’est pour dissiper ce voile de ténèbres par la révélation de
l’amour infini de Dieu que Jésus-Christ est venu vivre parmi les hommes » E.
White, Le meilleur chemin, pp. 8, 9.
2. La Gloire de Dieu
Les grandes
cathédrales gothiques, avec leurs arcs-boutants et leurs vitraux flamboyants,
témoignent du génie humain et de son aspiration à magnifier la gloire de Dieu.
Pourtant, ces édifices ostensiblement érigés à la
gloire de Dieu, autrefois remplis de fidèles, sont aujourd’hui
envahis par des touristes émerveillés, mais détachés du sens profond de leur
existence. Même
à Saint-Pierre, un dimanche, la nef résonne davantage du murmure émerveillé de
milliers de visiteurs que des accents de la liturgie. « Bâtis pour la gloire
de Dieu », mais désormais réduits à une simple case à cocher sur
l’itinéraire frénétique des circuits touristiques, où l’on court d’une ville à
l’autre sans prendre le temps de s’arrêter. Ce constat nous invite à une réflexion plus large : où chercher la gloire de Dieu aujourd’hui ?
Est-elle enfermée dans des bâtiments grandioses - temples somptueux, des
dogmes rigoureusement définis - systèmes théologiques bien rodés, ou dans la
beauté de la musique sacrée ?
Le paradoxe
du christianisme est que la gloire de Dieu et son sens de la justice ne résident
pas dans l’imposant et le spectaculaire, mais dans
le fragile et l’inattendu : un Dieu
souffrant, mourant et rejeté par ceux-là mêmes qui prétendaient le connaître. Jésus,
en livrant Sa vie sur la croix, a révélé une justice qui dépasse les cadres
purement juridiques. Contrairement à notre conception moderne de la justice,
qui oppose condamnation et acquittement, la justice de Dieu vise la
restauration, la réhabilitation des justes et des pécheurs repentants. Son
jugement n’a pas pour finalité la destruction, mais la rédemption.
Où donc chercher la gloire de Dieu en 2025 ? Elle se trouve dans l’amour agissant, dans la main tendue au plus
faible, dans la pureté d’un cœur sincère, dans la vérité qui triomphe du
mensonge, dans la miséricorde qui restaure l’âme brisée et dans Sa présence
vivifiante (‘marche humblement avec ton Dieu’ – Mi 6:8).
« La religion pure et sans tache devant Dieu notre Père consiste à
visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, et à se préserver des
souillures du monde » (Jacques 1:27).
HAPPY SABBATH !
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