LA DÉFENSE DU LIBRE ARBITRE


LA DÉFENSE DU LIBRE ARBITRE 


Jeudi 13 février 2025

Semaine 7 : Le problème du mal

Thème général : L'amour et la justice de Dieu


Texte à méditer :

"Si cela ne vous convient pas de servir l'Éternel, alors choisissez aujourd'hui les dieux auxquels vous rendrez votre culte : par exemple ceux que vos ancêtres adoraient de l'autre côté de l'Euphrate, ou ceux des Amorites dont vous habitez le pays. Mais ma famille et moi, nous servirons l'Éternel" (Josué 24:15).


Bien que les voies et les pensées de Dieu transcendent notre entendement, les Écritures nous offrent des éléments de réflexion permettant d’éclairer le mystère du mal. L’une des explications majeures à cette problématique repose sur ce que l’on appelle la défense du libre arbitre. Ce principe affirme que le mal ne découle pas de la volonté divine, mais de l’usage dévoyé du libre arbitre accordé aux créatures. Ainsi, Dieu ne saurait être tenu pour responsable du mal, car celui-ci est la conséquence directe des choix erronés des êtres dotés de liberté. Mais alors, pourquoi Dieu nous aurait-Il conféré une telle faculté, en sachant qu’elle pouvait être détournée à mauvais escient ?


À cet égard, C. S. Lewis a écrit que « le libre arbitre, bien qu’il rende le mal possible, est aussi la seule chose qui rend possible tout amour, toute bonté ou toute joie digne d’être. Un monde d’automates – de créatures qui fonctionnaient comme des machines – ne vaudrait guère la peine d’être créé. Le bonheur que Dieu destine à Ses créatures supérieures est le bonheur d’être librement et volontairement unis à Lui et les uns aux autres. Et pour cela, ils doivent être libres » (Mere Christianity, New York: MacMillan, 1960, p. 52).


1. Les limites du logiquement possible

L’affirmation selon laquelle Dieu peut tout accomplir n’est pas entièrement exacte. Par un raisonnement par l’absurde, posons une hypothèse : "Dieu peut tout faire."  Ensuite, confrontons cette déclaration à une question paradoxale : "Dieu peut-il créer une pierre qu'Il ne peut soulever ?" En montrant que cette question aboutit à une contradiction logique, l’on démontre que l’omnipotence divine ne signifie pas qu’Il peut accomplir l’illogique.


« Dieu peut-il créer une pierre si lourde qu’Il ne puisse la soulever ? » Si l’on répond oui, cela signifie qu’il existe une limite à la puissance de Dieu, puisqu’Il ne pourrait pas soulever cette pierre. Si l’on répond non, cela signifie que Dieu ne peut pas tout faire, puisqu’Il ne peut pas créer une telle pierre. Cette question est donc mal formulée, car elle conduit à un paradoxe, à une contradiction  logique. Elle repose sur une impossibilité intrinsèque plutôt que sur une véritable limitation de Dieu. L’omnipotence divine ne signifie pas que Dieu peut accomplir l’absurde, l’illogique, ou le contraire de Sa nature, comme créer un cercle carré ou être tout-puissant et en même temps limité.


Ce même raisonnement s’applique à la création des êtres intelligents. Si Dieu veut créer des êtres capables d’aimer véritablement, Il doit leur donner le libre arbitre, car, l’amour véritable ne peut exister sans liberté. Concevoir des créatures dotées d’intelligence et capables d’aimer véritablement tout en leur refusant la liberté de choix constituerait une contradiction, tout comme la question de la pierre impossible à soulever. Ainsi, dans Sa sagesse souveraine, Dieu a voulu que Ses créatures puissent choisir librement de L’aimer, au risque que cette liberté soit parfois détournée du bien.


2. Mal moral et mal naturel : au-delà du libre arbitre

Le concept du libre arbitre constitue une explication majeure de l'existence du mal, mais dans les limites inhérentes à la condition humaine. La raison pour laquelle Dieu a créé les êtres humains et les anges en leur accordant le libre arbitre relève de Sa sagesse souveraine et de Sa toute-puissance. Toutefois, le libre arbitre n’est pas exclusivement à l’origine du mal. Les Écritures offrent d’autres perspectives sur cette question. Si le libre arbitre explique le mal moral, il existe néanmoins d’autres formes de souffrance qui échappent à cette dimension.


En effet, le mal naturel – qui ne découle pas directement des choix humains – pose un défi particulier : séismes, tsunamis, ouragans, pandémies, maladies, famines et sécheresses en sont autant d’exemples. Il est certes possible d’interpréter ces événements naturels sous différents angles, mais la question demeure : « Pourquoi un Dieu d’amour permet-il que des innocents souffrent ? » Le livre de Job illustre de manière éclatante que le mal et la souffrance peuvent parfois survenir indépendamment du libre arbitre.

 

3. Le libre arbitre dans la Bible

L’existence du libre arbitre est clairement attestée dans les Écritures. Genèse 2:16-17 illustre bien ce principe : Dieu donna à Adam et Ève un commandement explicite concernant l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Pourquoi leur aurait-Il donné un commandement s’ils n’étaient pas déjà dotés de libre arbitre ? Sans le libre arbitre, ni Lucifer, ni Adam et Ève n’auraient pu se rebeller et introduire le péché et le mal dans la création de Dieu. Les conséquences de la désobéissance de l’homme furent immédiates : dès Genèse 4, Caïn commet le premier meurtre en tuant son frère Abel, un acte tragique démontrant jusqu’où peut mener l’usage erroné du libre arbitre. Tout au long des Écritures, la réalité du libre arbitre moral est mise en évidence. Les passages suivants en témoignent : Deutéronome 7:12-13 ; Josué 24:14-15 ; Psaume 81:11-14 ; Ésaïe 66:4.


Quelle que soit l’approche adoptée pour expliquer l’origine du mal, la notion de libre arbitre véhicule des enseignements spirituels fondamentaux, essentiels à notre foi et à notre quotidien :

a) L’amour implique le libre arbitre. Le véritable amour suppose un choix, et tout choix a des conséquences (Deutéronome 30:19-20, Jean 14:15).

b) L’homme est investi d’une responsabilité morale et d’un devoir de redevabilité. Bien souvent, les êtres humains s’infligent eux-mêmes de la souffrance en prenant de mauvaises décisions (Galates 6:7, Ézéchiel 18:20).

c) Choisir le bien plutôt que le mal est un impératif. Nos choix quotidiens façonnent notre bien-être spirituel ou, à l’inverse, précipitent notre ruine (Josué 24:15, Jacques 4:7).

d) Dieu est souverain sur toute chose, y compris sur le libre arbitre. Ultimement, Il anéantira totalement le mal. Il détient le pouvoir de restaurer ce que le mal a corrompu. La foi nous donne l’espérance que le mal n’aura pas le dernier mot, mais que Dieu triomphera (Apocalypse 21:4, Matthieu 13:41).

e) Les épreuves et les tribulations nous purifient et nous affermissent. Nous sommes exhortés à demeurer attachés à la vérité, avec l’assurance que le mal sera définitivement éradiqué. Bientôt, Dieu établira de nouveaux cieux et une terre nouvelle où les anciennes souffrances ne seront plus (Romains 5:3-4, Job 23:10).

 

4. Intelligence artificielle et libre arbitre

La question de l’intelligence et du libre arbitre refait surface dans nos débats sur l’intelligence artificielle (IA). Bien que les entités actuelles d’IA soient remarquablement avancées, elles restent essentiellement des moteurs de recherche statistiques. Toutefois, certains éthiciens anticipent le risque que ces entités puissent franchir une frontière critique et commencer à penser par elles-mêmes, prenant ainsi des décisions de manière autonome. Le problème réside dans le fait que cette frontière est floue et qu’elle est d’autant plus difficile à cerner qu’elle est influencée par des enjeux politiques et commerciaux. Une inquiétude croissante se manifeste quant au degré de contrôle que nous exerçons sur ces machines intelligentes. Nous nous retrouvons face à la possibilité de créer une entité capable de prendre des décisions échappant à notre emprise, autrement dit, exerçant une forme de libre choix. L’on ne défend nullement l’idée que les machines puissent réellement posséder un libre arbitre. Cependant, les similitudes entre l’acte créateur de Dieu et notre propre créativité sont troublantes. Étant donné notre propension au mal, ces perspectives sont, à bien des égards, préoccupantes.


« Écoutons la conclusion de tout ce discours : Crains Dieu et observe ses commandements. C’est là tout le devoir de l’homme. Car Dieu amènera toute œuvre en jugement, et ce jugement portera sur tout ce qui est caché, soit bien, soit mal. » – (Ecclésiaste 12:13-14).


Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel !

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