JUSTICE ET AMOUR : LES PILIERS D’UN MÊME DESSEIN
JUSTICE ET AMOUR : LES PILIERS D’UN MÊME DESSEIN
Lundi 03 février 2025
Semaine 6 : L’amour de Dieu pour la justice
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Textes à méditer :
« Il aime la justice et la droiture ; La bonté de l'Éternel
remplit la terre » (Psaume
33:5).
« Car moi, l'Éternel, j'aime la justice, Je hais la rapine
avec l'iniquité » (Ésaïe 61:8).
Nous sommes nombreux
à concevoir l’amour et la justice comme deux principes antinomiques. Selon
cette perception, il serait impossible d’être à la fois juste et aimant.
Dans cette optique, l’amour, perçu comme indulgent, tendrait à exclure ou du
moins à obscurcir l’application rigoureuse de la justice. À l’inverse, la
justice est souvent envisagée comme une exigence d’objectivité et
d’impartialité, supposant ainsi l’exclusion de toute forme de miséricorde et
d’affection.
En revanche, dans
le récit biblique holistique de l’amour et de la justice, l’un ne peut pas être
correctement pensé sans l’autre. Un semblant
d’amour sans justice est en fait de l’injustice, alors que l’idée de justice sans amour est vraiment un légalisme
froid. En fait, la Bible va encore plus loin dans la description du
caractère de Dieu. Dieu ne combine pas seulement l’amour et la justice, mais Il
aime réellement la justice (Ps 33:5, Esa 61:8).
Dans la
Bible, le mot hébreu mišpāṭ, souvent traduit par justice, ne se
limite pas uniquement aux décisions des tribunaux. Il désigne en réalité
l’ensemble des responsabilités d’un gouvernement bien dirigé. Contrairement à
nos systèmes modernes, où les pouvoirs législatif (faire les lois), exécutif
(les appliquer) et judiciaire (les interpréter) sont séparés, mišpāṭ
regroupe toutes ces fonctions sous une seule autorité.
À l’époque
biblique, le gouvernement était donc centré sur la personne du souverain,
plutôt que sur des textes de lois indépendants. Le roi ou le juge ne se
contentait pas de rendre des verdicts : il veillait aussi à leur application.
Par exemple, lorsque David demande à Dieu de juger entre lui et Saül, il ne
pense pas seulement à une décision équitable, mais aussi à une action concrète de Dieu pour le défendre et le justifier.
Ainsi, dans 1 Samuel 24:15, David s’en remet au jugement divin en espérant à la
fois un verdict et une intervention en sa faveur : « L'Éternel
jugera et prononcera entre moi et toi; il regardera, il défendra ma cause,
il me rendra justice en me délivrant de ta main. »
Dans les
Écritures, l’amour et la justice de Dieu sont indissociablement liés. L’amour de Dieu et Sa justice
s’accordent harmonieusement, car Dieu désire ardemment l’instauration de la justice dans
ce monde. C’est pourquoi les prophètes ne cessaient de dénoncer avec vigueur
toutes formes d’injustices : lois iniques, balances faussées, oppression des
pauvres, des veuves et des personnes vulnérables. Bien que l’humanité soit
marquée par le mal et l’injustice, Dieu demeure celui qui « exerce la bonté, le droit et la
justice sur la terre » (Jérémie 9:24). Dès lors, les fidèles
de Dieu attendent avec une espérance fervente Son jugement, car celui-ci ne
constitue pas seulement une rétribution pour les malfaiteurs et les
oppresseurs, mais aussi un acte de justice et de délivrance pour ceux qui
subissent l’oppression et l’iniquité.
C. S.
Lewis, dans son ouvrage Reflections on the Psalms, consacre tout un
chapitre aux « Jugements » (https://www.fadedpage.com/showbook.php?pid=20150358).
Cette lecture s’avère précieuse, car elle éclaire la
perception qu’ont les psalmistes du jugement, une perspective
particulièrement pertinente dans le cadre de notre réflexion cette semaine.
"Aussi fus-je profondément surpris, en premier lieu, de constater
la manière dont les psalmistes évoquent les jugements de Dieu. Ils s’expriment
en ces termes : « Que les nations se réjouissent et soient dans
l’allégresse, car tu jugeras les peuples avec droiture » (Psaume 67, 4) ; «
Que la campagne soit en fête ... que tous les
arbres des forêts exultent devant l’Éternel, car il
vient, il vient pour juger la terre »
(Psaume 96, 12-13). Le jugement semble ainsi être une source de joie
universelle. Les hommes l’implorent : « Juge-moi,
ô Seigneur mon Dieu, selon ta justice » (Psaume 35, 24)."
Le jugement
divin vise à rétablir l’ordre et la justice. Le péché a faussé l’équilibre du
monde, nous plaçant dans une situation où il nous est impossible de gagner, de
parvenir à l’équilibre ou même de nous soustraire au jeu. La justice de Dieu consiste précisément à rétablir cet
équilibre, à redresser ce qui a été perverti.
La
justice commence au foyer
Il est possible
d’être victime d’injustice de la part d’étrangers (Exode 1:11-14),
d’ennemis (1 Samuel 18:10-11), de riches oppresseurs (1 Rois 21),
de dirigeants corrompus (Luc 23:13-24), de chefs religieux hypocrites (Matthieu
23:23), ou encore d’employeurs sans scrupules (Jacob fut maltraité par
son beau-père et employeur, Laban). Toute forme
d’injustice est regrettable et condamnable, mais il convient de mettre
en lumière la gravité particulière de l’injustice familiale.
En temps
normal, on s’attend légitimement à être traité avec justice par les membres de
sa propre famille. Malheureusement, cette attente est souvent déçue. Lorsque
l’injustice se perpétue au sein de la cellule familiale, elle devient d’autant
plus douloureuse et révoltante. L’un des cas d’injustice les plus dramatiques
rapportés dans la Bible est l’histoire de Joseph. Le
favoritisme parental (Genèse
37:3-4), qui s’apparente à une forme de
discrimination, constitue une injustice d’autant plus grave qu’elle
engendre une succession de dysfonctionnements au sein du foyer. En affichant
ouvertement sa préférence pour Joseph, Jacob sema une graine néfaste dont les
conséquences furent désastreuses. Car l’injustice
ne fait que générer davantage d’injustice
: en réaction à la partialité de leur père, les frères de Joseph ont à
leur tour commis des actes injustes à son égard. Cette histoire constitue un
avertissement pour les parents : il leur incombe de traiter chacun de leurs
enfants avec un amour égal, afin d’éviter que ne se perpétuent les injustices
au sein de la famille.
Dieu aime
la justice. Si nous aspirons à traiter autrui avec équité, il est nécessaire de
commencer par instaurer cette justice au sein de nos propres foyers.
« Tu ne porteras pas atteinte au droit ; tu ne favoriseras ni le
pauvre ni le puissant, mais tu jugeras ton prochain avec droiture » (Lévitique 19:15).
Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel
!
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