AIMER LA JUSTICE EXIGE DE LA CONSTANCE
AIMER LA JUSTICE EXIGE DE LA CONSTANCE
Mercredi 05 février 2025
Semaine 6 : L’amour de Dieu pour la justice
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Textes à méditer :
· « Car je suis l'Éternel, je ne change pas ; Et vous, enfants de Jacob, vous n'avez pas été consumés » (Malachie 3:6).
· « Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d'en haut, du Père des lumières, chez lequel il n'y a ni changement ni ombre de variation » (Jacques 1:17).
Si la justice se définit comme l'expression d'un gouvernement équilibré, fondé sur un jugement éclairé et une exécution rigoureuse, elle doit, par essence, exclure toute possibilité de décisions arbitraires ou capricieuses de la part du dirigeant. Dans cette perspective, la justice exige constance et régularité. Il y a deux passages principaux dans les Écritures, l’un dans l’Ancien Testament (Malachie 3:6) et l’autre dans le Nouveau Testament (Jacques 1:17), qui sont normalement utilisés pour affirmer l’immuabilité de Dieu. Alors que le concept d’immuabilité est lourdement chargé d’hypothèses philosophiques dans les discussions sur la doctrine de Dieu dans diverses traditions de la théologie chrétienne, on peut dire sans risque de se tromper que Malachie 3:6 et Jacques 1:17 soulignent la constance du caractère moral de Dieu. Pour le dire plus finement, Il est moralement immuable ou inchangeable.
Malachie
3 est façonné par l’idée de la justice de Dieu. Le chapitre est introduit
par la question de la justice divine dans Malachie 2:17, à savoir: « Où est le Dieu de la justice ? » En d’autres termes, qu’arrivera-t-il à «
Quiconque fait le mal » (Mal 2:17)? En réponse à cette question
fondamentale, Malachie 3 met en évidence la venue du jugement divin.
« Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui restera debout quand il
paraitra ? » (Mal 3:2). Le jugement a particulièrement en vue l’histoire
rebelle du peuple de Dieu, mais ce message formel est en fait destiné à être un
appel à la repentance. Par conséquent, le ton du jugement futur de Dieu est en
fin de compte plein d’espoir.
Dans ce
contexte de jugement et d’espérance, l’Éternel souligne qu’Il ne change pas, et
ce fait est, en effet, la raison pour laquelle Son peuple n’est pas détruit
(Mal 3:6). L’idée de l’immuabilité de Dieu est traduite dans la version Louis
Segond par « Car je suis l’Éternel, je ne change pas », ce qui capture la
notion de l’immuabilité morale de l’alliance de
Dieu, suggérée par le contexte du passage.
Alors que certains
lisent cette partie du verset et la prennent comme signifiant le fait que Dieu
ne change en aucune façon, le reste du verset et son contexte immédiat montrent
que l’immuabilité dont on parle ici est l’immuabilité morale de Dieu. Le reste
du verset indique que Dieu
peut changer en terme de relation, car Dieu dit : « Et vous, enfants
de Jacob, vous n’avez pas été consumés. » Dans le
même temps, Malachie 3:7 (« Revenez à moi, et je
reviendrai à vous ») met en évidence un changement d’attitude relationnel et
positif de la part de Dieu, ce qu’Il désire faire, en fonction de la repentance
des gens.
Dans Jacques
1:17, l’idée de constance divine et d’immuabilité morale est également
soulignée. Le contexte de Jacques 1 indique que les tentations ne sont pas provoquées par Dieu,
car Il nous donne constamment des dons excellents et parfaits venant d’en haut.
Ainsi, au lieu d’une combinaison capricieuse de tentations et de dons, Il ne
nous offre toujours que des dons. En tant que « Père des lumières », Il ne
montre aucun « changement ni ombre de variation » (Jc 1:17). Le lien entre Dieu en tant que
Créateur et Sa constance apparait également, dans Psaumes 136:7-9, qui
fait partie de l’accent itératif du psaume: « Car sa
miséricorde dure à toujours ! » Dans
ces versets, le psalmiste souligne la puissance créatrice et la constance de
Dieu : « Celui qui a fait les grands luminaires, Car sa miséricorde dure à
toujours! Le soleil pour présider au jour, Car sa miséricorde dure à toujours !
La lune et les étoiles pour présider à la nuit, Car sa miséricorde dure à
toujours ! » (Ps 136:7-9).
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Les limites du langage humain
L'on se surprend
invariablement à s'interroger sur notre propension à définir le caractère de
Dieu en des termes humains. N’est-ce pas, en définitive, parce que nous sommes
nous-mêmes humains et que notre expression ne peut se déployer qu'à travers les
limites de notre propre langage ? Si nos discours n’étaient pas formulés dans
des termes intelligibles à notre entendement, comment pourrions-nous
appréhender ce que chacun cherche à exprimer ? Pourtant, cela ne
signifie pas que Dieu soit limité par nos mots. Au contraire, c’est
précisément parce qu’Il est au-delà de nos catégories que nous avons besoin d’analogies et de métaphores pour
tenter d’approcher Sa réalité infinie.
Dans
l’Ancien Testament, ceux qui ont fait l’expérience de Dieu Lui ont attribué des
noms reflétant Sa nature telle qu’ils l’ont perçue. Ces noms témoignent de Son
caractère immuable : Elohim – Dieu ;
Yahweh – Seigneur, Éternel ; El
Elyon – Le Dieu Très-Haut ; Adonaï
– Seigneur, Maître ; El Roï – Le Dieu qui me voit ; El Shaddaï – Dieu Tout-Puissant ; El Olam – Le Dieu Éternel ; Jéhovah Jireh – L’Éternel pourvoira ; Jéhovah Rapha – L’Éternel qui guérit ; Jéhovah Nissi –
L’Éternel est ma bannière ; El Qanna
– Le Dieu jaloux ; Jéhovah
Mekoddishkem – L’Éternel qui sanctifie ;
Jéhovah Shalom – L’Éternel est paix ;
Jéhovah Sabaoth – L’Éternel des armées ;
Jéhovah Raah – L’Éternel est mon berger ;
Jéhovah Tsidkenu – L’Éternel, notre justice ;
Jéhovah Shammah – L’Éternel est là.
Ces noms
traduisent-ils pleinement Son essence, ou aspirons-nous encore à Le définir
davantage ? L’amour et la justice se manifestent
sous des formes diverses dans l’existence de ceux qui Le suivent. Peut-être
pourrions-nous enrichir cette liste déjà foisonnante de nouvelles désignations,
mais Lui, Je Suis, demeure immuablement le même. Dieu est tout ce que nous ne sommes pas – le Créateur souverain et le Soutien éternel de
toute chose. Pourtant, il ne nous appartient pas seulement de Le nommer, mais
surtout de cultiver avec Lui une relation
vivante, en Esprit et en Vérité.
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L’amour et la justice :
entre constance et adaptation
Au sein de
la même famille, on trouve des enfants aux tempéraments très différents : certains
sont des intellectuels introvertis, tandis que d’autres sont expansifs et
socialement engagés. Le défi pour les parents est de les traiter avec équité.
Un bon parent doit faire preuve d’égalité dans
l’attention et l’amour qu’il
porte à ses enfants, tout en adaptant son
approche aux besoins spécifiques de chacun.
Si nous ne
veillons pas à la juste compréhension du terme "immutabilité", nous
risquons de nous représenter un Dieu distant et indifférent. Or, Dieu n’est pas un algorithme déterministe qui produirait invariablement les mêmes réponses à
chaque situation. Il s’apparente plutôt à un
algorithme adaptatif, choisissant la réponse la plus appropriée en fonction des
circonstances.
Il est
intéressant de noter que le passage de Malachie que nous citons avons mentionné
plus haut : "Car je suis l'Éternel, je ne change pas." (Malachie 3:6)
... se trouve au cœur d’un discours sur la justice divine :
"Je
m’approcherai de vous pour le jugement, et je serai un témoin prompt contre les
enchanteurs, contre les adultères, contre ceux qui jurent faussement, contre
ceux qui oppriment le salarié dans son salaire, la veuve et l’orphelin, contre
ceux qui font tort à l’étranger et ne me craignent pas, dit l’Éternel des
armées" (Malachie 3:5).
Ce passage rappelle que Dieu aime chacun et que Son jugement s’exerce
contre ceux qui oppriment et exploitent autrui. Son
amour est adaptatif et, en ce sens, il demeure immuable. La
constance divine ne réside pas dans une rigidité inflexible, mais dans un
engagement indéfectible envers l’amour, la justice et la droiture. Dans notre
société contemporaine, où beaucoup perçoivent Dieu à travers nos actions, dans
quelle mesure savons-nous faire preuve de cette même
capacité d’adaptation dans notre manière d’interagir avec ceux que
nous considérons comme "les autres" ?
Si Dieu, immuable dans Son essence, se révèle pourtant dans une dynamique d’amour qui rejette l’oppression et élève les opprimés,
alors notre appel est clair : être constants dans nos principes, fermes dans
nos valeurs, tout en adaptant notre approche aux réalités humaines. Cela
implique plusieurs exigences dans notre communauté : discernement dans nos
interactions (cherchons à comprendre ce qui est véritablement juste et
bienveillant dans chaque situation) ; accueil des différences (au
lieu de marginaliser ceux qui ne correspondent pas à nos attentes, les
rencontrer là où ils sont, comme Jésus l’a fait avec la femme samaritaine ou
Zachée), témoignage d’un amour authentique qui ne se limite pas à des
paroles, mais qui se traduit en actes concrets d’accompagnement, de soutien et
de miséricorde.
Abondantes grâces de la part de
l’Éternel !
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