UN PROPHÈTE EN COLÈRE, UN DIEU RAPIDE EN COMPASSION
UN PROPHÈTE EN COLÈRE,
UN DIEU RAPIDE EN COMPASSION
Mardi 28 janvier 2025
Semaine 5 : La colère de l’amour de Dieu
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Texte à méditer : Dieu est "lent à la colère" (Jonas 4.2).
Jonas,
mentionné dans 2 Rois 14.23-25, est présenté comme un prophète ayant prédit la
restauration des frontières d’Israël, une victoire qui fit de lui un héros
national, acclamé pour ses prophéties favorables au peuple de Dieu. Cependant,
ce même Jonas fut confronté à une mission singulière
et déroutante : appeler à la
repentance les Ninivites, un peuple ennemi connu pour sa cruauté. Une telle
tâche, loin de susciter son adhésion, provoqua en
lui une profonde révolte.
Cette
histoire ne met pas seulement en lumière les contradictions de Jonas, tiraillé
entre son statut de prophète et ses ressentiments personnels, mais elle
nous invite également à interroger nos propres réactions face aux desseins
de Dieu. Elle nous pousse à contempler sa patience infinie, une
caractéristique essentielle pour comprendre l’équilibre parfait entre son amour
et sa justice, notamment lorsque nous sommes confrontés à nos propres
faiblesses humaines.
1. La mission à Ninive : une épreuve personnelle et spirituelle
Lorsque
Dieu envoie Jonas à Ninive (Jonas 1.1-2), Jonas se révolte et tente de fuir (Jonas
1.3). Ninive, capitale de l’Assyrie, est connue pour sa cruauté et ses
atrocités contre ses ennemis. En tant que prophète respecté pour ses
prédictions en faveur d’Israël, Jonas aurait perçu cette mission comme une
humiliation. Non seulement il doit annoncer le jugement de Dieu à un peuple
terrifiant, mais il sait aussi que ce jugement
pourrait être détourné si ces païens se repentent.
Dieu, dans
sa patience, remet Jonas sur le bon chemin, et contre toute attente, les
habitants de Ninive se repentent. Jonas 3.10 souligne la réponse divine : «
Dieu renonça au mal qu’il avait annoncé contre eux. » Un résultat qui aurait dû réjouir Jonas, mais qui, au
contraire, l’irrite profondément.
2. La colère de Jonas : entre égoïsme et incompréhension
Dans Jonas
4.1-2, Jonas dévoile la raison de sa colère : il connaît la miséricorde de Dieu
et en voulait l’exclusivité pour Israël. Jonas voulait la destruction de ses
ennemis, non leur salut. Ce sentiment est amplifié par son désir de préserver
son statut de prophète respecté. Une prédiction de jugement non réalisée
pourrait ternir sa réputation.
Jonas
s’enferme alors dans une colère égoïste et irrationnelle, allant jusqu’à
dire : « Prends-moi donc la vie, car mieux vaut pour moi mourir que vivre » (Jonas
4.3). Pourtant, Dieu, loin d’être surpris par cette réaction, utilise une
série d’événements pour confronter Jonas à ses contradictions.
3. L’ombre de la plante : une leçon de perspective
Dans Jonas
4.5-9, Dieu utilise une simple plante pour confronter Jonas à son égoïsme.
Jonas se réjouit de l’ombre que lui procure la plante, mais il se met de nouveau
en colère quand celle-ci disparaît. Cette colère révèle son attachement aux
bénédictions personnelles, tout en restant insensible au sort des milliers
d’êtres humains – et des animaux – vivant à Ninive.
Dieu
réprimande Jonas en ces termes : « Toi, tu as pitié
de cette plante […] et moi, je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande ville où
il y a plus de cent vingt mille êtres humains qui ne savent pas distinguer leur
droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre ? » (Jonas 4.10-11).
Ces paroles exposent une vérité fondamentale : l’amour et la justice de Dieu
dépassent nos perceptions humaines. Là où Jonas voyait des ennemis à
détruire, Dieu voyait des créatures dignes de rédemption.
Dieu ne
détruit pas Ninive, non pas parce qu’il est indifférent au mal, mais parce
qu’il préfère la repentance à la destruction. La justice divine n’est pas
une punition automatique. Elle est intentionnelle, équilibrée par un amour
profond pour toutes ses créatures, humains et animaux inclus. Dieu aurait été
juste en détruisant Ninive, car ses actions terribles méritaient le jugement.
Cependant, en épargnant cette ville après sa repentance, Dieu démontre que sa
justice est avant tout restauratrice. Il ne cherche pas la destruction, mais la
transformation. Ce choix reflète un amour bien différent de celui des hommes,
souvent conditionné et limité.
4. L’agenda divin : miséricorde et transformation
Dieu avait
une mission claire pour Jonas : avertir Ninive, non pour la détruire, mais pour
lui offrir une chance de se repentir. Jonas, cependant, était plus préoccupé par la condamnation et le jugement que par
la possibilité de grâce. Dieu s’irrite contre le mal précisément
parce qu’Il est amour. Sa compassion et sa miséricorde sont si grandes que
Jonas en est venu à Lui reprocher d’être trop indulgent ! Lorsqu’il se plaint à
Dieu dans Jonas 4.2, ses paroles trahissent une connaissance intime du
caractère profondément compatissant de Dieu : "Ah,
Seigneur, n’est-ce pas ce que je disais quand j’étais encore dans mon pays ?
C’est pour cela que j’ai voulu fuir à Tarsis. Car je savais que tu es un Dieu
compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, qui renonce
au mal."
La patience
divine envers Ninive ne reflète pas une faiblesse, mais une force. Dieu
n’éteint pas une flamme vacillante, mais souffle dessus pour raviver la vie.
Cela illustre parfaitement les paroles de Paul : "L’amour est patient, il est plein de bonté"
(1 Corinthiens 13.4). Jonas, quant à lui, voulait une justice rapide et
implacable, à la hauteur des crimes des Assyriens. Mais Dieu lui montre que sa
justice est restauratrice, non punitive. La repentance des Ninivites – ces
ennemis terribles d’Israël – est une preuve éclatante de l’amour divin, qui
transcende les frontières humaines.
5. La colère humaine : une impulsion souvent regrettée
Si Jonas avait eu à faire cuire du
pain grillé, il n’aurait pas attendu les 4 minutes pour obtenir une belle
croûte dorée et un cœur moelleux. Il aurait utilisé un chalumeau, réduisant
le tout en cendres en quelques secondes.
En parlant de colère, combien de
fois avons-nous agi dans l’impulsion, pour ensuite le regretter ? Un enseignant
ou un parent peut facilement se retrouver dans une situation où, face à
l’erreur d’un enfant ou d’un élève, une réaction de colère l’emporte sur la
réflexion. Cela peut mener à des confrontations inutiles, chacun revendiquant
une supériorité morale. Avec le recul, nous savons qu’il aurait mieux valu prendre du recul, calmer nos esprits, et
chercher une résolution réfléchie.
Mais Dieu, lui, n’est pas comme
nous. Il n’a pas besoin de "temps pour se calmer" ou pour éviter des
réactions impulsives. Sa "lenteur à la colère" est une expression
volontaire de son caractère divin, une métaphore qui nous aide, nous humains, à
comprendre son amour infini et sa justice parfaite. L’expression hébraïque souvent traduite par « lent à la colère » ou « miséricordieux » pourrait
littéralement se rendre par « au nez long
». Dans la langue hébraïque, la colère était symboliquement associée au nez, et
l’image d’un « nez long » suggère métaphoriquement un délai important avant de s’irriter.
Ainsi, les descriptions de Dieu
comme étant « au nez long » mettent en évidence sa patience infinie et sa
miséricorde. Contrairement à l’homme, prompt à se mettre en colère, Dieu fait
preuve d’une patience remarquable, offrant sa grâce de manière libre et
abondante. Cependant, cette miséricorde divine ne signifie ni complaisance
envers le péché ni indifférence à l’injustice. Au contraire, Dieu Lui-même
a pourvu à l’expiation du péché et du mal par la croix, démontrant ainsi qu’Il
est à la fois juste et le Justificateur de ceux qui croient en Lui (Romains
3.25-26).
6. Application spirituelle : une introspection personnelle
Cette
histoire nous pousse à nous interroger sur notre propre compréhension de
l’amour et de la justice. Sommes-nous comme Jonas, prompts à réclamer justice
pour nos ennemis tout en espérant la miséricorde pour nous-mêmes ? Pouvons-nous
accepter que l’amour de Dieu transcende nos frontières tribales/raciales et nos
préjugés ?
Enfin,
comme Jonas, nous devons reconnaître que Dieu nous invite à collaborer avec Lui, même dans des missions
inconfortables. Il nous appelle à dépasser nos limites humaines pour
refléter son amour infini : nous réjouir lorsque d’autres trouvent la
grâce. L’histoire de Jonas nous rappelle que l’amour de Dieu ne fait acception
de personne et que sa miséricorde est une invitation à une vie transformée pour
tous.
Agréable journée sous l’aile bienveillante
de l’Éternel !
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