PRÉCIEUX AU-DELÀ DE L’IMAGINABLE
PRÉCIEUX AU-DELÀ DE L’IMAGINABLE
Lundi 13 janvier 2025
Semaine 3 : Plaire à Dieu
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Texte à méditer : « Je
vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se
repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance » (Luc 15:7).
« Quel est le prix de cinq moineaux ? Quelques sous, tout au plus.
Pourtant, aucun d’eux n’échappe au regard attentif
de Dieu. Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés !
N’ayez donc aucune crainte : vous avez infiniment plus de valeur à Ses yeux
qu’une multitude de moineaux » (Luc 12:6-7). Plus précieux que des moineaux ?
Ces volatiles, si répandus et ordinaires, semblent insignifiants au point que
leur disparition passerait inaperçue. Le contraste est si saisissant qu’il
pourrait paraître presque dérisoire. Et pourtant, Dieu connaît chacun d’eux, et
lorsqu’un seul tombe à terre, Il
le remarque. (Matthieu 10:29)
Tout comme les moineaux, qui semblent insignifiants aux yeux des hommes
mais sont pourtant précieux aux yeux de Dieu, la parabole du fils prodigue -
objet principal de notre méditation de ce jour - nous révèle combien chaque être humain, malgré ses errances, demeure précieux,
au-delà de l’imagination, pour le Père céleste.
La parabole du fils prodigue, racontée dans Luc 15:11-32, s’inscrit
dans un cadre précis où Jésus enseigne et répond aux critiques des pharisiens
et des scribes à son encontre. Ces derniers lui reprochent d'accueillir et de
manger avec des pécheurs et des collecteurs d’impôts, des individus méprisés
par la société juive de l’époque. Ce qui, selon eux, est indigne d’un homme se
prétendant enseignant de la Loi : « Et les pharisiens et les
scribes murmuraient, disant : Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux »
(Luc 15:2). Il est à noter que les pharisiens et les scribes ne
voient aucune valeur dans les gens (« pécheurs ») qui sont chaleureusement
reçus par Jésus (Lc 15:2).
En réponse à leurs critiques, Jésus raconte trois paraboles successives
pour illustrer la valeur d’une personne perdue qui revient à Dieu et la
joie du Père céleste lorsqu’un pécheur se repent :
- La
parabole de la brebis perdue (Luc 15:3-7) : Un berger laisse 99 brebis pour chercher
celle qui s’est égarée, montrant l’importance d’une seule âme perdue.
- La
parabole de la drachme perdue (Luc 15:8-10) : Une femme cherche avec soin une drachme
égarée, symbolisant la quête de Dieu pour retrouver les âmes perdues.
- La
parabole du fils prodigue (Luc 15:11-32) : Cette dernière parabole élargit la
perspective en montrant non seulement la miséricorde divine envers celui
qui s’éloigne et revient, mais aussi en dénonçant l’attitude de ceux qui
refusent de comprendre cette miséricorde.
Dans cette parabole, un jeune homme demande à son père de lui accorder
par avance sa part d’héritage, signifiant ainsi son rejet de la maison
paternelle. Après avoir dilapidé sa fortune dans une vie de plaisirs futiles,
il se retrouve dans une grande misère, au point d’envier la nourriture des
porcs qu’il garde. Prenant conscience que même les serviteurs de son père
vivent dans l’abondance, il décide de retourner chez lui avec l’espoir d’être
accepté comme simple domestique.
Dans la société juive de l’époque, l’attitude du fils cadet est
profondément choquante. Réclamer son héritage avant la mort de son père
équivalait à souhaiter sa mort. C’était un acte d’une grande ingratitude et
d’un mépris total envers l’autorité paternelle et les traditions familiales. De
plus, le fait qu’il dilapide son bien dans un pays étranger et mène une vie de
débauche aggrave son offense.
À travers ces trois paraboles, Jésus met en lumière la joie divine de
retrouver et d’accueillir celui qui était perdu. Autrement dit, la
manifestation de cette joie dans chaque récit souligne la valeur inestimable de celui qui a été égaré.
Dans la parabole de la brebis perdue, le berger, animé d’un profond souci, part
à sa recherche « jusqu’à ce qu’il la retrouve » (Lc 15:4). Une fois retrouvée,
il la porte « avec joie sur ses épaules » (Lc 15:5). Sa joie débordante l’amène
même à convier ses voisins et ses amis pour célébrer ensemble cet heureux
dénouement (Lc 15:6).
Le même schéma apparait dans les deux autres paraboles. Dans la
parabole de la pièce perdue, la femme chercha soigneusement la pièce « jusqu’à ce qu’elle la retrouve » (Lc 15:8). Puis, avec une
joie débordante, elle invita ses voisins et amis à se réjouir avec elle (Lc
15:9). En ce qui concerne la parabole du fils prodigue, qui est le point
culminant des trois paraboles, le fils n’était pas seulement perdu, mais il
avait obstinément pris des mesures progressives vers cette condition, car il
n’avait pas discerné les véritables implications de ses décisions irréfléchies.
Finalement, lorsqu’il reprit ses sens, le fils prodigue sentit que sa dignité
et sa valeur devant son père avaient été perdues à cause de son propre péché :
« je ne suis plus digne d’être appelé ton fils » (Lc 15:19).
Cependant, les actions du père furent différentes des attentes
raisonnables du fils indigne. Aussitôt, le père « courut se jeter à son cou et
le baisa » (Lc 15:20). Étonnamment, ce ne furent pas les seules expressions de
bonne volonté et de joie de la part du père. Sans prêter attention à la demande
du fils d’être accepté comme serviteur, le père
souligna la dignité de son fils en
demandant aux serviteurs de lui apporter « la plus belle robe », « un
anneau » et « des souliers »
(Lc 15:22). Mais cela n’était pas tout. L’affirmation de la valeur du fils au
moyen de vêtements distinctifs fut intensifiée par la célébration remarquable
que le père promut : « Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous »
(Lc 15:23). En bref, le père ne se contenta pas seulement de recevoir le fils,
mais il était aussi heureux de son retour.
La parabole du fils prodigue
va un peu plus loin que les deux premières, car la
célébration est fortement remise en cause par le fils ainé (Lc
15:28-30). Ce point est pertinent car il illustre l’attitude des pharisiens au
début du chapitre (voir Lc 15:2). Le fils ainé de la parabole et les
pharisiens critiquèrent fortement la réception des pécheurs et la
communion/célébration à table avec eux. Cette critique révèle à quel point ils
sous-estiment la valeur de l’accueil chaleureux de ces personnes. En revanche,
la parabole enseigne comment Dieu
apprécie Ses fils et Ses filles et Se réjouit lorsqu’ils se
repentent et Le cherchent. C’est pourquoi la parabole se termine par la réponse
du père à la critique du fils ainé: « il fallait
bien s’égayer et se réjouir » (Lc
15:32).
Le mot grec pour l’expression traduite par « il fallait bien » est le
verbe dei, qui signifie littéralement « il est
nécessaire, on doit, on devrait. »
Ce mot souligne aussi que quelque chose « devrait arriver parce que cela est
approprié » (Frederick W. Danker, et al., A Greek-English Lexicon of the New
Testament, p. 214). Le concept sous-jacent dans ce langage est nécessairement
la valeur précieuse de celui qui était perdu mais qui est maintenant retrouvé.
C’est dans cette perspective que le père souligna qu’« il fallait bien »
célébrer. Il n’y avait rien d’autre à faire à la
lumière de la valeur de celui qui est retrouvé. - Comme certains le
diraient chez nous : « il fallait sauf que se réjouir. » Tout
comme dans les deux paraboles précédentes, le père ne voulut pas célébrer seul.
Les serviteurs semblaient être impliqués (Lc 15:22-27), et le père appela avec
insistance le fils ainé à participer également. Le fils prodigue n’était pas
seulement le « fils » du père, pour utiliser le langage du frère ainé
(Lc 15:30), mais, comme le père l’appela, « ton frère » (Lc 15:32).
Le père de la parabole représente Dieu, dont
l’amour dépasse les normes humaines de justice et de mérite. Le
retour du fils prodigue met en lumière la notion de repentance, tandis que la
réaction du fils aîné illustre l’attitude des pharisiens et des scribes, qui ne
comprennent pas pourquoi Jésus accueille les pécheurs avec autant de
bienveillance. Ce fils aîné, bien qu’il fût lui aussi l’objet de l’amour du
père, refusait de partager cet amour avec son frère revenu. Il se croyait propriétaire exclusif de cet amour et
s’estimait en droit de décider qui devait en
bénéficier.
Je laisserai à chacun de nous le soin de deviner à qui Jésus faisait
allusion en évoquant ce deuxième fils.
Bonne journée sous le bienveillant regard de l’Éternel !
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