LA COMPASSION DE JÉSUS


LA COMPASSION DE JÉSUS


Mercredi 22 janvier 2025

Semaine 4 : Un Dieu plein de passion et de compassion

Thème général : L'amour et la justice de Dieu


Texte à méditer :  « Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu'elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n'ont point de berger » (Matthieu 9:36).


Dans les Évangiles, Jésus est souvent présenté parcourant villes et villages, partageant la bonne nouvelle du Royaume de Dieu et proclamant l'Évangile avec ferveur (voir par exemple Matthieu 9:35). Mais son œuvre ne s’arrêtait pas là. Il ne se contentait pas de prêcher des paroles de réconfort ou de salut : il guérissait également « toutes » les maladies et « toutes » les infirmités.


Pourquoi cet engagement total, cette attention à chaque souffrance, qu’elle soit physique ou spirituelle ? La réponse se trouve dans le verset suivant, Matthieu 9:36. Jésus, voyant les foules, fut saisi de compassion pour elles. Elles étaient comme des brebis sans berger, perdues, vulnérables, fatiguées et accablées.


Hier, nous avons exploré, à travers l'Ancien Testament, l'expression viscérale de la compassion divine, décrite comme un véritable « changement de cœur ». L'Éternel, dans un langage chargé d'émotion, déclare à Son peuple : « Mon cœur s’agite [verbe hp̲_k_] au dedans de moi, toutes mes compassions sont émues » (Osée 11:8). Cette même intensité émotionnelle traverse le Nouveau Testament, où le verbe grec splagchnizomai est employé, en particulier dans les Évangiles synoptiques, pour dépeindre la compassion de Jésus envers les foules, les personnes en détresse ou dans le besoin. Ce terme, apparaissant dans Mt 9:36, 14:14, 15:32, 18:27, 20:34 ; Mc 1:41, 6:34, 8:2, 9:22; Lc 7:13, 10:33, 15:20, profondément ancré dans la culture biblique, témoigne d’un amour actif et transformateur, une continuité et une constance saisissantes entre l’Ancien et le Nouveau Testament.


Il convient de noter que le substantif splagchnon, qui transmet l’idée d’affection ou de compassion dans de nombreux passages du Nouveau Testament (Lc 1:78, Phil 1:8, 2:1, Col 3:12), fait littéralement référence aux « parties intérieures du corps », en particulier « les viscères [...] ou entrailles » (Frederick W. Danker, et al., A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature, 2000, p. 938). Comme le souligne Craig Bloomberg dans ses remarques sur Matthieu 9:36, les « émotions de Jésus reflètent une profonde « compassion » (un équivalent raisonnable et idiomatique du terme [grec splanchnos] qui pourrait faire référence aux entrailles et aux reins) » (Matthew: The New American Commentary, 1992, vol. 22, p. 166).


Paul décrit Dieu comme le « Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation » (2 Cor. 1:3), riche en miséricorde et agissant par amour (Éph. 2:4). Dans ses paraboles, Jésus dépeint à plusieurs reprises une compassion profonde et déchirante, semblable à celle d’un père accueillant son fils prodigue ou d’un berger cherchant une brebis perdue (Lc 15:20, Mt 18:27).


Par conséquent, le Nouveau Testament dépeint émotionnellement la compassion de Jésus en employant le langage viscéral des parties internes du corps qui sont touchées. Pour mettre les choses en évidence, Il est touché corporellement et émotionnellement par une profonde compassion aimante pour les gens. Cela est compatible avec la description de l’Ancien Testament de la profonde compassion de Dieu pour Son peuple.


Jésus portait aussi les larmes de la lamentation, pleurant sur Jérusalem : « Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (Mt 23:37). Ce cri du cœur reflète l’amour divin, semblable à un oiseau veillant sur ses petits (Dt 32:11). Jésus était touché par la souffrance des gens, et Il y répondait, non par des lamentations stériles, mais par des gestes qui guérissent, restaurent et sauvent.


La différence entre une compassion théorique et une compassion pratique.

L’on raconte l’histoire de Peter M‘Laughlan, un missionnaire des régions isolées d’Australie, et des bêtes mourantes durant une terrible sécheresse où la surface de la terre était aussi nue que votre main sur des centaines de kilomètres. La chaleur était semblable au souffle d’un four, et des milliers de moutons et de bovins périssaient. Peter M‘Laughlan aidait les ouvriers à extirper des bovins embourbés dans les trous d’eau vaseux, trop faibles pour s’en sortir seuls. Vers le crépuscule, un pasteur distingué, aux doigts fins comme ceux d’un pianiste, venu de la ville voisine, arriva en calèche pour voir les hommes. Il s’adressa à Peter M‘Laughlan.


« Frère, ne pensez-vous pas que nous devrions offrir une prière ? »

« Pour quoi faire ? » répondit Peter, debout en manches retroussées, une corde à la main, couvert de boue de la tête aux pieds.

« Pour la pluie, frère, » répliqua le pasteur, un peu surpris.


Peter, épuisé et ému par les gémissements incessants des bêtes, répondit : « Pensez-vous que Dieu entendra notre prière si Lui-même n’entend pas ce long gémissement des bêtes mourant de faim et de soif ? »


Le pasteur le fixa un moment, puis remonta dans sa calèche et repartit, profondément choqué et offensé. Plus tard, au dîner, il déclara être convaincu que cet « homme malheureux », Peter M‘Laughlan, n’était pas dans son état normal, qu’une vie errante et irrégulière, ou la chaleur, avaient sans doute affecté son esprit. (Henry Lawson, « Shall We Gather at the River » - Lire la suite de l’histoire sur :

https://www.telelib.com/authors/L/LawsonHenry/prose/romanceofswag/gatherriver.html)


Cette histoire met en lumière une vérité universelle : la compassion réelle ne se limite pas à des paroles ou à des intentions pieuses, mais exige des actions concrètes. La véritable compassion, celle qui salit les mains et s’immerge dans la boue, est la compassion que Jésus démontra face aux effets du péché sur les hommes.


Dans notre monde moderne, il nous arrive parfois de manquer de compassion et d’être prompts à la condamnation. Nous sommes confrontés à la souffrance, aux vagues massives d’errance, et aux guerres dévastatrices. Trop souvent, nous nous empressons de formuler des opinions sur ce qu’il faudrait faire pour résoudre ces problèmes, mais sommes bien plus lents à traiter ces personnes avec compassion. Nous ne pouvons pas résoudre ces crises mondiales-régionales ou nationales, mais il est parfois en notre pouvoir d’aider une ou deux personnes à notre portée.


Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel !

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