LA COLÈRE DE DIEU : RÉPONSE AU MAL OU MÉCANISME AUTOMATIQUE ?
LA COLÈRE DE DIEU : RÉPONSE AU MAL OU MÉCANISME AUTOMATIQUE ?
Lundi 27 janvier 2025
Semaine 5 : La colère de l’amour de Dieu
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Texte à méditer : "La
colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des
hommes qui retiennent injustement la vérité captive" (Romains 1.18).
La colère de Dieu
est souvent vue comme un jugement sévère ou un processus mécanique lié à la
violation des lois divines. Pourtant, les textes bibliques montrent une réalité
plus profonde : elle est à la fois une conséquence naturelle des choix humains
et une intervention active de Dieu motivée par Son amour pour la justice et pour
Ses créatures.
1 : La colère comme conséquence naturelle des lois divines
La
violation des lois divines produit inévitablement des conséquences négatives,
tout comme enfreindre les règles de la route expose piétons et automobilistes à
des accidents. Les commandements de Dieu, comme le code de la route, ne sont
pas arbitraires ; ils sont conçus pour garantir
notre bien-être et notre sécurité. Ainsi, lorsque nous désobéissons
à ces lois, les conséquences découlent naturellement de nos choix, sans qu'il
soit nécessaire que Dieu intervienne directement pour nous "punir". Les
"malédictions" ne sont pas une punition gratuite de Dieu, mais des
conséquences naturelles de notre éloignement de Son chemin. Par
exemple, désobéir aux commandements divins, comme mentir
ou voler, peut entraîner des conflits, de
la méfiance ou des ruptures relationnelles – sans que Dieu intervienne
directement.
Dans Deutéronome
28, ce principe est illustré par l’alternative entre les bénédictions promises
à ceux qui obéissent (versets 1-6) et les malédictions qui suivent la
désobéissance (versets 15-20). Les bénédictions incluent la prospérité, la paix
et la protection, tandis que les malédictions apportent des troubles, des
échecs et des épreuves. Ces résultats montrent que la
colère de Dieu peut être perçue comme un mécanisme naturel découlant des choix
humains. Prenons un instant pour
réfléchir à notre vie. Y a-t-il des domaines où nous faisons face à des défis
ou des troubles ? Ces difficultés pourraient-elles être liées à un écart par
rapport aux principes divins ?
Ces lois
divines, bien qu’automatiques dans leurs conséquences, montrent également que
Dieu s’intéresse profondément à notre bien-être. Mais que se passe-t-il lorsque
l’obéissance ou la désobéissance ne sont pas simplement une question de
mécanisme automatique ? La colère de Dieu n’est pas toujours un
simple mécanisme de cause à effet. Parfois, Dieu intervient
activement dans l’histoire pour corriger, juger ou ramener Son peuple à Lui.
Cela dépasse les conséquences "naturelles" de la désobéissance et
souligne une action intentionnelle et directe de Dieu.
2. La colère comme réponse active et sainte au mal
Dans les
récits bibliques, la colère de Dieu est provoquée à plusieurs reprises par ce
que les érudits bibliques appellent le cycle de la rébellion. Ce cycle suit une
structure récurrente : le peuple se rebelle contre Dieu en commettant des
abominations, ce qui conduit Dieu à se retirer. En conséquence, ils subissent
l’oppression de nations étrangères. Dans leur détresse, ils crient à Dieu, qui
les délivre avec grâce. Cependant, après cette délivrance, ils retombent dans
la rébellion, souvent de manière encore plus flagrante qu’auparavant.
Le Psaume 78
expose la profondeur de la rébellion d’Israël, un peuple qui, malgré les
merveilles et la délivrance divine, persiste dans son entêtement. Lorsqu’ils
sont frappés par la colère de Dieu, ils semblent revenir à Lui, mais ce retour
est trompeur : « Mais ils le trompaient de la bouche, et ils lui mentaient
de la langue ; leur cœur n’était pas ferme envers
lui, et ils n’étaient pas fidèles à son alliance » (Ps
78.36-37). Ce retour superficiel ne trompe pas Dieu, qui voit au-delà des
paroles et discerne l’absence de sincérité dans leurs cœurs. Après chaque cycle
de rébellion, de correction et de pardon, leur rébellion devient encore plus
flagrante : « Malgré tout cela, ils continuèrent à pécher et ne crurent
point à ses prodiges » (Ps 78.32). L’idolâtrie en est l’exemple le plus
criant : « Ils l’irritèrent par leurs hauts lieux, et ils excitèrent sa
jalousie par leurs idoles » (Ps 78.58). Ce comportement révèle un
peuple qui tourne le dos à la fidélité divine, plongeant toujours plus
profondément dans l’infidélité après chaque acte de pardon. La colère de Dieu y est présentée non comme un simple acte punitif, mais
comme une réponse active, juste et aimante au péché de Son peuple.
Lorsqu’Israël doute de Dieu, désobéit ou met Dieu à l’épreuve, Sa colère se
manifeste pour briser ces cycles de rébellion et ramener Son peuple à une
relation fidèle.
La colère de Dieu est sainte parce qu’elle n’est
jamais arbitraire ni capricieuse. Elle est motivée par Son amour pour Son
peuple et Son désir de restaurer une relation brisée.
3. La colère divine : une pédagogie de l’abandon
Lorsque les
hommes persistent dans leur rébellion, Dieu les "abandonne" à leurs
choix et aux conséquences naturelles de leur éloignement (Romains 1.18-25).
Ce processus, décrit par l’apôtre Paul, montre que la colère de Dieu peut se
manifester non par une punition immédiate ou active, mais par un retrait intentionnel, laissant les humains
expérimenter la futilité et la destruction qui découlent de leur péché : « Dieu les a livrés à l’impureté, selon les
convoitises de leurs cœurs » (Romains 1.24). L’idolâtrie (v. 23)
et les désirs impurs (v. 24) deviennent des pièges qui les éloignent encore
davantage, mais ce processus vise à éveiller leur conscience.
Cette colère
divine est une révélation : elle rend visible le
décalage entre les choix humains et la volonté parfaite de Dieu. Ce type de colère divine n’est
ni impulsif ni arbitraire. Il reflète une pédagogie divine : en retirant Sa
protection, Dieu permet aux pécheurs de mesurer les conséquences de leur
désobéissance. Cet abandon n’est pas une fin en soi, mais une étape dans le
processus de restauration. Parfois, il faut toucher le fond pour reconnaître la
profondeur de notre besoin de Dieu. Prenons un moment pour identifier un
domaine de notre vie où nous ressentons un "abandon" de Dieu.
Cela pourrait-il être une invitation à réexaminer nos choix et à revenir à Lui
? Réfléchissons aux conséquences que nos décisions peuvent avoir, non seulement
sur nous-mêmes, mais aussi sur notre relation avec Dieu et les autres.
4. La miséricorde de Dieu dépasse Sa colère
Malgré les
rébellions incessantes de Son peuple, Dieu reste patient et miséricordieux (Psaume
78.34-38 ; Néhémie 9.7-33). Le Psaume 78 montre que, même après des cycles
de péché, de rébellion et de retour hypocrite, Dieu pardonne, retient Sa colère
et ne détruit pas complètement Son peuple : « Toutefois, dans sa
miséricorde, il pardonne l’iniquité et ne détruit pas ; il retient souvent sa colère et ne
se livre pas à toute sa fureur » (Ps 78.38). De même, Néhémie 9 retrace l’histoire
d’Israël, mettant en lumière la fidélité de Dieu face à l’infidélité humaine :
Il ne cesse d’accorder des opportunités de repentance et de renouvellement. Même
dans Sa colère, Dieu agit avec compassion. Il punit non pour détruire, mais
pour corriger et sauver.
La colère
de Dieu est bien plus qu’une émotion humaine
projetée sur le divin. Elle est une réponse juste et sainte au mal,
un mécanisme pédagogique pour révéler les conséquences de nos choix, mais aussi
un appel pressant à revenir à Lui. Loin d’être un rejet, Sa colère est un cri
d’amour et une invitation à être restauré dans une relation sincère et fidèle.
Cette réflexion avait pour but de
montrer les principes théologiques derrière la colère de Dieu (justice, amour, pédagogie, et
rédemption)
afin de nous permettre de :
1. Comprendre la colère de Dieu dans
une perspective biblique.
2. Nous identifier aux cycles de rébellion
et de rédemption.
3. Réagir concrètement en
revenant à Dieu et en alignant notre vie avec Ses principes.
Prière : « Seigneur, nous reconnaissons que Ta colère n’est
pas un rejet, mais une invitation à revenir à Toi. Aide-nous à comprendre Tes
voies, à voir dans Ta discipline un acte d’amour, et à répondre avec sincérité
à Ton appel. Merci pour Ta patience infinie et Ta miséricorde qui dépasse notre
compréhension. Amen. »
Agréable journée sous l’aile bienveillante
de l’Éternel !
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