LA COLÈRE DE DIEU : JUSTICE OU ÉTRANGETÉ ?


LA COLÈRE DE DIEU : 

JUSTICE OU ÉTRANGETÉ ? 


Jeudi 30 janvier 2025

Semaine 5 : La colère de l’amour de Dieu

Thème général : L'amour et la justice de Dieu


Texte à méditer :  « Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel. Ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure, c’est qu’il change de conduite et qu’il vive. Revenez, revenez de votre mauvaise voie ; et pourquoi mourriez-vous ? » (Ézéchiel 33:11).


La Bible nous parle de la colère de Dieu, mais elle nous assure aussi que Dieu est amour (1 Jean 4:8). Comment concilier ces deux réalités ? Les textes de Lamentations 3:31-33 et Ésaïe 28:21-22 nous offrent un éclairage précieux. Ils nous montrent que Dieu ne se plaît pas à la destruction, mais qu’Il intervient par nécessité, lorsque l’homme s’endurcit et refuse de se détourner du mal.


1. Une colère qui naît du refus de l’homme

« Ce n’est pas de bon cœur qu’il humilie et qu’il afflige les fils de l’homme »
(Lamentations 3:33). Dieu n’est ni capricieux, ni vengeur. Sa colère ne s’exerce jamais sans raison : elle est toujours dirigée contre ce qui corrompt, détruit et pervertit. Il est un Dieu patient, prêt à pardonner et à restaurer, mais Il respecte aussi le libre arbitre de l’homme.


Dans Esdras 5:12, Dieu "livre" Son peuple aux Babyloniens seulement après un long processus d’avertissements ignorés. « Mais ils se moquèrent des envoyés de Dieu, ils méprisèrent ses paroles, et ils se raillèrent de ses prophètes, jusqu'à ce que la colère de l'Éternel contre son peuple devînt sans remède» (2 Chroniques 36:16). Jérémie 51:24-25 nous apprend ensuite que Dieu juge Babylone à son tour pour la violence excessive de son attaque contre Juda. « Je suis saisi d'une grande irritation contre les nations orgueilleuses ; car … elles ont contribué au mal » (Zacharie 1:15). Ce schéma est récurrent dans les Écritures : Dieu met en garde, exhorte, appelle à la repentance, mais lorsque Son peuple persiste dans l’injustice, Il finit par se retirer et livrer les hommes aux conséquences de leurs propres choix (Juges 2:13-14 ; Psaume 106:41-42).


2. Une œuvre étrange, mais nécessaire

« Car l’Éternel se lèvera …, il s’irritera …, pour faire son œuvre, son œuvre étrange, pour exécuter son travail, son travail inaccoutumé » (Ésaïe 28:21). La Bible qualifie le jugement divin d’œuvre étrange. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas dans la nature première de Dieu de détruire. Il est avant tout un Dieu qui sauve. Dans Ézéchiel 33:11, Il affirme : « Je ne prends point plaisir à la mort du méchant, mais à ce qu’il se détourne de sa voie et qu’il vive. » Ce passage nous montre que le cœur de Dieu est brisé face à la perdition de l’homme. Il n’exerce le jugement que lorsque tout autre moyen de réconciliation a été rejeté. Il préfère pardonner, guérir et restaurer.


3. Une colère qui aboutit à la restauration

Si la colère de Dieu n’est pas arbitraire, elle n’est pas non plus sans finalité. Elle prépare le terrain pour l’éradication définitive du mal. Zacharie 1:15 montre que Dieu ne tolère pas l’excès de violence, même lorsqu’Il utilise une nation pour châtier une autre. Romains 1:24-26 parle de Dieu qui "livre les hommes à leurs propres désirs", non pas pour les condamner immédiatement, mais pour leur montrer les conséquences de leur éloignement et les pousser à revenir à Lui. À travers ces jugements, Dieu ne cherche pas la destruction, mais la transformation. Il veut que le péché disparaisse, et non que le pécheur périsse.


COMMENTAIRE FINAL : DEUX VISIONS EN TENSION

La méditation de ce jour met en lumière la colère de Dieu et son lien avec Sa justice. Mais comment comprendre cette colère à la lumière de l’ensemble des Écritures ? Deux visions principales émergent dans le débat théologique :

1. La vision traditionnelle : Dieu châtie pour corriger

Cette approche considère que Dieu, dans Sa souveraineté absolue, cause ou permet la souffrance dans un but de justice et de correction. Il est patient, mais lorsque les hommes persistent dans l’injustice, Il finit par les livrer à leurs ennemis ou par exercer Son jugement, comme l’Ancien Testament l’illustre à plusieurs reprises. Cette lecture s’appuie sur des textes tels que Ésaïe 45:7 (je donne le bonheur et je crée le malheur) ; Job 1:21 (L’Eternel a donné, l’Eternel a repris : que l’Eternel soit béni !) ; Lamentations 3:37-38 (le Très-Haut |ne suscite-t-il pas et le malheur et le bonheur ?) Comment peut-on se fier à quelqu’un qui orchestre des épreuves dans votre vie, pour ensuite vous dire que c’était pour votre bien ? Une divinité manipulant les événements en coulisses, causant souffrance et destruction sous prétexte qu’Il est souverain.


En tenant compte de la vision juive traditionnelle, où tout ce que Dieu fait ou n’empêche pas est attribué à Son action et, considérant entre autres que Job se trompe dans sa déclaration puisque le lecteur du livre sait que Dieu ne lui a jamais rien repris (Satan a causé le malheur, en ravissant sa famille et ses biens), cette perspective soulève plusieurs tensions : Comment concilier l’image d’un Dieu lent à la colère et riche en amour (Exode 34:6-7) avec l’idée qu’Il punit activement, y compris les justes comme Job ? Jésus, qui est l’image parfaite du Père (Hébreux 1:3), n’a jamais infligé de souffrance à quiconque. Si Dieu cause les afflictions, pourquoi Christ ne les provoquait-Il pas dans son ministère terrestre ? Dans notre relecture moderne de la « prise de possession du territoire », la justification religieuse de la guerre au Proche-Orient reçoit souvent une caution chrétienne profondément troublante. Ces contradictions ont conduit certains à repenser la question à la lumière du Nouveau Testament.


2. Une relecture christocentrique : Dieu ne cause pas le mal, Il se retire

D’autres théologiens proposent une lecture centrée sur Christ, affirmant que Dieu ne cause pas activement le mal, mais qu’Il se retire lorsqu’Il est rejeté. Ainsi, lorsqu’Israël a persisté dans son péché, Dieu ne les a pas frappés directement, mais Il a laissé les Babyloniens agir selon leur propre volonté (Esdras 5:12, Juges 2:13-14). Cette lecture repose sur plusieurs points :

  • Dieu ne prend aucun plaisir à la destruction (Ézéchiel 33:11, Lamentations 3:31-33).
  • Jésus nous révèle un Dieu qui sauve, guérit et restaure (Actes 10:38).
  • L’"œuvre étrange" de Dieu (Ésaïe 28:21) ne consiste pas à punir, mais à laisser l’homme récolter les conséquences de son rejet.


L’Apôtre Paul nous invite également à relire l’Ancien Testament à la lumière du seul qui connaît véritablement le Père et peut nous le révéler (Matthieu 11:27). Depuis trop longtemps, nous avons projeté notre propre image sur Dieu afin d’apaiser nos esprits obscurcis. « Ce n’était pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, afin que les enfants d’Israël ne fixassent pas leur regard sur la fin de ce qui était passager. Mais leurs esprits se sont endurcis. Car jusqu’à ce jour, le même voile demeure lorsqu’ils font la lecture de l’Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c’est en Christ qu’il disparaît. Jusqu’à ce jour, quand on lit Moïse, un voile est posé sur leur cœur ; mais lorsque les cœurs se tournent vers le Seigneur, le voile est ôté » (2 Corinthiens 3:13-16).


CONCLUSION : UN APPEL À LA FOI ET À LA RÉFLEXION

Ces deux visions ne s’opposent pas totalement, mais elles offrent des angles différents pour comprendre comment Dieu agit face au mal. Ce qui est certain, c’est que la colère de Dieu n’est jamais une réaction arbitraire, mais un acte qui vise ultimement la restauration. Le mal n’émane pas de Dieu ; Il en est le Rédempteur, pas l’instigateur. Il inverse la malédiction : « Considérez comme une joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la persévérance » (Jacques 1:2-3). Quelle perspective vous semble la plus juste ? Un Dieu qui punit activement pour corriger le mal ? Un Dieu qui se retire lorsque l’homme persiste dans son rejet, laissant ainsi les conséquences se manifester ?

Quelle que soit votre réponse, l’essentiel est de ne pas voir la colère de Dieu comme une vengeance cruelle, mais comme un appel pressant à revenir à Lui. Puissions-nous examiner notre cœur et revenir à Dieu aujourd’hui.


Agréable journée sous le bienveillant regard de l’Éternel !


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