BIEN PLUS QUE L’AMOUR D’UN PARENT
BIEN PLUS QUE L’AMOUR D’UN PARENT
Lundi 20 janvier 2025
Semaine 4 : Un Dieu plein de
passion et de compassion
Thème
général : L'amour et la justice de Dieu
Texte à méditer : Comme un père a compassion
de ses enfants, l'Éternel a compassion de ceux qui le craignent (Psaumes 103:13).
L’une des représentations les plus saisissantes de Dieu dans les
Écritures se dessine à travers le langage parental évoquant la mère et le père,
figures idéales incarnant, dans leur essence, l’amour et la compassion au sein
des relations humaines.
Dans le dialogue entre Dieu et Sion, tel qu’exposé dans Ésaïe 49:14-23,
partie intégrante du message plus vaste de consolation d’Israël dans Ésaïe
49:14-26, Sion exprime une plainte poignante : « L’Éternel
m’abandonne, le Seigneur m’oublie !
» (Ésaïe 49:14). En réponse, l’Éternel affirme avec solennité qu’Il ne saurait
jamais oublier Son peuple, une vérité magnifiquement illustrée par l’image
évocatrice d’une mère : « Une femme
oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? N’a-t-elle pas pitié du
fruit de ses entrailles ? Quand elle
l’oublierait, Moi je ne t’oublierai point » (Ésaïe 49:15). Cette
métaphore maternelle associe intimement les notions de souvenir et de
compassion, tandis que l’oubli, dans ce contexte, renvoie à une absence
de pitié et d’empathie.
L’hypothèse sous-jacente dans Ésaïe 49:15 est que la mère incarne idéalement un amour infaillible (une forme d’amour profondément instinctive,
viscérale et inébranlable - le summum de la conscience
et de la compassion humaines), rendant cette
image particulièrement éloquente pour représenter les soins de Dieu. Cependant, le passage reconnaît aussi que certaines mères peuvent malheureusement manquer à cet
idéal en oubliant ou en étant
indifférentes / impitoyables, une réalité douloureuse pour certaines personnes.
Cette comparaison met en lumière un contraste puissant : même lorsque l’amour
maternel fait défaut, l’amour de Dieu reste immuable et parfait. Ainsi, ce
passage offre un message universel et
réconfortant. La comparaison de Dieu avec une mère parle autant à
ceux qui ont bénéficié de l’affection et des soins d’une mère attentionnée,
en soulignant que Dieu partage ces qualités, qu’à ceux
qui, ayant connu l’abandon ou l’absence d’amour
maternel, trouvent en Dieu une figure radicalement différente,
immuablement bienveillante et fidèle. « Les bontés de l'Éternel ne
sont pas épuisés, Ses compassions ne sont pas à leur
terme » (Lamentations 3:22).
De même, la description scripturaire de la compassion de Dieu utilise
le langage comparatif d’un père. Le Psaume 103 loue le Seigneur pour
Ses miséricordes. « L’Éternel est miséricordieux et compatissant, lent à
la colère et riche en bonté ; Il ne conteste pas sans cesse, Il ne garde
pas sa colère à toujours ; Il ne nous traite pas selon nos péchés, Il ne nous
punit pas selon nos iniquités » (Ps 103:8-10). À la suite de cette description,
le psaume compare Dieu à un père : « Comme un
père a compassion de ses enfants, l’Éternel
a compassion de ceux qui le craignent » (Ps 103:13). L’image du père renvoie à une tendresse empreinte de responsabilité,
d’amour protecteur et d’un désir profond de prendre soin de ses enfants. Dieu
se révèle ici comme un père aimant, sensible aux besoins et aux faiblesses de Ses
enfants, prêt à pardonner et à soutenir.
L’amour de Dieu est profondément émotionnel : Il n’est pas distant ou mécanique, mais
vibrant, intense, et émouvant, démontrant un désir actif de restaurer et de
pardonner. « Éphraïm est-il pour moi un fils chéri, un enfant qui fait
mes délices ? … mes entrailles sont émues en sa
faveur : je veux avoir compassion de
lui, dit l'Éternel » (Jérémie 31:20). Ce verset exprime la compassion de Dieu
avec une intensité émotionnelle forte. Les «
entrailles émues » font allusion
à une douleur intérieure profonde, comme un parent dont le cœur est brisé par
l’égarement de son enfant bien-aimé. Dieu manifeste non seulement un amour
patient envers son peuple, mais aussi une aspiration à leur rédemption et à
leur restauration.
Nous aspirons tous à un
foyer chrétien idéal où les adolescents feraient preuve d’une conduite
irréprochable. Ils diraient « s’il vous plaît » et « merci »,
participeraient aux repas en engageant des conversations courtoises, enrichies
de versets bibliques. Dans leurs chambres, les lits seraient parfaitement
faits, et aucun vêtement ne traînerait, tout étant soigneusement rangé dans les
tiroirs et les placards.
Nos familles d’adolescents sont bien éloignées de cet idéal. Les éclats
de voix résonnent, les portes claquent, et les bouderies s’accompagnent souvent
de reproches. Les repas se prennent à des heures improbables, tandis que la
vaisselle s’amoncelle dans l’évier. Ils jurent de rentrer à 23 heures, mais ne
franchissent le seuil qu’à 1 heure du matin. Et pourtant, malgré ces années
tumultueuses, ils sont aimés, non pas
parfaitement, car nous restons, inévitablement, des parents en apprentissage. Cependant,
à mesure qu’ils mûrissent, une chose demeure incontestable : le lien ombilical de l’amour maternel n’a jamais été rompu. Les longues discussions au téléphone en témoignent,
véritables moments de partage qui perpétuent cette affection indéfectible.
L’une des meilleures choses à propos des enfants est qu’ils nous
apprennent beaucoup sur notre relation avec Dieu. Les adolescents mettent notre amour à rude
épreuve. Ils grandissent, testent leurs limites, apprennent à prendre leurs
propres décisions et à en assumer les conséquences. Ils se rebellent contre
l’autorité, mettant à l’épreuve la patience et l’expérience chrétienne de
leurs parents. Combien, dans notre relation avec Dieu, ressemblons-nous à
des adolescents ? Et pourtant, Il continue de nous aimer. Le contexte du Psaume
103 ne décrit pas des personnes obéissantes, mais plutôt des individus
imparfaits, dont les comportements mettent à l’épreuve la justice et la
miséricorde divines.
Dieu réagit avec une bienveillance qui
dépasse nos attentes, illustrant sa grâce infinie envers ceux qui
trébuchent. Malgré la gravité de nos péchés, Dieu promet de les enlever
entièrement, de les éloigner aussi loin que l’orient est de l’occident. Cette
action dépasse la simple tolérance : c’est une résolution définitive du
problème du péché, démontrant que la miséricorde de Dieu est infinie pour «
Ceux qui reconnaissent son autorité » (Psaume 103.11-13). Cette condition ne
signifie pas une perfection dans l’obéissance, mais plutôt une posture
intérieure d’humilité et de respect envers Dieu, une relation intentionnelle
avec Dieu, où l’amour et la soumission à Sa volonté occupent une place
centrale.
Dans le Psaume 103.14, Dieu tient compte des circonstances. Ce
verset rappelle que Dieu connaît notre fragilité, qu’Il se souvient que nous
sommes poussière. Il comprend notre humanité et nos limites, ce qui le pousse à
réagir avec compassion même face à nos échecs. Cette
attitude divine est un modèle pour nous, particulièrement dans notre relation
avec nos enfants. Elle nous invite à
considérer leur âge, leur maturité et les circonstances atténuantes lorsqu’ils
se trompent, afin de répondre avec une compassion empreinte de compréhension.
En consultant le mot « endurer »
dans la Bible, on constate qu’il revient souvent dans les Psaumes, en
particulier dans l’expression : « Son amour/sa
miséricorde dure à jamais. » Beaucoup de ces Psaumes ont été écrits
par un roi rebelle, qui transgressait les lois et agissait selon ses propres
désirs, tel un adolescent en pleine révolte. Il a cependant expérimenté l’amour
ombilical de Dieu, qui ne cessa de l’aimer malgré sa rébellion.
Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel
!
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