L’INVITATION

 L’INVITATION 


Jeudi 02 janvier 2025

Semaine 1 : Dieu aime librement (sans condition)

Thème général : L'amour et la justice de Dieu


Texte à méditer : «  Car, beaucoup sont invités, mais les élus sont peu nombreux » (Matthieu 22:14).


La liberté de l’amour divin signifie également qu’il ne prédétermine pas quelle sera la réaction de l’humanité à cet amour. En effet, l’amour de Dieu est par essence volontaire et n’implique pas une logique nécessaire de cause à effet. On trouve de nombreux exemples bibliques de résistance à l’amour divin et, nous porterons aujourd'hui notre attention sur la parabole du festin de noces qui illustre le rejet de l'invitation divine par une série de comportements que nous allons découvrir.


Dans l’Évangile de Matthieu, il est écrit que le royaume des cieux est semblable à un roi qui organisa un festin de noces pour son fils (Matt. 22:2-4). La préparation de ce festin témoigne d’une certaine affection pour ce fils. En ce qui concerne les invités, le roi ne les invite pas pour accroître son prestige, puisqu’il n’en a pas besoin en tant que roi. Il semble qu’il ait invité des personnes qu’il voulait honorer ou qu’il jugeait importantes, peut-être pour des raisons professionnelles ou politiques.


Les invités réagissent différemment : certains négligent l’invitation et retournent à leurs affaires, tandis que d’autres vont jusqu’à maltraiter et tuer les messagers du roi. Leurs actions révèlent soit une indifférence envers le roi, soit une hostilité ouverte, comme le montrent les violences exercées contre ses envoyés (Matthieu 22:5-6). Face à ce rejet, le roi réagit avec colère : il envoie ses troupes, fait tuer les meurtriers et détruit leur ville. Cet acte semble indiquer que l’amour qu’il pouvait avoir pour ces invités s’est transformé en jugement sévère (Matt. 22:7).


Le roi élargit ensuite son invitation à d’autres personnes, qu’il fait chercher dans les carrefours des rues principales (Matt. 22:8-10). Ce second groupe est composé de toutes sortes d’individus, bons ou mauvais, réunis pour remplir la salle des noces. Cependant, le roi ne connaît pas ces nouveaux invités. Pourquoi les invite-t-il alors ? Son objectif est d’assurer la tenue du festin ; il est prêt à accueillir quiconque accepte son invitation, sans distinction préalable.


Dans Matthieu 22:11-13, le roi entre pour voir ses invités. Ce détail montre qu’il veille à leur bien-être et s’assure qu’ils profitent du festin. Cependant, il remarque un homme qui ne porte pas l’habit de noces. Étant donné que ces invités ont été recrutés directement dans les rues, il est hautement probable que le roi ait lui-même pourvu à leurs vêtements, ces derniers n'ayant été ni préparés au sortir de chez eux, ni en mesure de se conformer aux exigences d'un festin royal.


L’absence de cet habit chez l’homme dénote soit une négligence, soit un mépris pour les attentes du roi. Le roi interroge cet homme, mais celui-ci reste sans réponse. Son silence peut être interprété comme un signe de suffisance : il pense que ses vêtements sont adéquats, bien qu’il ait remarqué que les autres invités portent tous l’habit fourni. Le roi ordonne alors que cet homme soit lié et jeté dehors, dans l’obscurité. Bien que le texte ne mentionne pas sa mort, il est exclu du festin et privé de lumière, ce qui reflète une punition sévère.


Cette parabole, comme l’indique Matthieu 22:2, illustre le royaume des cieux. On peut relever une similitude entre les premiers invités insouciants et l’homme sans habit de noces. Les uns rejettent l’invitation (de manière explicite par indifférence, ou même de manière violente en persécutant et tuant les messagers), les autres négligent de se conformer aux attentes du roi (rejet par négligence ou suffisance). Dans les deux cas, ils manifestent une indifférence à l’égard du roi et de son festin.


Selon Matthieu 22:10, ni les bonnes ni les mauvaises actions ne constituent un critère pour être invité au festin. Cependant, deux conditions sont essentielles pour être un invité digne : répondre positivement à l’invitation et revêtir l’habit fourni par le roi.


Quand il pleure sur Jérusalem, Jésus révèle combien il est triste et frustré de ne pas voir ses souhaits pour le salut de ses enfants se concrétiser. Il insiste sur le fait que, « très souvent » (PDV) « il a  voulu rassembler [s]es enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, mais ils ne l’ont pas voulu » (Mt 23.37). En grec, le verbe thelo (« vouloir », « désirer », « souhaiter ») est utilisé à deux reprises dans ce passage, mais dans un sens différent. Le premier cas décrit la volonté de Christ concernant ceux qu’il voulait sauver, tandis que le deuxième indique qu’ils ne partageaient pas le même souhait. Par conséquent, ce qu’offre l’amour divin ne détermine pas une réaction d’amour de la part de ceux qui reçoivent cette offre. Et ici, malheureusement, comme ce souhait n’est pas réciproque, il ne peut se réaliser.


La conclusion de la parabole souligne que « beaucoup sont appelés, mais peu sont choisis » (Mt 22.14). Dans cette parabole, le vocabulaire lié à l’élection ne traduit pas l’idée d’un choix divin déterministe (prédestination), mais est lié à l’acceptation ou au rejet de l’invitation de Dieu. Ceux qui sont finalement « choisis », les « élus » sont ceux qui ont accepté l’invitation du Seigneur aux noces. Le terme traduit par « appeler » et « inviter » tout au long de la parabole est le terme grec kaleo (appeler, inviter).


L’élément déterminant pour savoir qui est finalement « élu » (eklektos), c’est si la personne a, oui ou non, accepté librement l’invitation. En d’autres termes, « beaucoup sont invités, mais certains refusent de venir, et parmi ceux qui viennent, d’autres refusent de se soumettre aux normes du royaume et ils sont donc rejetés. Ceux qui demeurent sont appelés ‘choisis’. » – D. A. Carson, Matthew, The Expositor’s Bible Commentary : Matthew, Mark, Luke (Grand Rapids, MI : Zondervan, 1984), p. 457.


Ainsi, notre capacité à choisir reflète pleinement la liberté de l’amour de Dieu, un amour qui laisse place à des réactions authentiquement libres, qu’elles soient d’acceptation ou de résistance. Cet amour, par sa nature même, ne contraint pas mais invite, ne force pas mais propose. Une fois encore, tout converge vers la même vérité : l’amour véritable est indissociable de la liberté.


Nous sommes donc appelés à répondre à cet amour avec un cœur libre et volontaire. L’invitation est là, ouverte à tous. C’est à nous, aujourd’hui, de l’accepter librement et de revêtir l’habit de noces qu’il nous offre.


Bonne et heureuse année 2025 !


Abondantes grâces de l’Éternel !


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