AU-DELÀ DE TOUTE ATTENTE RAISONNABLE

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Lundi 30 décembre 2024

Semaine 1 : Dieu aime sans condition

Thème général : L'amour et la justice de dieu


Texte à méditer : « Je ferai grâce à qui je ferai grâce, et j’aurai compassion de qui j’aurai compassion  » (Exode 33.19).


Dieu aime librement, d’un amour qui dépasse tout ce que nous pouvons concevoir. Même face à l’infidélité humaine, Son amour demeure généreux et empreint de miséricorde. Aujourd’hui, nous nous pencherons sur un aspect fondamental de cet amour : On ne peut déterminer la dimension de l’amour de Dieu.


En effet, l’amour de Dieu n’est pas fondé sur des conditions causales. Il s’est donné volontairement pour nous, et son amour constant et inébranlable révèle plus clairement sa miséricorde. Cette notion que l’amour de Dieu ne suit pas la logique de cause à effet signifie qu’on ne peut pas le déterminer. On trouve dans le Pentateuque deux exemples d’intercession qui illustrent cette idée.


Le premier exemple est l’intercession d’Abraham (Gn 18.23-33) dans le contexte du jugement divin annoncé contre Sodome et Gomorrhe (Gn 18.20). Initialement, Abraham en appelle à la justice de Dieu et demande s’il détruirait la ville si elle abritait ‘suffisamment’ de justes. Si le début de l’intercession donne l’impression qu’Abraham essaie de convaincre Dieu d’être juste puis miséricordieux, la progression du dialogue d’intercession révèle que ce n’est pas son intention. Le processus d’intercession révèle en réalité que la miséricorde de Dieu va bien au-delà de ce qu’on pourrait raisonnablement attendre ou déterminer.


Le deuxième exemple d’intercession est l’intervention de Moïse en faveur des Israélites au Sinaï. Dans Exode 33, alors que le peuple d’Israël s’est détourné de Lui en fabriquant un veau d’or, Dieu choisit, contre toute attente, de révéler Sa grâce et de poursuivre Son alliance. Ce récit nous invite à contempler un Dieu dont l’amour transcende les échecs humains et s’exprime avec une liberté absolue.


Le passage d’Exode 33.1-3 nous place face à une tension divine : Dieu demande à Moïse de mener Israël vers Canaan, mais Il déclare qu’Il ne fera pas ce voyage avec eux. Pourquoi une telle décision ? Parce que, dans sa rébellion (manque de confiance, oubli des œuvres puissantes de Dieu), le peuple a rejeté Dieu en se tournant vers un veau d’or, proclamant cette idole comme son libérateur (Exode 32.8).


Cette déclaration souligne un dilemme divin : Dieu, dans Sa sainteté, ne peut tolérer le péché sans conséquence, mais dans Sa fidélité, Il ne peut abandonner Son peuple. Il annonce alors : « Si je vais avec toi, je risquerais de vous exterminer en chemin » (Exode 33.3). Cette parole, bien que sévère, est une manifestation de Sa justice et de Sa sagesse. Elle met en lumière la gravité du péché, mais aussi l’amour protecteur de Dieu, qui cherche à préserver Israël malgré lui.


Face à cette déclaration, Moïse ne reste pas silencieux. Dans une intercession courageuse, il interroge Dieu sur cette absence (Exode 32.10-12). Il ne cherche pas à minimiser les fautes du peuple, mais il sait que sans la présence de Dieu, leur voyage n’a aucun sens. Avec une audace nourrie par son intimité avec Dieu, il déclare : « Si Ta présence ne vient pas avec nous, ne nous fais pas partir d’ici » (Exode 33.15). Pour Moïse, la présence de Dieu est bien plus qu’un simple accompagnement : elle est la source de leur identité et donne tout son sens au voyage (Exode 33.16-17). Ce plaidoyer révèle une vérité que nous devons méditer : ce n’est pas la destination qui importe, mais Celui qui nous accompagne sur le chemin.


Ému par la persistance de Moïse, Dieu, dans Sa miséricorde, décide finalement de cheminer avec eux. Cependant, Il rappelle un principe essentiel : Sa compassion et Sa pitié ne sont pas dues ; elles sont un choix souverain qui Lui appartient (Exode 33.18-19) : « Je ferai grâce à qui je ferai grâce, et j’aurai compassion de qui j’aurai compassion » (Exode 33.19). Cette déclaration ne doit pas être perçue comme un acte arbitraire de Dieu, mais plutôt comme une affirmation de Sa souveraineté. Les paroles d’Exode 33.19 sont souvent mal interprétées. Certains y voient une indication que Dieu accorderait Sa compassion et Sa grâce de manière aléatoire, ou qu'Il prédestinerait certains à la perdition et à la condamnation éternelle.


Mais dans le contexte, Dieu proclame fondamentalement qu’en tant que Créateur de toutes choses, il a le droit et l’autorité d’accorder sa grâce et sa compassion librement, même à ceux qui les méritent le moins. Et il le fait dans la situation présente, même après la rébellion du veau d’or, en accordant sa miséricorde à son peuple, Israël, même s’il ne la méritait pas. Par conséquent, Dieu aime librement, selon Sa volonté, non selon nos mérites. Cette liberté divine est une bonne nouvelle : elle garantit que la grâce et la compassion ne sont jamais limitées par nos échecs.[1]


Certainement, l’impression initiale que l’on a, c’est que Moïse essaie de convaincre Dieu d’être miséricordieux envers eux (Ex 32.11-14, 31-33). Mais, à nouveau, ce n’est pas le cas. Le point d’orgue de l’interaction entre Moïse et le Seigneur est la révélation de la gloire divine, qui est une manifestation remarquable de l’amour de Dieu (Ex 34.6-7). En outre, plusieurs éléments indiquent qu’en définitive, on ne peut évaluer l’ampleur de l’amour de Dieu, ce qui met en évidence la liberté de son amour : Dieu est libre d’être miséricordieux envers ceux qui ne méritent clairement pas son amour (Ex 33.19), et c’est un Dieu qui « garde la bonté envers des milliers de générations » et « qui visite l’iniquité […] sur la troisième et sur la quatrième génération » (Ex 34.7, Darby).


Dieu, par Sa présence, offre bien plus qu’un simple accompagnement. Il promet le repos, ce repos profond et durable que seule Sa présence peut procurer : « Je marcherai moi-même avec toi, et je te donnerai du repos » (Exode 33.14). Mais ce repos est conditionné par notre confiance et notre soumission à Lui. Le peuple d’Israël devait apprendre que le rejet de la rébellion et l’abandon à Dieu étaient les clés pour recevoir Sa paix. Sinon, Sa proximité, au lieu d’être une bénédiction, pourrait devenir un jugement.


Jésus reprend cette vérité dans Matthieu 11.29-30, où Il invite chacun à porter Son joug, un joug doux et léger. Ce joug n’est pas un fardeau, mais un chemin vers la libération des poids de la vie. Cependant, accepter ce joug exige une décision : celle de renoncer à nos propres voies pour suivre celles de Dieu. Il est « au-delà des attentes raisonnables » de croire que Dieu peut sauver n'importe qui, parce que Sa grâce est infinie et offerte à tous, sans exception, même aux plus récalcitrants. Cependant, cette puissance salvatrice est limitée par le refus humain, car Dieu choisit de ne pas forcer la volonté. Sa « toute-puissance » inclut le respect absolu de la liberté.


Alors que nous méditons sur cette histoire, posons-nous cette question : Combien de fois, dans nos propres vies, avons-nous expérimenté cet amour libre et immérité de Dieu ? Comme Israël, nous avons souvent nos propres « veaux d’or », ces moments où nous détournons notre regard de Lui. Pourtant, Dieu, dans Sa grâce, choisit de continuer à nous aimer, à nous accompagner, et à nous offrir Sa paix.


Aujourd’hui, prenons le temps de réfléchir à cette vérité : Dieu ne demande pas que nous méritions Son amour. Il nous invite simplement à Lui faire confiance, à Le suivre, et à nous reposer en Sa présence. Dans ce repos, nous découvrons un amour qui dépasse toute attente, un amour libre, inébranlable, et infiniment généreux. Cet amour n’est pas gagné par des œuvres, mais offert librement à ceux qui choisissent de Le suivre.


« Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Romains 5:8).


Bonne journée sous le bienveillant regard de l’Éternel !




[1] John Peckham, dans son livre (God Loves Freely, page 16) poursuit en affirmant que la phrase « Je ferai grâce à qui je ferai grâce, et j'aurai compassion de qui j'aurai compassion » s'appuie sur la louange de la rencontre du buisson ardent dans Exode 3:14, où il cite le Jewish Publication Society Bible Commentary, page 214. En conséquence, la déclaration de Dieu dans Exode 33:19 peut être traduite par : « Je vous annoncerai le nom du Seigneur, la grâce que j'accorde et la compassion que je manifeste. »

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